Fédération de la métallurgie : trois hommes pour un fauteuil

Jeudi 19 mars, l'Union des industries métallurgique et minières (UIMM), la plus puissante fédération patronale, va élire son nouveau président pour succéder à Frédéric Saint-Geours, qui a pris la présidence du conseil d'administration de la SNCF. Trois hommes , Jérôme Frantz, Alexandre Saubot et Marc Ventre, se disputent le siège de la présidence de la fédération.
Jean-Christophe Chanut
Jérôme Frantz, Alexandre Saubot et Marc Ventre se disputent jeudi 19 mars la présidence de la puissante Fédération patronale de la métallurgie (UIMM).

Ils sont trois postulants à espérer conquérir le siège de président de l'Union des industries métallurgiques et minières (UIMM), la plus puissante fédération professionnelle adhérente du Medef, forte de 43.000 entreprises regroupées au sein de 76 chambres syndicales et 12 fédérations (fédération des industries mécaniques, notamment). Cette élection aura lieu demain jeudi 19 mars. Elle a été rendue nécessaire par le départ de l'ancien président de l'organisation, Frédéric Saint-Geours, parti prendre la présidence du conseil d'administration de la SNCF.

Frédéric Saint-Geours avait été élu président de l'UIMM fin 2007 après que l'histoire de la « Caisse noire » de la fédération fût révélée. Il a passé sept ans à tenter avec succès de redorer l'image de l'UIMM. Maintenant, la Fédération a retrouvé son lustre passé. C'est même l'un des siens, Pierre Gattaz, qui occupe la présidence du Medef. Et le délégué général de l'UIMM, Jean-François Pilliard est aussi vice-président du Medef et tient la haute main sur les questions sociales, grande spécialité de l'UIMM.
La place de président de la Fédération de la métallurgie est donc recherchée. Ils sont trois à convoiter les suffrages des 234 grands électeurs.

Trois candidats se disputent la présidence


. Jérôme Frantz, PDG de l'entreprise Frantz Electrolise, spécialisée dans le traitement de surface des métaux. Cet ancien avocat qui a repris les rênes de l'entreprise familiale est très impliqué dans les instances patronales. Un temps vice-président du Medef Ile-de-France, il est président de la Fédération des industries mécaniques (630.000 emplois), président de la commission compétitivité du Medef, membre du conseil d'administration du Groupe des fédérations industrielles (GFI). Doté d'un caractère fort, proche de Pierre Gattaz, il a fort peu apprécié la façon dont Laurence Parisot a présidé le Medef entre 2005 et 2013. Il lui tient à cœur de faire connaître les métiers de la mécanique et a fait de la compétitivité et l'attractivité ses chevaux de bataille. Il veut aussi mieux structurer l'offre des entreprises sous-traitantes par rapport aux grands groupes.
. Alexandre Saubot, polytechnicien passé par les cabinets ministériels et devenu PDG du groupe Haulotte, une ETI spécialisée dans les nacelles élévatrices et des matériels d'élévation de charges. Sa notoriété dans les réseaux des fédérations patronales était quasi nulle avant qu'il ne devienne le chef de file de la délégation du Medef lors de la dernière négociation - avortée - sur la modernisation du dialogue social. Il fût aussi très impliqué dans la préparation des Assises de la fiscalité. Doté d'une grande maîtrise de lui-même, même quand la négociation sur le dialogue social a échoué, il fait des questions sociales le cœur de son programme. Ainsi, il compte (re)partir en guerre contre le compte pénibilité un sujet qui, selon lui, « angoisse » totalement les industriels.


. Marc Ventre, Centralien, est directeur général délégué aux opérations chez Safran (fonction qu'il quittera en avril atteint par la limite d'âge) où il a fait toute sa carrière. Il connaît bien l'UIMM puisqu'il préside son antenne francilienne le Groupement des industries métallurgiques (GIM). Il est également membre du Gifas, le groupement professionnel de l'aéronautique. Il est aussi maire adjoint (sans étiquette) de Veynes, une petite commune des Hautes-Alpes. Point particulier, il est également membre du comité de surveillance de Radiall, le groupe dirigé par... Pierre Gattaz. Marc Ventre met en avant la « disponibilité » dont il disposera à l'UIMM après avoir quitté ses fonctions au sein du groupe Safran. S'il veut revoir le mode de gouvernance de l'UIMM pour que les décisions soient prises plus rapidement. Il veut aussi peser sur le long terme et souhaite que les candidats à l'élection présidentielle de 2017 aient entre les mains les propositions de l'UIMM sur les questions sociales et de formation.

L'élection s'annonce serrée. Les trois candidats ont déjà « planché » le 19 février devant l'UIMM où ils disposaient chacun de 40 minutes pour présenter leur "profession de foi" ». En tout état de cause, l'heureux élu aura devant lui des questions ardues à traiter : mise en place du compte pénibilité, compétitivité, emploi, etc.

Jean-Christophe Chanut
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