Violences urbaines : Macron promet aux mairies une « loi d'urgence » pour accélérer la reconstruction des quartiers saccagés

Le chef de l'Etat recevait ce mardi à l'Elysée les maires des villes qui ont été victimes de dégradation durant les violences urbaines consécutive à la mort du jeune Nahel le 27 juin. Pour soutenir les édiles, il a annoncé un projet de « loi d'urgence » et a promis des aides financières aux villes pour les réparations nécessaires. De son côté, la région Ile-de-France a d'ores et déjà prévu un fonds d'urgence de 20 millions d'euros.
Emmanuel s'exprimait devant 250 maires de villes touchées par les émeutes.
Emmanuel s'exprimait devant 250 maires de villes touchées par les émeutes. (Crédits : POOL)

[Article publié le mardi 4 juillet à 17H40 et mis à jour à 18H13] En réponse aux nombreux dégâts causés par les violences urbaines ces derniers jours, consécutives à la mort du jeune Nahel le 27 juin dernier, Emmanuel Macron a annoncé ce mardi un projet de « loi d'urgence » pour « écraser tous les délais ». L'objectif : accélérer la reconstruction après les destructions qui ont visé des bâtiments, du mobilier urbain et des moyens de transports.

Lire aussiÉmeutes : les assureurs avancent une première facture des sinistres à 280 millions d'euros

Pour cela, le chef de l'Etat, qui s'exprimait devant les maires de plus de 300 communes touchées par ces émeutes et réunis à l'Elysée, a ouvert la voie à plusieurs chantiers avec une « priorité absolue », le rétablissement d'un « ordre durable, républicain ». Pour y parvenir ainsi que pour « maintenir l'effort et la pression » notamment les 13 et 14 juillet, autour de la fête nationale, il a confirmé des « moyens exceptionnels ». Il s'est toutefois dit « très prudent » sur la perspective d'un retour au calme « durable », tout en considérant que le « pic » des premiers soirs était « passé ».

Aides, annulations de cotisations et baisse des franchises

Concernant l'aide financière apportée aux communes, le président de la République a promis un accompagnement « pour très vite pouvoir réparer » le matériel de vidéosurveillance cassé, ainsi que des aides financières pour les réparations concernant « la voirie, les établissements communaux, les écoles ». Le gouvernement s'est dit ouvert à des « annulations » de cotisations sociales et fiscales « au cas par cas » pour les commerces vandalisés. « On va être extrêmement ferme et clair avec les assureurs commune par commune », a-t-il encore dit lors de la réunion à l'Elysée abondant ainsi dans le sens du ministre de l'Economie qui avait fait savoir, plus tôt dans la journée, que les assureurs avaient accepté de « considérer des réductions de franchise ».

Ces derniers ont d'ores et déjà répondu à l'appel de l'exécutif. Ce mardi matin, la présidente de France Assureurs, Florence Lustman, a annoncé que les assureurs allaient « prendre en considération, au cas par cas, les situations des commerçants indépendants les plus touchés par ces violences urbaines pour réduire l'effet de leurs franchises contractuelle».

Un fonds de 20 millions d'euros pour l'Ile-de-France

Parmi les 300 maires concernés reçus ce mardi à l'Elysée, près d'une centaine venait de la région-capitale, selon un décompte de l'AFP. Ainsi, pour l'Île-de-France seulement, une centaine de bâtiments publics ont été dégradés ou détruits ces derniers jours, selon un décompte de la région. Environ 140 communes d'Île-de-France, soit plus d'une sur dix, ont été touchées, a indiqué mardi l'entourage de la présidente (LR) de région Valérie Pécresse à l'AFP. Dans ce total, la région compte 18 mairies centrales ou annexes endommagées, de même que 36 postes de police municipale, selon la même source. La région n'avait en revanche pas d'estimation sur le nombre de commerces touchés.

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Ces derniers, tout comme les mairies vont néanmoins être aidés, a promis l'Île-de-France qui votera mercredi un fonds d'urgence de 20 millions d'euros. Commerçants et artisans pourront donc demander une aide pour un montant allant « jusqu'à 10.000 euros, versé après les assurances afin d'agir sur le reste à charge », a précisé la région dans un communiqué.

