Le moral des chefs d'entreprise se redressait... juste avant les émeutes

La confiance des chefs d'entreprise était remontée à un niveau inédit depuis la guerre en Ukraine selon la Grande consultation des entrepreneurs (GCE) en date du 20 juin dernier, réalisée par OpinionWay pour CCI France, La Tribune et LCI. Mais les émeutes des derniers jours risquent de plomber le moral des dirigeants abasourdis par les actes de pillage et de violence.
Grégoire Normand
De nombreuses vitrines ont été brisées ces derniers jours.
De nombreuses vitrines ont été brisées ces derniers jours. (Crédits : Reuters)

Après sept jours d'émeutes et de pillages, la France connaît une relative accalmie. Emmanuel Macron a reçu plus de 200 maires à l'Elysée ce mardi 4 juillet pour tenter de faire un premier bilan de cette semaine. La mort de Nahel mardi dernier a été suivie d'une flambée inédite de violences partout dans le pays. En seulement quelques jours, des centaines de commerces et de magasins ont subi des pillages. Selon une estimation du Medef, le coût des dégâts est estimé à un milliard d'euros. Il est encore tôt pour faire un bilan complet des conséquences de cette période. Mais la facture pourrait encore grimper.

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Dans ce chaos, le moral des dirigeants devrait à nouveau flancher. Après avoir plongé en fin d'année 2022, l'indicateur de l'optimisme ne cessait de se redresser dans la Grande consultation des entrepreneurs réalisée par OpinionWay pour CCI France, La Tribune et LCI juste avant les émeutes à 85, en hausse de 4 points en mai. La moyenne de long terme est fixée à 100. Il s'agit d'un niveau inédit depuis l'éclatement de la guerre en Ukraine à la fin du mois de février 2022.

Juste avant les émeutes, 41% des dirigeants interrogés considéraient que la situation était favorable « en ce moment », une proportion inédite depuis l'automne dernier. Enfin, tous les indicateurs de confiance quant aux perspectives d'avenir augmentaient depuis quelques mois.

Mais les violences urbaines des derniers jours risquent de mettre un coup d'arrêt à cette petite éclaircie d'optimisme. Si « les émeutes ne devraient pas avoir un effet énorme sur l'activité », a déclaré l'économiste de Natixis Jean-François Robin lors d'une réunion avec les journalistes ce mardi 4 juillet, « le coût sera plutôt réputationnel, on peut penser que le coût sera important sur le tourisme en France », a-t-il ajouté.

L'inflation de moins en moins pesante sur le moral

Parmi les autres motifs d'inquiétude des dirigeants, l'indice des prix à la consommation a lui marqué le pas ces derniers mois. Après avoir atteint un pic en février dernier à 6,3%, l'inflation perd du terrain pour s'établir à 5,3% en mai selon l'Insee. L'inflation sous-jacente, c'est-à-dire sans les prix les plus volatils de l'énergie et de l'alimentaire, demeure néanmoins à un niveau élevé (5,8%). Dans le baromètre réalisé par l'institut de sondages, les dirigeants se disaient de moins en moins inquiets face à l'évolution des prix.

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Au mois de mai, 68% des chefs d'entreprise interrogés affirmaient qu'ils étaient plus attentifs que d'habitude à leurs coûts. C'est dix points de moins qu'en avril. En outre, de moins en moins de dirigeants déclarent que cette inflation aura des répercussions sur la viabilité de leur entreprise ou sur leur rémunération. En revanche, une proportion plus importante d'entreprises en mai ont fait part de leur difficulté à être payés à l'heure. En période d'inflation, les risques de retard de paiement peuvent augmenter.

Les dirigeants taclent le compte personnel de formation

Lancé par l'ancienne ministre du Travail Muriel Pénicaud lors du premier mandat d'Emmanuel Macron, le compte personnel de formation (CPF) a enregistré une hausse spectaculaire d'utilisateurs ces dernières années. L'outil devait permettre aux salariés de mieux utiliser leurs droits à la formation au cours de leur carrière professionnelle. Interrogés sur ce dispositif, une majorité de dirigeants ont porté un jugement sévère. 68% d'entre eux indiquent que le compte personnel est inutile d'après la Grande consultation.

Dans les petites entreprises de moins de 10 salariés, 71% ont répondu que cet outil était utile. Dans les entreprises de plus de 50 salariés, ils sont moins nombreux en proportion à fustiger le CPF. Sur l'ensemble des réponses favorables (28%), seuls 21% des dirigeants estiment que le CPF permet aux salariés de développer des compétences utiles à leur entreprise.

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(*) Étude réalisée auprès d'un échantillon de 1.009 dirigeants d'entreprise. Les entretiens ont été réalisés par téléphone entre le 7 et le 20 juin derniers. La représentativité de l'échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d'activité et la taille, après stratification par région d'implantation.

Grégoire Normand
Commentaires 3
à écrit le 05/07/2023 à 7:27
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Pauvres biches, oui je suis d'accord avec celui qui est parti mais qui est toujours là quand même, qu'ils partent tous, nous n'avons pas besoin de pleureuses déjà que nos investisseurs sont trop frileux si en plus ils chouinent sans arrêt ils vont vr...

à écrit le 05/07/2023 à 6:28
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Mieux vaut partir en Ouganda que de vouloir entreprendre en France. Il y a moins de risques. -1 Le fisc consfiscatoire ahurissant. -2 les greves et emeutes regulieres.

le 05/07/2023 à 16:00
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La Hongrie est un pays formidable. Aucune criminalité, la seule immigration est celle des CSP plus qui ont quittés la France, 10 pourcent d'impôts, très haut niveau de services et bien être au quotidien. En Hongrie, les clandestins ne tuent pas les p...

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