Crise : risque d'augmentation de 80% des faillites d'entreprises en France (OFCE)

En mettant quasiment à l'arrêt l'économie, les mesures de confinement décidées par les pouvoirs publics pour lutter contre la pandémie ont fragilisé de nombreuses entreprises, comme le montre cette nouvelle étude de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Une hausse de 80% des défaillances d'entreprises entraînerait la suppression de 250.000 emplois cette année.
Une hausse de 80% des défaillances d'entreprises entraînerait la suppression de 250.000 emplois cette année. (Crédits : Reuters)

Les défaillances d'entreprises pourraient croître de 80% du fait de la crise liée au Covid-19 en France, entraînant la suppression de 250.000 emplois cette année, estime l'OFCE dans une étude publiée ce vendredi, où il défend un dispositif de soutien des fonds propres des entreprises.

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"Hausse substantielle"

Selon l'Observatoire français des conjonctures économiques, le taux de défaillance d'entreprises (part des entreprises dont les fonds propres deviennent négatifs, risquant donc la faillite) pourrait grimper de 1,8% en temps normal à 3,2% cette année du fait de la crise.

"Ces chiffres semblent petits, mais en fait ça fait passer le nombre de défaillances d'entreprises d'à peu près 55.000 à 90/95.000, donc c'est une hausse substantielle [...] et c'est inédit", a commenté Xavier Ragot, président de l'OFCE, lors d'une visioconférence de presse.

En mettant quasiment à l'arrêt l'économie, les mesures de confinement décidées par les pouvoirs publics pour lutter contre la pandémie ont fragilisé de nombreuses entreprises.

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L'OFCE souligne toutefois que le dispositif de chômage partiel déployé par l'État permet de réduire ce risque de faillites, qui sans cela atteindrait 4,4% des entreprises.

La crise se traduit aussi par "une multiplication par plus de 2,5 des problèmes de liquidités des entreprises", passant de 3,8% dans une situation normale à plus de 10% à la fin de l'année.

L'étude montre également de fortes différences d'impact selon les secteurs: sans surprise celui de l'hébergement-restauration est extrêmement exposé au risque de faillite, quand l'industrie en général l'est beaucoup moins.

Autre enseignement plus surprenant: à l'instar des très petites entreprises, les grandes entreprises, plus endettées et disposant de moins de liquidités, sont plus exposées à une défaillance, tandis que les PME et les entreprises de taille intermédiaire le sont moins.

L'OFCE en faveur d'un plan pour venir en aide aux entreprises

Mais l'étude souligne surtout que contrairement à une situation normale, la crise du Covid-19 risque de provoquer des faillites d'entreprises pourtant très productives, et ce quel que soit leur secteur d'activité.

Si on parvenait à identifier parfaitement ces entreprises, l'OFCE estime qu'il faudrait mobiliser 3 milliards d'euros pour soutenir leurs fonds propres et éviter leur faillite.

Mais ce montant est "un plancher inaccessible" du fait de la difficulté à faire ce travail d'identification.

L'OFCE propose donc de soutenir en fonds propres toutes les entreprises menacées d'insolvabilité "indépendamment de leur viabilité", par exemple via la création d'un "guichet où les entreprises déclareraient leurs besoins", selon Xavier Ragot, ce qui nécessiterait de mobiliser 8 milliards d'euros au 1er septembre.

Un dispositif qui viendrait compléter des mesures de soutien aux coûts fixes des entreprises (loyers, factures d'énergie, etc.).

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Commentaires 5
à écrit le 21/06/2020 à 10:43
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Et des prêts qui fragilisent toujours plus nos PME les rendant toujours moins compétitives. Au lieu de s'acharner sur le cout du travail qui a tué cette valeur pourtant vitale ils feraient mieux de penser au coût du capital dont les effets sont haute...

à écrit le 20/06/2020 à 13:07
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Merci qui? merci au gouvernement chinois qui a menti, ment et mentira car c' est dans l' adn de ce type de régime politique. Les gogo, bobo qui achètent huwai, asus et consorts seraient bien inspirés de réfléchir à leurs actes d' achats....qui soutie...

à écrit le 19/06/2020 à 12:53
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La solution : Diminuer les charges de 70% ou déclarer une année blanche sans cotisations ou bien les assurances professionnelles prennent en charges les pertes ?

le 21/06/2020 à 9:33
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Çà c'est pas possible, Brigitte pourrait plus changer la vaisselle de l’Élysée et Macron pourrait plus faire installer une piscine olympique pour 7 jours de vacances aux frais du contribuable...

à écrit le 19/06/2020 à 11:37
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whaou! des prets pour que les entreprises aient des fonds propres? on n'a pas eu les cours de finance au meme endroit! les fonds propres c'est l'argent que vous amenez ( apporte par des capitalistes negriers ultraneo, donc) + l'argent que vous ave...

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