Élisabeth Borne présente ce vendredi à Paris sa méthode en matière de planification écologique, lors du lancement, cet après-midi, du Conseil national de la Refondation « Climat et Biodiversité ». Elle sera accompagnée de plusieurs ministres dont Agnès Pannier-Runacher (Transition énergétique) et Christophe Béchu (Transition écologique et Cohésion des territoires).

« Nous avons identifié 22 chantiers qui couvrent les domaines de la vie quotidienne: la mobilité, le logement, notre façon de produire et de consommer », auxquels s'ajoutent « la restauration de la biodiversité et de nos écosystèmes (eau, sols, forêts, océans) », et chaque chantier se déclinera en « plans d'action », affirme la Première ministre dans un entretien à "Libération" mis en ligne jeudi soir.

Le rôle crucial des collectivités

Les actions qui découleront de ces chantiers seront portées « sous la bannière  « France nation verte ». « Une première synthèse » de cette planification sera établie « d'ici la fin de l'année » et enrichie « au fur et à mesure », explique la cheffe du gouvernement, en soulignant que « chacun pourra suivre l'avancement des actions sur un site internet ». Elle ajoute : « Les collectivités ont un rôle crucial dans les mobilités, l'aménagement du territoire, la gestion de l'eau et des déchets », même s'il « faut une mobilisation de tous : État, collectivités, entreprises, citoyens. »

« Ne pas stigmatiser les gens sur leur façon de vivre »

 Interrogée pour savoir si elle assume de dire aux Français qu'il faut manger moins de viande ou moins prendre l'avion, Élisabeth Borne répond ne pas vouloir « stigmatiser les gens sur leur façon de vivre, il faut donner des alternatives, éviter de cliver » et « donner envie d'autre chose ». Elle dit néanmoins comprendre « l'inquiétude de jeunes qui se demandent quelle planète nous sommes en train de leur laisser » et estime que « cette planification doit permettre de leur dire que l'on agit ».

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ZOOM- La gestion de l'eau comme dossier prioritaire

Afin d'anticiper l'été à venir et d'éviter les difficultés causées par la sécheresse en 2022, Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique a annoncé fin septembre des « décisions dès la fin de l'année », lors d'une réunion à Marseille pour le premier chantier de la « planification écologique ». Comme exemple, le ministre a évoqué « des restrictions d'usage de l'eau qui se prendraient au mois de novembre, décembre ou janvier, pour s'éviter de se retrouver dans le stress de celui du mois de mai (2022) ».

Il a rappelé : « On a vécu un été inédit, une sécheresse inédite, on a pris l'engagement qu'il y aurait un "avant" et un "après" été 2022. Le simple fait qu'on fasse une réunion de sécheresse en septembre alors que ce genre d'exercice se passe plutôt au mois de mai et qu'il arrive souvent un peu tard (...), c'est un début de réponse ». Un message à passer : « Il faudra faire avec moins » rappelant que « 117 communes ont été privées d'eau potable cet été ». Le gouvernement affiche un objectif de baisse de prélèvements en eau de 10% d'ici à 2025 et de 25% d'ici à 2035.

(Avec AFP)