Élisabeth Borne propose d'« associer » la jeunesse aux politiques climatiques

A l'occasion d'un Conseil national de la refondation, Élisabeth Borne s'est dite ouverte à l'idée d'associer la jeunesse « à la préparation des politiques sur tous ces sujets », sans préciser la forme que cela prendrait. L'exécutif cherche à tout prix à ne pas se couper de la jeunesse sur les thèmes écologiques.
La Première ministre Élisabeth Borne a présidé hier, lundi 23 janvier 2023, le premier rendez-vous des « Rencontres jeunesse de Matignon », dédié à l'écologie.
La Première ministre Élisabeth Borne a présidé hier, lundi 23 janvier 2023, le premier rendez-vous des « Rencontres jeunesse de Matignon », dédié à l'écologie. (Crédits : Reuters)

Le gouvernement veut capter l'engagement de la jeunesse pour le climat. La Première ministre Élisabeth Borne s'est dite prête, lundi, lors d'un Conseil national de la refondation (« CNR jeunesse ») consacré à la jeunesse et l'écologie, à « associer » les jeunes à ses politiques et aux lois sur les sujets climatiques et environnementaux.

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« J'entends (...) votre demande de vous associer, pas simplement ponctuellement mais de façon continue, à la préparation des politiques sur tous ces sujets », a déclaré la Première ministre à l'issue d'un Conseil national de la refondation (CNR) à Matignon consacré à la jeunesse et l'écologie. « Vous pouvez compter sur moi et sur mon gouvernement pour aller dans ce sens-là ».

Le souvenir de la Convention citoyenne pour le climat

La proposition fait écho à la Convention citoyenne pour le climat (CCC) de 2019-2020 qu'avait promue le gouvernement d'Édouard Philippe pour récolter des propositions de citoyens sur l'écologie sur le modèle de la démocratie participative.

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Soucieuse de montrer l'engagement climatique de son gouvernement, la Première ministre a soutenu l'idée d'un test d'évaluation individuel sur l'environnement, sur le modèle du Toefl pour l'anglais ou du Pix sur les compétences numériques, qui viserait à « mesurer où on en est, chacun dans sa prise de conscience, dans sa connaissance de ces enjeux ».

Élisabeth Borne a également abordé le thème des transports, promettant de « regarder comment on peut avancer » sur le sujet des déplacements gratuits pour les jeunes, après l'annonce de 60.000 billets de trains gratuits entre la France et l'Allemagne lors du sommet franco-allemand de dimanche.

Encore cinq CNR thématiques à animer pour la cheffe du gouvernement

Après le lancement en décembre du CNR jeunesse, la cheffe du gouvernement doit animer encore cinq CNR thématiques comme celui sur l'écologie, lors duquel une trentaine de jeunes ont échangé avec cinq ministres.

Les prochains doivent porter sur la vie quotidienne, en février, l'avenir professionnel et l'égalité des chances, en mars, et enfin, l'engagement et la citoyenneté, en avril, processus qui débouchera sur la présentation d'une « feuille de route ».

Engagement des jeunes et droit à manifester

La locataire de Matignon a également défendu le droit des « jeunes qui manifestent de façon pacifique » après qu'une jeune fille l'ait interpellé, estimant « contradictoire de chercher à valoriser l'engagement des jeunes sur les sujets climatiques tout en criminalisant certaines des personnes qui s'engagent » et qui dénonçait le terme d'« éco-terroriste » utilisé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

« Ce qui était en cause, c'est sans doute des gens qui, en marge de ces manifestations, arrivent en n'étant pas du tout des militants (...) et qui ont des actions très violentes », a répondu la cheffe du gouvernement, en charge depuis son entrée à Matignon de la planification écologique.

Parade contre les accusations d' « inaction climatique »

Conscient du poids politique des jeunes et de l'importance à leurs yeux du changement climatique, l'exécutif veut éviter de donner le sentiment d'être inactif sur ce sujet. Le chef de l'État n'hésite pas à répondre directement aux accusations d'inaction climatique qui viennent notamment de son opposition à gauche.

Dans une vidéo sur YouTube postée en novembre, Emmanuel Macron avait assuré mettre les  «bouchées doubles» depuis son élection en 2017 pour le climat.

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 « La condamnation pour inaction climatique, c'est plutôt pour la période d'avant, pas pour ma pomme », avait répondu le président de la République à la question d'un internaute pour ensuite vanter «la planification écologique, déclinée secteur par secteur», qui permettra «dans les prochains mois» de «mettre plus d'argent»«faire plus de réformes».

Commentaires 4
à écrit le 24/01/2023 à 17:56
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C'est pour mieux les embrigader? Les radios et la télé ne suffisent pas malgré leur matraquage?

le 25/01/2023 à 8:46
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Vous avez raison mais on doit encore pouvoir faire mieux. La recette a parfaitement fonctionné depuis un peu plus de vingt ans, alors un petit coup de pouce supplémentaire ne peut être que salutaire et puis ça ne mange pas trop de pain: quelques comi...

à écrit le 24/01/2023 à 15:29
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Le climat nouvelle religion ? Le climat ce serait bien si ce n'était pas pour mettre encore le peuple un peu plus sous pression pour se serrer la ceinture. En effet, notre président continue de prendre l'avion avec tout son staff pour le moindre matc...

à écrit le 24/01/2023 à 12:57
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Un programme de financement de formation et d'aide à l'installation de permaculteurs (des centaines de milliers, voire des millions sur plusieurs années) pour redynamiser les campagnes, voilà ce qu'il faudrait. Mais ça demande de la vision et d'accep...

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