Enseignement : les régions demandent au gouvernement plus de responsabilités sur l'orientation

Les conseils régionaux bénéficieront d'une enveloppe de 350 millions dans le nouveau "plan compétences" de 1,4 milliard d'euros annoncé lundi par le Premier ministre Jean Castex. En ouverture du congrès des régions ce 30 septembre, la présidente (PS) de l'association Régions de France a proposé au gouvernement de "prendre plus de responsabilités" sur l'orientation. En marge de la séance plénière, la ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion Elisabeth Borne lui a répondu.
La ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion Elisabeth Borne à la sortie du Conseil des ministres le 29 septembre 2021.
La ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion Elisabeth Borne à la sortie du Conseil des ministres le 29 septembre 2021. (Crédits : Reuters)

A six mois de l'élection présidentielle et au lendemain de la crise économique et sanitaire, le gouvernement veut inverser la courbe du chômage par tous les moyens. Le 27 septembre, le Premier ministre Jean Castex a annoncé un nouveau "plan compétences" doté de 1,4 milliard d'euros d'ici à fin 2022 - 900 millions d'euros en 2021 et 500 millions en 2022 - pour "former 1,4 million de demandeurs d'emplois en 2022".

Delga propose de prendre "plus de responsabilités" sur l'orientation

Bénéficiaires d'une enveloppe de 350 millions d'euros dans ce cadre, les conseils régionaux, chefs de file pour le développement économique et la formation, veulent y prendre leur part. En ouverture du congrès des régions ce 30 septembre 2021 à Montpellier, la présidente (PS) du conseil régional d'Occitanie et de l'association Régions de France a "proposé de prendre plus de responsabilités en matière d'orientation".

Depuis la loi du 5 septembre 2018, l'Etat définit en effet la politique nationale d'orientation pour les écoles, collèges, lycées et établissements d'enseignement supérieur, avant de transmettre les informations nécessaires aux services des conseils régionaux, aux élèves et aux étudiants via l'Office national d'information sur les enseignements et les professions (Onisep).

"Si les régions veulent s'impliquer sur l'orientation, on peut croiser avec Carole Delga", a répondu à La Tribune la ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion Elisabeth Borneen marge de la séance plénière du congrès des régions. "Sans doute y-a-t-il des organisations à trouver", a-t-elle ajouté.

"Les entreprises nous disent "on n'arrive pas à recruter" (Borne)

D'autant que dès 2018, le gouvernement a lancé un plan d'investissement dans les compétences doté de 15 milliards d'euros pour développer les compétences des demandeurs d'emploi faiblement qualifiés et des jeunes sans qualification, répondre aux besoins de recrutement des entreprises dans les métiers en tension et contribuer aux transformations numériques et écologiques des compétences.

"On entend toujours les entreprises nous dire "on n'arrive pas à recruter". C'est pourquoi on a voulu accélérer et amplifier le plan compétences, à la fois pour les salariés pour accompagner la transformation de l'économie, et pour les demandeurs d'emploi pour répondre aux tensions de recrutement", a poursuivi Elisabeth Borne.

Les conseils régionaux seront toujours associés à la démarche, a assuré la ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion. Sur les 15 premiers milliards d'euros du premier plan d'investissement dans les compétences, 7 milliards d'euros ont déjà été contractualisés avec les régions dans le cadre de "pactes régionaux".

Des avenants Etat-conseils régionaux signés "d'ici à la fin 2021"

Depuis le lancement de France Relance en septembre 2020, des premiers avenants ont en outre été signés, territoire par territoire, pour réorienter les pactes vers la transition écologique, la transformation numérique et les métiers de la santé. De nouveaux avenants vont être signés avec les conseils régionaux "d'ici à la fin de l'année", a encore promis Elisabeth Borne.

Pour ce faire, un comité Etat-régions se tiendra "d'ici à la mi-octobre". Dans l'intervalle, les services de la ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion auront échangé avec chacun des conseils régionaux "sur leurs attentes pour s'adapter", a assuré Elisabeth Borne. "On mobilise les préfets de région pour identifier les filières et tenir compte du poids des demandeurs d'emploi et particulièrement ceux de longue durée", a-t-elle poursuivi..

A la question de La Tribune de savoir si le gouvernement pourrait régionaliser Pôle Emploi, comme le demandent les présidents de conseil régional depuis le début du quinquennat, Elisabeth Borne a botté en touche. "Je suis d'accord avec des "task forces" Etat-région-Pôle Emploi pour s'assurer que les formations soient complémentaires. On n'est pas en train de superposer des moyens, mais de faire en sorte que Pôle Emploi oriente efficacement les demandeurs", a conclu Elisabeth Borne.

Lire aussi Finances locales : les exigences des régions au gouvernement Castex

Commentaire 1
à écrit le 01/10/2021 à 11:34
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La politique "pro UE de Bruxelles" a toujours était la décentralisation des responsabilités et la centralisation des moyens financiers! Donc, a rester bien sage!

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