
L'ambiance est décidément pesante en cette fin d'année 2021. Alors que les Français se préparent pour passer les fêtes en famille, les mauvaises nouvelles s'accumulent : alertes incessantes du corps médical face à la montée exponentielle du variant Omicron, abaissement des perspectives de croissance pour l'année prochaine, tensions internationales croissantes, et des frontières de plus en plus difficiles à franchir...
« J'ai une entreprise au Japon, cela fait des mois que je n'arrive pas à y aller. Il y a tellement de procédures du fait du Covid que cela m'empêche de m'y rendre pour mes activités professionnelles. Et c'est comme ça aussi pour d'autres boites que j'ai ailleurs dans le monde ». Ce témoignage émane d'un entrepreneur dans le numérique, affligé de constater que deux ans et demi après le début de l'épidémie de Covid 19, la planète est plus que jamais fragmentée. Fini le temps où les hauts cadres d'entreprise passaient leur vie dans les avions et pouvaient sauter d'un pays à un autre, aujourd'hui les aéroports deviennent des passages toujours plus éprouvants. Et puis si l'économie est devenue euphorique ces derniers mois du fait des plans relance décidés un peu partout, il n'est pas dit qu'elle continue en si bon chemin l'année prochaine. Certains n'hésitent pas à brandir le spectre de l'inflation.
« Rassuristes » vs « alarmistes »
De fait, la covid 19 semble devenir une histoire sans fin. Et les gouvernements semblent parfois pris de panique, tant le front sanitaire n'a pas l'air de s'éclaircir. Heureusement, les premières études en Afrique du Sud montrent que ce dernier variant est plus inoffensif que les précédents. En outre la couverture vaccinale s'intensifiant en France, l'explosion des contaminations n'amène pas aujourd'hui à une explosion des cas graves pris en charge pas l'hôpital. Sur les plateaux télés, les médecins « rassuristes » appellent donc au calme, quand leurs collègues « alarmistes » sonnent le tocsin.
C'est justement ce va-et-vient incessant entre alertes et relâchements, ainsi que la multiplication des injonctions contradictoires qui fatiguent particulièrement les Français. Au moment où le gouvernement demande à la population de se prendre une troisième dose de vaccin, le patron de l'OMS souligne que la pandémie ne pourra être vaincue en multipliant les doses... La multiplication de ces prises, n'empêchant malheureusement pas le virus de se propager, pourrait avoir comme effet contre productif d'augmenter le nombre de sceptiques à l'égard de la vaccination. « Je me suis fait vacciner, une fois, deux fois, et maintenant on me demande de le faire une troisième fois, je commence à en avoir marre ! » râle ainsi un haut cadre.
Mais ce qui devrait inquiéter, c'est la persistance des mesures d'état d'urgence et d'exception. Pour quelles raisons le gouvernement n'a-t-il pas opté pour l'obligation vaccinale ? La mise en place d'un pass vaccinal fait finalement supporter la responsabilité sur le dos des Français plutôt que sur l'État et le gouvernement. On assiste à un renversement total des valeurs. Surtout, l'idée du contrôle permanent des populations s'impose peu à peu sans que beaucoup de voix ne s'élèvent contre une telle régression.
Bruits de guerre
La covid 19 n'est pourtant pas le seul danger que la France va devoir affronter en 2022. Ces derniers jours, les tensions entre l'Ukraine et la Russie se sont multipliées. Et on apprenait ces derniers jours que l'armée française se préparait désormais à un conflit de « haute intensité », face à d'autres armées modernes.
Le chef d'état-major des armées (Cema) Thierry Burkhard, nommé en juillet dernier, a d'ailleurs présenté sa « vision stratégique » sous la forme d'une brochure de 24 pages : « Nous devons désormais envisager et préparer notre stratégie militaire à la lumière de trois notions : compétition-contestation-affrontement», avertit le Cema. Fini le temps de la mondialisation heureuse, bienvenue dans un monde d'affrontements perpétuels ? En Asie, le choc entre la Chine et les États-Unis devrait davantage inquiéter nos responsables politiques. Ces considérations internationales sont pourtant sous traitées dans les premiers débats qui ont été organisés dans la perspective de l'élection présidentielle. Les Français attendent pourtant un cap clair dans un monde de plus en plus incertain.
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