Les mairies, elles, pourront recevoir une aide de ce même fonds « au plus vite avant l'intervention des assurances, sous forme d'avances remboursables », afin de réparer les équipements publics « qui ont subi des dégradations », précise la région.

Ce mardi matin, la présidente de France Assureurs a avancé un premier montant de 280 millions d'euros, pour 5.800 sinistres déjà déclarés à l'échelle nationale. Une facture qui devrait s'avérer bien plus importante dans les jours à venir, a-t-elle prévenu au micro de Franceinfo. De son côté, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a estimé qu'elle s'élèverait à plus d'un milliard d'euros pour les entreprises. Selon les chiffres du syndicat patronal, plus de 200 commerces ont été entièrement pillés, 300 agences bancaires détruites, 250 bureaux de tabac touchés, « avec des modes opératoires d'une violence absolue ».

Des chantiers au long cours

Au-delà des aides d'urgences, le président de la République a aussi profité de cette réunion à l'Elysée pour ouvrir des chantiers au plus long cours, du logement à la décentralisation en passant par la justice des mineurs et l'éducation, sans toutefois entrer dans le détail.

Parmi ces chantiers, il a dit vouloir « mieux accompagner, mieux responsabiliser et parfois mieux sanctionner » les parents d'enfants auteurs de violences, souhaitant agir « au cas par cas » et « pas forcément » en passant par des suspensions d'allocations familiales. « Il faudrait qu'à la première infraction, on arrive à sanctionner financièrement et facilement les familles, une sorte de tarif minimum dès la première connerie », avait-il glissé à des policiers auxquels il a rendu visite dans la nuit de lundi à mardi.

Déjà vendredi, en plein cœur des nuits de violences en réaction à la mort à Nanterre de Nahel, il en avait appelé à « la responsabilité des parents » pour « garder au domicile » les mineurs, qui composent une bonne partie des émeutiers. « La République n'a pas vocation à se substituer à eux », avait-il insisté.

Autant de dossiers sur lesquels l'exécutif doit travailler pendant l'été « pour déboucher sur des solutions très concrètes », car « on ne doit pas laisser la pâte retomber », a-t-il lancé en conclusion de cette séance qui n'était pas sans rappeler le « grand débat » lors de la crise des gilets jaunes. Il a promis un point d'étape « à la fin de l'été ».

Elisabeth Borne défend « l'unité nationale » et pointe du doigt le discours de LFI et le RN

Elisabeth Borne a défendu ce mardi devant les députés le besoin d'« unité nationale » après les émeutes. « Avec le retour au calme, les débats vont reprendre, c'est normal, c'est démocratique, c'est très sain. Mais je pense que c'est important que cela ne prenne pas le pas sur l'unité nationale », a d'abord déclaré dans la matinée la Première ministre devant les députés des groupes Renaissance, Horizons et MoDem, en présence de plusieurs ministres, dont Gérald Darmanin (Intérieur) et Eric Dupond-Moretti (Justice).

Une prise de parole qui intervient après la réunion organisée par la cheffe du gouvernement avec l'ensemble des groupes parlementaires qui sont apparus divisés dans leurs propositions. Elisabeth Borne a, d'ailleurs, vivement critiqué la présidente des députés LFI Mathilde Panot, qui a quitté avant sa fin la réunion à Matignon. Elle s'est dite « très choquée par les propos de La France insoumise qui refuse de condamner les violences », « preuve supplémentaire » à ses yeux que ce parti « ne se positionne pas dans le champ républicain ». Devant l'Assemblée nationale, elle a accusé le parti politique d'« instrumentaliser un drame » et de choisir le « chemin » de « l'excuse constante de la violence ».

Elisabeth Borne a également accusé Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN, de faire le « choix » de la « division » en opposant « les territoires ruraux et les quartiers » dits sensibles « comme si aider les uns devait dépouiller les autres ». « Quand notre République est attaquée, c'est l'unité nationale qui doit l'emporter », a-t-elle insisté.

