Érosion du littoral : 500 communes françaises menacées par la montée de la mer

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a affirmé, jeudi soir, que le gouvernement a identifié 500 communes menacées par la montée du niveau de la mer et l'érosion des côtes. Il a indiqué réfléchir à reloger les habitants de maisons menacées.
500 communes seraient menacées par l'érosion du littoral.
500 communes seraient menacées par l'érosion du littoral. (Crédits : Reuters)

Le ministre a tiré la sonnette d'alarme sur l'érosion des côtes françaises. Avec 20.000 kilomètres de côtes, la France possède le deuxième espace maritime mondial derrière les Etats-Unis, selon les données du réseau national des observatoires du trait de côte. Les 975 communes littorales devraient même accueillir 4,5 millions d'habitants supplémentaires d'ici à 2040. Sauf que plus de 80% des villes concernées sont sujettes à des risques naturels majeurs, estime cette même source. « L'équivalent d'un terrain de football disparaît chaque semaine dans notre pays sous l'effet de la progression des océans, un phénomène qui s'accélère », a d'ailleurs déclaré le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, jeudi soir sur TF1, ajoutant que son ministère publiera vendredi les cartes des zones concernées.

« Il y aura des zones qui seront inhabitables » sur le littoral, dont 20% est grignoté par l'érosion côtière, a-t-il dit. « On a identifié 500 communes et on a commencé à travailler avec les maires » pour mettre en place « des plans sur mesure » a-t-il ajouté en soulignant que « les documents d'urbanisme » allaient être « révisés » sur la base de nouvelles cartes des territoires menacés qui seront publiées ce vendredi.

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Un millier de bâtiments menacés d'ici à 2028

La France est particulièrement vulnérable au recul du trait de côte, limite entre la terre et la mer, qui se déplace sous l'effet de phénomènes naturels (houle, vent), de la hausse du niveau de la mer, et des interventions humaines. L'érosion grignote environ 900 km de littoral.

Entre un millier de bâtiments en 2028 et plusieurs centaines de milliers d'ici à 2100 seront potentiellement touchés par l'érosion côtière en France, révèle un rapport du Centre d'études et d'expertises sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema). Pour anticiper ses conséquences, le Cerema a dressé trois projections à horizon 2028, 2050 et 2100 en s'appuyant notamment sur des photos aériennes et des données satellite.

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En 2028, 1.046 bâtiments à risque, dont plus de la moitié à usage résidentiel, pourraient être grignotés par la mer, soit une valeur vénale « d'environ 240 millions d'euros ». « A 2028, la position du trait de côte dépendra souvent plus de l'effet de tempêtes (...) que de la tendance du recul chronique », précisent les auteurs. A l'échéance 2050, selon un second scénario considéré comme « réaliste » qui prévoit le maintien en l'état des ouvrages de protection (digues, etc), 5.208 logements sont concernés, dont près de 2.000 résidences secondaires, pour environ 1,1 milliard d'euros. A l'horizon 2100, scénario qui part d'hypothèses « défavorables » avec une « disparition complète des ouvrages de protection (et une) inondation progressive de toutes les zones topographiquement basses du littoral », 450.000 logements sont en revanche potentiellement concernés, représentant environ 86 milliards d'euros.

L'étude identifie également 1.437 locaux d'activité potentiellement touchés en 2050 et 53.158 en 2100, ainsi que 15,5 km de routes structurantes en 2050 et 1.765 km de routes et 243 km de voies ferrées dans le scénario 2100.

Vers un déplacement des habitants en zone inondable

« Cette étude montre qu'il ne faut pas attendre pour s'adapter et que le scénario de l'inaction a un impact extrêmement fort tant du point de vue économique que de notre capacité à vivre sur les territoires littoraux », a commenté pour l'AFP Sébastien Dupray, directeur « Risques, eaux, mer » du Cerema, rappelant qu'en 50 ans « on a perdu environ 30 km2, soit 4.200 terrains de foot ». « Il n'y a pas de solution nationale qu'on pourra plaquer partout sur le territoire parce que les côtes de Camargue sont basses et sableuses, tandis que les côtes normandes sont hautes avec des falaises en craie », a-t-il spécifié, soulignant aussi que « le tout digue n'est pas la réponse ».

En réponse, le gouvernement affirme déjà réfléchir à des solutions pour les habitants menacés. Indemnisation, relogement à l'arrière de la commune sur d'autres terrains: « ce sont des solutions qui sont aujourd'hui sur la table », a souligné Christophe Béchu, jeudi soir, en conseillant aux habitants concernés d'aller voir leur maire.

Mais toutes ces mesures pourraient coûter cher. Le Cerema a publié une étude en 2019 expliquant que 5.000 à 50.000 logements d'une valeur comprise entre 0,8 et 8 milliards d'euros seraient concernés d'ici à 2100. Dans cette étude, elle a aussi mentionné une mission d'impact qui évoque une facture de 140 à 800 millions d'euros à horizon 2040 pour racheter les biens menacés.

