Le coût de la vie, une menace plus grande que les catastrophes climatiques, selon le Forum économique mondial

La crise du coût de la vie, conséquence de l'inflation exacerbée par la guerre en Ukraine et de la réouverture post-Covid de l'économie, est le risque planétaire numéro un pour les deux ans à venir, d'après une enquête du Forum économique mondial. Sur le plus long terme, c'est l'incapacité des États à gérer et s'adapter au changement climatique qui pèse le plus sur le monde. Une action collaborative et rapide est plus que nécessaire pour inverser la tendance, selon le Forum.
La crise du coût de la vie pourrait générer une instabilité bien plus grande que celle des désastres naturels et événements climatiques extrêmes, toutefois identifiés comme le plus fort risque sur les 10 prochaines années.
La crise du coût de la vie pourrait générer une instabilité bien plus grande que celle des désastres naturels et événements climatiques extrêmes, toutefois identifiés comme le plus fort risque sur les 10 prochaines années. (Crédits : ANDREW KELLY)

La vie chère : voilà ce qui pèse le plus sur l'économie mondiale d'ici les deux prochaines années. C'est ce qu'il ressort du rapport sur les risques mondiaux 2023 du Forum économique mondial, une enquête auprès de 1.200 experts et décideurs publiée ce mercredi 11 janvier. Car la crise du coût de la vie crée de fortes tensions en faisant basculer des millions de personnes dans la grande pauvreté tout en attisant les tensions sociétales. Elle pourrait ainsi générer une instabilité bien plus grande que celle des désastres naturels et événements climatiques extrêmes, toutefois identifiés comme le plus fort risque sur les 10 prochaines années.

La crise du coût de la vie n'est néanmoins pas la seule à planer sur le monde. « Les conflits et tensions géo-économiques ont déclenché une série de risques planétaires profondément interconnectés », peut-on lire dans le communiqué de lancement du rapport. Ces risques comprennent aussi « des pressions sur l'approvisionnement en énergie et alimentation, qui devraient durer pour les deux prochaines années, et de fortes augmentations dans le coût de la dette » à cause d'une flambée des prix de l'énergie et des taux d'intérêt, poursuit le communiqué.

Outre l'ombre qu'ils font planer, ces risques nuisent en plus « aux efforts pour lutter contre d'autres menaces de long terme, principalement le changement climatique » et l'effondrement de la biodiversité, poursuit le texte. Ce rapport sort cinq jours avant le début de la grande réunion annuelle du Forum économique mondial, qui se tient à Davos du 16 au 20 janvier prochains.

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Une action commune au niveau mondiale plus que nécessaire

Le rapport, produit en partenariat avec le cabinet d'assurances et de conseil en gestion du risque Marsh McLennan ainsi qu'avec l'assureur Zurich Insurance Group, appelle à une action collaborative mondiale rapide au regard de fenêtres d'action « qui se réduisent rapidement ».

« La pandémie mondiale et la guerre en Europe ont ramené au premier plan les crises de l'énergie, de l'inflation, de l'alimentation et de la sécurité », développe le communiqué. Sont aussi évoqués les risques de « sociétés polarisées par la désinformation et la mauvaise information » ou encore « de guerres géo-économiques ».

« À moins que le monde commence à collaborer efficacement sur la modération (du changement climatique) et sur l'adaptation climatique, les dix prochaines années vont amener plus de réchauffement planétaire et d'effondrement écologique », souligne le texte.

En parallèle, les crises liées aux rivalités géopolitiques entre différents pays « menacent de créer de la détresse sociétale à un niveau sans précédent, étant donné que les investissements dans la santé, l'éducation et le développement économique disparaissent, en érodant plus encore la cohésion sociale », prévient le rapport.

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De conflits militaires à économiques

Autre conséquence néfaste de ces rivalités que le rapport montre du doigt : une reprise de l'armement et de la militarisation, particulièrement « à travers les nouvelles technologies ou des acteurs voyous ». Or, les experts et responsables interrogés lors de l'enquête estiment que les conflits traditionnels sont devenus un risque moindre comparé aux guerres géo-économiques (sanctions, barrières commerciales...) ou informatiques.

« La nature des conflits change », a ainsi confirmé Saadia Zahidi, l'une des dirigeantes du World Economic Forum lors d'une conférence de presse. Et de préciser : « Cela ne veut pas dire que cela ne devrait pas nous inquiéter, car pour la première fois depuis longtemps les dépenses militaires ont enregistré une augmentation faible mais marquée dans beaucoup de grandes économies ».

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(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 11/01/2023 à 22:33
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impossible!!!!!!!!!!!! ya que des ultra neo liberaux ultra neo monetaristes miulton friedman capitalistes mondialises pour penser que l'inflation cree des pbs et amene hitler, comme en 1923!!! non, le bon peuple de gauche ultra neo keynesien sait q...

à écrit le 11/01/2023 à 17:40
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L'appauvrissement général est inéluctable, il correspond à l'accroissement de la population, conjugué à la raréfaction des ressources naturelles. Absolument rien ne pourra inverser cette tendance, à part bien sûr faire moins d'enfants, mais bon, comm...

le 12/01/2023 à 13:37
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@Charlie Vous oubliez...les pandémies...les famines...la guerre surtout, moyen radical de contrôler la surpopulation.

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