 (Avec AFP)

Commentaires 34
à écrit le 05/07/2023 à 18:12
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Après la loi ,la ...circulaire La circulaire « permet de répondre probablement à 90 % voire 95 % des situations », a assuré Olivier Véran, sans donner plus de précision.Mais,certaines situations nécessitent toutefois un changement de la loi, a-t-i...

à écrit le 05/07/2023 à 17:35
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" L'objectif : accélérer la reconstruction après les destructions qui ont visé des bâtiments" Souvenir de destruction et reconstruction : 2014 : En quinze jours, deux groupes scolaires et une médiathèque de la ville de Corbeil -Essonnes ont été...

à écrit le 05/07/2023 à 16:37
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Macron ou l'aurotoute du FN

à écrit le 05/07/2023 à 16:33
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et voilà ou partent nos impots .

à écrit le 05/07/2023 à 13:13
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Urgence urgence urgence ??? ça n'a aucun sens, ce qu'il fallait et faut faire c'est se poser et reprendre le plan Borloo. il faut des moyens pour rendre la justice efficace et juste on ne peut pas rendre justice en 2023 avec les moyens des années...

à écrit le 05/07/2023 à 10:45
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Dans la classe politique il n'y a aucune capacité de comprendre la réalité et d'agir pour l'améliorer. L'inintelligence et le manque de courage de nos dirigeants sont affligeants (il suffit de regarder leurs misérables déclarations de patrimoine à la...

le 05/07/2023 à 11:47
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"seulement les ménages qui gagne plus de 2-3 fois le smic soient aidés à faire plus de 2 enfants." Ce n'est pas une bonne idée non plus, il faut un permis pour faire des enfants d'abord et avant tout pauvres et riches sont bien souvent aussi inconsci...

le 05/07/2023 à 15:08
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Dossier51/AdieuBCE/citoyenblasé qui s'autocongratule. Bravo les gars !

le 06/07/2023 à 7:35
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Ah si ça rentre pas dans vos toutes petites cases de votre tout petit cerveau ça va pas hein les fils se touchent... -_- Et si je peux pas et-c...

à écrit le 05/07/2023 à 9:01
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C'est aux habitants de la ville de payer les dégâts. Une "aide" de l'état constituerait une prime au saccage. Il serait injuste que les quartiers qui se tiennent tranquilles paient pour les autres.

le 05/07/2023 à 13:17
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il faut que ces quartiers restent dans l'état pour que cela serve de leçon. Effectivement, pas de prime au saccage ! Les français en on marre de payer pour les casseurs.

le 05/07/2023 à 22:25
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D’accord avec cela: pas de prime au saccage et il faut aller chercher, financièrement, les casseurs et leurs familles pour remettre de l’ordre dans ces têtes mal faites! Dura Lex sed Lex, et faites des exemples!

à écrit le 05/07/2023 à 8:42
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Tout ce qui se passe est voulu, c' est tout juste de l’ingénierie sociale appliquée aux quartiers. Ils ont juste besoin de vous pour justifier la suite ! Dans la longue série des programmations prédictives voilà une psy-Op confirmée.

à écrit le 05/07/2023 à 1:41
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L'incapacite de ce type est bluffante Une loi, c'est tout ce qu'il a trouve.

à écrit le 05/07/2023 à 0:18
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Macron ne comprend rien à rien . qu'il retourne dans les bras de sa Brigitte qui lui assure protection et confort financier. en attendant, rien , pas un euro pour reconstruire. IL y a des bras dans les cités pour travailler et reconstruire avec l'arg...

à écrit le 04/07/2023 à 22:13
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Que se soit notre chef d'état actuel ou ses prédécesseurs, tous furent atteint du "syndrome des habits de l'empereur" sur la situation des patients; c'est-à-dire les quartiers sensibles (dits prioritaires). Ce trouble psychologique fait référence à F...

