Seuls 4% des prêts garantis par l'Etat (PGE) rencontrent des difficultés de remboursement

4% des prêts garantis par l'Etat (PGE) rencontrent des difficultés de remboursement, principalement de la part de petites entreprises et selon, Philippe Brassac, président de la Fédération bancaire française (FBF) « à peu près 25% des montants, en capital, ont été remboursés ».
Seulement 2% du nombre de prêts accordés donnent lieu à une demande d'intervention de l'Etat.
Seulement 2% du nombre de prêts accordés donnent lieu à une demande d'intervention de l'Etat. (Crédits : DR)

Entre mars 2020 et juin 2022, près de 700.000 prêts garantis par l'Etat (PGE) ont été accordés par les banques pour un montant total dépassant 143 milliards d'euros. Ces prêts ont permis à de nombreuses entreprises de tenir le coup pendant la pandémie et de renflouer leur trésorerie à des conditions avantageuses, leur taux d'intérêt ne dépassant pas 2,5%, garantie de l'Etat comprise.

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 « A peu près 25% des montants, en capital, ont été remboursés », a affirmé Philippe Brassac, président de la Fédération bancaire française (FBF) dans une interview donnée à BFM Business. « Seulement 2% du nombre de prêts accordés donnent lieu à une demande d'intervention de l'Etat, via la BPI (Banque publique d'investissement) concernant la garantie de l'État ».

Dès 2021, 45% des PGE ont commencé à être remboursés

Et, parmi les 4% de prêts qui connaissent des difficultés de remboursement, « beaucoup sont des TPE et des PME ». Les deux secteurs les plus fragilisés sont la construction et l'hébergement-restauration qui centralise tous les problèmes, de recrutement, d'approvisionnement, de facturation.

En cas de défaut de l'emprunteur, l'Etat garantit aux banques un remboursement de 90% pour les TPE, PME et ETI. Dès 2021, 45% des PGE ont commencé à être remboursés, et une grosse vague d'entreprises devaient entamer le paiement de leurs échéances à partir du printemps 2022 (plus de 200.000 PGE), indiquait, mi-décembre, le médiateur national du crédit à la Banque de France, Frédéric Visnovsky. Il soulignait alors que les remboursements s'étaient bien déroulés en 2022 mais que des difficultés pourraient surgir en 2023, d'autant plus que le nombre de faillites d'entreprises repart à la hausse.

Le risque de défaut réévalué en hausse cet été

Le risque de défaut n'était pas considéré comme élevé au départ : il avait été estimé à l'origine à 5,1% des PGE contractés, puis revu à la baisse en 2021 à 3,1% avec le rebond de l'activité, avant d'être réévalué en hausse cet été à 4,6%. Un seul cas est devenu public, celui du groupe touristique Pierre & Vacances, qui a vu son PGE converti en capital pour plus de 200 millions d'euros acquis par les banques.

Même dans une telle opération, l'Etat refuse de faire une croix sur sa créance. « Quand les banques vendront leurs titres, elles reverseront sa quote-part à l'Etat » au titre du PGE, précise une source ministérielle. En revanche, si une entreprise est liquidée, il y a très peu de chances que l'Etat récupère sa garantie car le remboursement du PGE passe après le paiement des salaires et des dettes sociales et fiscales.

Un dispositif de prêts aux entreprises prolongé jusqu'à la fin 2023

Lancé en juin 2020 pour soutenir les entreprises face à la pandémie de Covid-19, un dispositif de prêts aux entreprises a été étendu et prolongé jusqu'à la fin 2023 par le gouvernement, selon un décret publié le 22 décembre au Journal officiel. Initialement destinée aux petites et moyennes entreprises, cette aide qui prend la forme d'un prêt à taux bonifié devient également accessible aux grandes entreprises. Sa prolongation vise à soutenir les sociétés fragilisées par la guerre lancée par la Russie contre l'Ukraine « et n'ayant pas trouvé de solutions de financement auprès de leur partenaire bancaire ou de financeurs privés », est-il précisé dans la notice du décret. Pour les entreprises concernées, le montant du prêt est plafonné soit à « 15% du chiffre d'affaires annuel moyen réalisé par le bénéficiaire au cours des trois derniers exercices comptables », soit à « 50% des dépenses énergétiques au cours des 12 mois précédant le mois de la demande d'aide ». Les prêts sont distribués par l'intermédiaire de la banque publique Bpifrance. Ce dispositif d'aides aux entreprises avait déjà été prolongé en décembre 2021.

Au 30 juin 2022, 288 prêts à taux bonifié et avances remboursables (un autre dispositif de soutien lancé en juin 2020) avaient été octroyés par le gouvernement, pour un montant total de 255,2 millions d'euros, a détaillé le ministère de l'Economie auprès de l'AFP. En 2023, la distribution des prêts a vocation à rester « ciblée » sur un nombre d'entreprises restreint, ajoute Bercy. Pour le gouvernement, « ces outils constituent en effet des solutions de soutien pour les entreprises dont la trésorerie est particulièrement impactée, notamment par la hausse des cours des matières premières, et qui n'auraient pas trouvé de solution de financement de marché» ou via un PGE.

(Avec AFP)

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