(Avec AFP)

Commentaires 19
à écrit le 05/04/2024 à 15:50
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Je vois pas pourquoi on devrait rembourser des air BnB et des residences secondaires qui vont se retrouver dans l eau. Comme le niveau va monter lentement meme les gens qui ont une residence principale impactee seront mort avant que les pb arrivent. ...

à écrit le 05/04/2024 à 12:37
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l'intérêt pour un nouveau LGV est prioritaire, ou plus intéressant, pour les elus.

à écrit le 05/04/2024 à 12:36
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Il va falloir faire comme les Shaddock , pomper l'eau de mer massivement pour irriguer des continents en proie à une sécheresse préoccupante. On devrait investir dans la recherche pour désaliniser l'eau de mer afin de la rendre utilisable pour la pop...

le 05/04/2024 à 23:04
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Technique possible puisque saoudien et israélien le font déjà . Mais ça coûtent 10 fois plus cher à la production donc à la revente .. donc pour les pays dit riches ou les riches des pays riches… problème les filtres servant à la déstabilisations ...

le 05/04/2024 à 23:04
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Technique possible puisque saoudien et israélien le font déjà . Mais ça coûtent 10 fois plus cher à la production donc à la revente .. donc pour les pays dit riches ou les riches des pays riches… problème les filtres servant à la déstabilisations ...

à écrit le 05/04/2024 à 11:45
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Certain Blockhaus du mur de l'atlantique construit vers 1941 se retrouvent parfois à demi ensablé à une centaine de mètre d'une plage et éloigné du bord de l'estran ou ils furent construits. Maintenant il ne faut pas mélanger la hausse du niveau des...

le 05/04/2024 à 23:07
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Faut pas confondre .. certes mais c est l accumulation des 2 sujets sue certaines cités qui vont accélérer les phénomènes.. autre sujet les tempêtes ont été plus fréquente et plus violente car la fonte des glaces accélèrent un phénomène connu des cli...

le 05/04/2024 à 23:09
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Faut pas confondre .. certes mais c est l accumulation des 2 sujets sur beaucoup de cotes qui vont accélérer les phénomènes.. autre sujet les tempêtes vont être plus fréquentes et plus violentes car la fonte des glaces accélèrent un phénomène co...

à écrit le 05/04/2024 à 11:24
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on vient de découvrir l eau chaude ça fait un moment que l on tire la sonnette d alarme sur l érosion du trait de cote .avoir sa maison les pieds dans l eau va devenir une réalité et plus vite que l on dit .l accentuation des événements climatiques e...

à écrit le 05/04/2024 à 10:20
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Beaucoup de ces maisons ne valaient pas grand chose quand le littoral n'était pas à la mode. Leur seule valeur actuelle reposait sur leur situation (vue "imprenable"! ou encore "les pieds dans l'eau"!). Désormais, leur situation "au bord du gouffre" ...

à écrit le 05/04/2024 à 9:29
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Bonjour, le concept de valeur vénale appliqué à une maison qui va finir dans la mer est un peu déplacé, car celle ci tend forcément vers 0. Ne devrait on pas investir dans la santé et l'éducation plutôt que de refinancer des residences mal placée q...

à écrit le 05/04/2024 à 9:28
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Et on attend quoi pour installer dans l'eau des boudins gonflables remplis d'eau, attachés au fond, qui vont briser la force des vagues et arrêter l'érosion ? Des subventions ? Ou que d'autres le fassent et paient pour nous avec l'argent qu'on gaspil...

à écrit le 05/04/2024 à 8:56
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La pratique de l usucapion très répandue en France et développée par une certaine tranche de la population aisée : occupation illégale d une superficie terrain ou immobilière passée 30 ans sans réclamation devient de fait la propriété du propriéta...

à écrit le 05/04/2024 à 8:56
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La pratique de l usucapion très répandue en France et développée par une certaine tranche de la population aisée : occupation illégale d une superficie terrain ou immobilière passée 30 ans sans réclamation devient de fait la propriété du propriéta...

à écrit le 05/04/2024 à 8:56
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Si le niveau des mers monte, pourquoi ne pas faire baisser le niveau des mers, par ex. Réaliser le projet de canal entre mer rouge et mer morte : vu la différence de niveau, on pourra y mettre beaucoup d'eau de mer. Cela vaut pour d'autres dépressio...

le 05/04/2024 à 23:17
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@ Adèle : c est pas Une histoire de plomberie à la maison dont on parle … 1/ le cubage de la mer morte est insignifiant et ne peut faire baisser les milliards de milliards de mètres cubes des océans reliés les uns aux autres 2/ la mer morte est relié...

le 05/04/2024 à 23:17
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@ Adèle : c est pas Une histoire de plomberie à la maison dont on parle … 1/ le cubage de la mer morte est insignifiant et ne peut faire baisser les milliards de milliards de mètres cubes des océans reliés les uns aux autres 2/ la mer morte est relié...

à écrit le 05/04/2024 à 8:43
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Que les riches propriétaires, et yen a un paquet, payent ! Enfin s'ils veulent rester sur les côtés bien sûr.

à écrit le 05/04/2024 à 7:31
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Certain on construit au plus pres de la mer confisquant le passage et ne laissant meme pas un chemin cotier.ce n'est pas a la communaute de paye pour leur spoliation et abus

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