à écrit le 04/07/2023 à 21:39
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Si la tolérance 0 avait été appliqué depuis 10, 20, 30 ans , pour tout délit avec systématiquement : - une peine judiciaire ... dissuasive et appliquée - une peine de réparation aux victimes - une peine d'insertion sous forme de d'obligation de tr...

le 04/07/2023 à 21:57
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Diable, tolérance zéro pour les globalistes manipulateurs d' opinion aussi ? Vous croyez à ce sketch après le covid de l' unien profond que soignait le vétérinaire Bourla à grand coups d' injections médiatiques avant de con...

le 05/07/2023 à 8:14
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Et si ma tante en avait deux ce serait mon oncle. Incroyable !

le 05/07/2023 à 8:40
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@Ranvier "avant de concéder que le vaccin ne servait à rien ?" Effectivement, d'ailleurs ,on peut rappeler que ce mois de juillet , il devrait y avoir normalement la 3eme phase de test du vaccin pfizer qui n'a toujours pas été effectuée !! ,alo...

à écrit le 04/07/2023 à 21:39
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Si la tolérance 0 avait été appliqué depuis 10, 20, 30 ans , pour tout délit avec systématiquement : - une peine judiciaire ... dissuasive et appliquée - une peine de réparation aux victimes - une peine d'insertion sous forme de d'obligation de tr...

à écrit le 04/07/2023 à 20:44
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Coucou les petits anges. Attention ce soir quand vous allez piller. Le gouvernement a décidé de taper du poing sur la table. Voici dont des attestations que vous devez impérativement remplir (Nombreux contrôles prévus). Vous n'avez droit qu'à un ...

à écrit le 04/07/2023 à 20:18
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F Asselineau décrypte la méthode macron inchangée depuis toujours : "NOUVEAU PAS VERS LA DICTATURE La recette de Macron est simple et cynique: exacerber la colère populaire par une politique injuste,nocive, ultra-minoritaire monter les ...

à écrit le 04/07/2023 à 20:17
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3 000 MILLIARDS DE DETTES sur notre dos ! Et ça continue d'arroser de tous les côtés pour acheter une paix sociale d'affichage médiatique ! Et ça détruit tout ce qui fait la France dans un silence médiatique de mort ! Le régime Macron emprunte tous l...

à écrit le 04/07/2023 à 20:07
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Non ! Il faut arrêter de payer toujours plus et toujours plus vite pour qu'ils continuent à détruire, casser, brûler et piller. S'ils veulent vivre comme à Haïti, qu'ils le fassent, mais on n'a pas à payer toujours pour eux. Il faut qu'ils s'arrêten...

à écrit le 04/07/2023 à 20:01
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Y a plus qu'à attendre le constat des faits après les belles paroles. Quant à la loi d'urgence (pour accélérer les traitements) on pourrait la maintenir ad vitam aeternam dans l'administration publique, histoire que nous autres puissions économier no...

à écrit le 04/07/2023 à 19:42
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unité nationale ? mais les événements ne leur apprennent rien ? ils ne peuvent pas analyser du a un endoctrinement ou par du clientélisme électoral ? Ce qui arrive c'est la faute des autres partis ? Apres 6 ans au pouvoir, il va falloir mener une pet...

à écrit le 04/07/2023 à 19:14
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Du bla bla encore du bla bla et toujours avec de l'argent public .les casseurs peuvent dormir tranquille ils pourront recommencer quand ils voudront car il n'aura pas le courage de faire payer les casseurs pilleurs et leurs familles

le 04/07/2023 à 19:31
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Rien à ajouter , sauf à relever l.incompétence de notre Président.

à écrit le 04/07/2023 à 18:32
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Il semble que le principe immémorial qui veut que les casseurs soient les payeurs est totalement inconnu de nos édiles. C'est juste l'argent de ceux qui paient des impôts, commerçants inclus, qui va être utilisé. Par contre tous les traîne-savates de...

à écrit le 04/07/2023 à 18:06
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On doit donc s'attendre à un renforcement de la surveillance des commentaires, ce qui serait logique dans notre République ! :-)

le 04/07/2023 à 18:20
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c'est déjà le cas....hélas:)

le 04/07/2023 à 18:21
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c'est aussi le résultat de l'enfant roi ou aucune punition voir réprimande est tolere

à écrit le 04/07/2023 à 18:04
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une nouvelle stupidite si la justice avais fait son job et réprimander severement a la premiere infraction voir a la suivante mais la declarer que le casier est vierge alors que de multiple infraction ont eu lieu ce n'est pas un meutre ni un su...

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