Face aux difficultés de remboursement, les PGE pourront être rééchelonnés jusqu'en 2026

Une nouvelle soupape de trois ans vient d'être accordée aux entreprises en difficulté pour rembourser leurs prêts garantis par l'Etat. Alors que la CPME indique que près d'un tiers des TPE-PME peinent à s'acquitter de leur dette, Bercy a prorogé le dispositif d'accompagnement jusqu'à fin 2026, en accord avec la Banque de France et la Fédération bancaire française.
Bercy proroge la possibilité de rééchelonner les PGE jusqu'à fin 2026.
Bercy proroge la possibilité de rééchelonner les PGE jusqu'à fin 2026. (Crédits : Reuters)

Obtenir de l'argent pour faire face à la crise, c'est bien. Être en mesure de le rembourser, c'est mieux. Face aux difficultés persistantes de certaines entreprises pour rembourser les prêts garantis par l'Etat (PGE) dont elles ont bénéficié pendant la pandémie, les acteurs étatiques et institutionnels concernés ont décidé d'étendre la possibilité de rééchelonner jusqu'au 31 décembre 2026.

Ce dimanche, le ministère de l'Économie et des Finances, la Banque de France, l'Institut d'émission des départements d'Outre-mer (IEDOM), l'Institut d'émission d'Outre-mer (IEOM) et la Fédération bancaire française ont annoncé un accord de place pour proroger l'accord de place du 19 janvier 2022 sur les restructurations des PGE. Pendant trois ans, les entreprises pourront ainsi continuer à faire appel à la Médiation du crédit aux entreprises pour bénéficier de ce dispositif d'accompagnement. Il était censé s'arrêter le 31 décembre 2023.

« Cela permettra de sauver certaines entreprises. J'ai toujours dit que le prêt garanti par l'Etat était là pour soutenir les entreprises, pas pour être un boulet », a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l'Économie ce dimanche sur France 3. « Donc si certaines entreprises ont encore des difficultés à rembourser, elles peuvent continuer à rééchelonner », a-t-il poursuivi.

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50 milliards déjà remboursés, mais des difficultés

Bercy a indiqué dans un communiqué que « dans leur grande majorité, les entreprises ont fait face en 2022 et 2023 au remboursement de leur PGE sans difficulté ». Le ministère estime ainsi que « plus de 50 milliards de crédits ont été intégralement remboursés sur les 107 milliards d'euros octroyés aux TPE/PME depuis 2020 ».

Il reconnaît « toutefois, (que) certaines entreprises peuvent individuellement rencontrer des difficultés de remboursement de leurs prêts bancaires, dont leur PGE », d'où la nécessité « d'accompagner les TPE-PME rencontrant des difficultés de remboursement de leurs dettes bancaires dans la recherche de solutions amiables avec leur banque ».

Les PGE ont permis de maintenir à flots la trésorerie d'entreprises mises à mal par la pandémie. Mais ces mêmes entreprises, affaiblies par cette crise puis par l'inflation, ont ainsi vu leur endettement s'alourdir parfois significativement. Et une partie d'entre elles peinent désormais à rembourser ces prêts, consentis par les banques avec des intérêts compris entre 1 et 2,5 % (coût de la garantie de l'État compris).

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Près du tiers des TPE-PME touchées

Selon une étude publiée mi-décembre par la Confédération des PME (CPME) après consultation des patrons de TPE-PME, 28% des entreprises ayant souscrit un PGE au moment du Covid rencontrent des difficultés accrues pour rembourser leur prêt et 3% ne parviennent plus à le rembourser, étant de fait contraintes à cesser l'activité.

De fait, comme l'indique Bercy, le dispositif de restructuration a déjà accompagné « environ 560 entreprises en 2022 et 2023 en leur permettant d'étaler le PGE sur une durée de deux à quatre années supplémentaires par rapport à l'échéancier initial ».

Avec AFP

Commentaires 2
à écrit le 08/01/2024 à 9:17
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Au lieu de mourir aujourd'hui vous mourrez demain, plus tard... moins fort en tout cas svp.

à écrit le 07/01/2024 à 23:24
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Pour abréger les souffrances de ces malheureux, ce ne serait pas mieux de leur proposer une euthanasie? Non! Annulons leur dette; après tout, quand on a 3000 milliards de dettes, on ne va pas jouer les pingres.

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