Finances publiques : ce qu'il faut attendre du dernier budget du quinquennat Macron

Croissance de 4% en 2022, baisse du déficit et de la dette, diminution des impôts, plan d'investissement...dans le prochain budget 2022 qui sera présenté ce mercredi, le gouvernement prévoit une hausse des dépenses de l'Etat d'environ 11 milliards d'euros. La Tribune décortique les grands enjeux du dernier budget du quinquennat d'Emmanuel Macron et du premier depuis la fin du "quoi qu'il en coûte". Décryptage.
Grégoire Normand
Alors que la campagne pour l'élection présidentielle accélère, le chef de l'Etat multiplie les annonces et les dépenses lors de ses différents déplacements. Mais l'exécutif veut aussi redresser les comptes publics.
Alors que la campagne pour l'élection présidentielle accélère, le chef de l'Etat multiplie les annonces et les dépenses lors de ses différents déplacements. Mais l'exécutif veut aussi redresser les comptes publics. (Crédits : Reuters)

Les calculatrices chauffent à Bercy à quelques heures de la présentation du projet de loi finances pour 2022 (PLF 2022). Ce dernier budget aux allures de fin de mandat devrait être particulièrement scruté par les milieux économiques et financiers au moment où la pandémie a remis au centre des débats le rôle de la politique budgétaire dans la gestion de la crise sanitaire. Alors que la campagne pour l'élection présidentielle accélère, le chef de l'Etat multiplie les annonces et les dépenses lors de ses différents déplacements. Entre le Beauvau de la sécurité, le plan pour les indépendants et le plan d'investissements à venir, le président a ouvert en grand les vannes de la dépense publique. Les ministres Bruno Le Maire Olivier Dussopt peaufinent les derniers détails du dernier budget du quinquennat Macron, voici les principaux points à attendre à l'issue du conseil des ministres mercredi midi.

Lire aussi Budget 2022 : le gouvernement veut gonfler les dépenses de l'Etat de 11 milliards d'euros

Une croissance attendue à 6% en 2021 et 4% en 2022

Les indicateurs de la croissance sont au vert pour l'exécutif. Après une année 2020 marquée par un plongeon vertigineux du produit intérieur brut (-8%), la croissance économique devrait retrouver des couleurs. Le gouvernement table désormais sur une hausse de la richesse produite d'environ 6% cette année et 4% en 2022. L'Insee et la Banque de France font de leur côté le pari d'une croissance à 6,25% et 6,3% cette année. Pour les comptables du ministère des Finances, cette forte activité devrait permettre d'encaisser des recettes supplémentaires après avoir dépensé des milliards pour amortir les effets dévastateurs de la crise. Au niveau du marché du travail, le spectre d'un chômage de masse s'éloigne de plus en plus. Là encore, les principaux instituts de prévision tablent sur un taux de chômage au sens du bureau international du travail (BIT) autour de 8%, un niveau proche de celui d'avant-crise.

Lire aussPour son budget, le gouvernement prévoit une croissance de 4% en 2022, qui "doit profiter à tous"

Une baisse du déficit et de la dette

Les compteurs des finances publiques devraient toutefois arrêter de s'affoler. Le ministre de l'Economie, lors d'un récent échange avec des journalistes disait s'attendre à une baisse du déficit et de la dette. Le déficit devrait passer de 9,2% du PIB en 2020, à 8,4% cette année, puis 4,8% en 2022  "en raison d'une croissance plus forte que prévu", a expliqué Bruno Le Maire. "Les 4,8% du déficit n'intègrent pas le plan d'investissement du président de la République" a-t-il précisé. De son côté, la dette publique devrait passer de 116% en 2021 à 114% du PIB en 2022. "Une partie des fruits de la croissance doit aller à la baisse de la dette publique", a-t-il poursuivi.

Sur le rétablissement des comptes publics, le gouvernement est sur une ligne de crête. S'il assure régulièrement qu'il fera preuve de "sérieux budgétaire", "l'erreur que nous voulons éviter est la consolidation budgétaire trop rapide. Cela a tué la croissance en 2008" a indiqué Bruno Le Maire. Le ministre a notamment expliqué qu'il voulait construire un budget qui "permettra une croissance durable."

Baisse des impôts

Mais sans surprise, le ministre de l'Economie a affirmé qu'il allait poursuivre la baisse des impôts. "Ce PLF (projet de loi de finances, Ndlr) repose sur des engagements tenus. Le cap sur la baisse des impôts a été tenu contre vents et marées. C'est une ligne de force de notre quinquennat. Au total, les impôts auront baissé de 50 milliards d'euros pour les ménages et les entreprises sur le quinquennat", a affirmé Bruno Le Maire. Du côté des entreprises, la politique de l'offre devrait être amplifiée dans ce budget avec la diminution des impôts de production de 10 milliards d'euros et la baisse de l'impôt sur les sociétés. Du côté des ménages, il a annoncé la suppression de la taxe d'habitation pour les 20% des ménages restants à partir de 2023.

Un plan d'investissement au centre des négociations

D'abord annoncé pour la rentrée, le plan d'investissement devrait être présenté par le chef de l'Etat "durant la première quinzaine d'octobre". A Bercy la semaine dernière, le ministre de l'Economie a échangé avec les partenaires sociaux, plusieurs chefs d'entreprise et des économistes. "On veut que l'argent aille au bon endroit", expliquait récemment l'entourage du ministre à La Tribune. Cette enveloppe qui pourrait s'élever à 30 milliards d'euros a fait l'objet d'intenses bras de fer entre les ministères. Sur le plan budgétaire, il reste beaucoup d'interrogations concernant l'intégration du plan d'investissement aux documents comptables de 2022. "Un amendement sera prévu", assure-t-on à Bercy. Ce plan d'investissement vise à booster des filières d'avenir et innovantes, comme l'hydrogène, les biotechnologies, les batteries électriques ou les semi-conducteurs. En attendant, Macron pourrait en faire un outil de campagne à quelques mois de l'échéance électorale.

Grégoire Normand
Commentaires 20
à écrit le 22/09/2021 à 23:40
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Notre chance serait d'élire à la présidence un chef d'entreprise qui a réussi; quelqu'un a suggéré un ancien d'Air Liquide...

à écrit le 22/09/2021 à 10:30
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"baisse du déficit et de la dette" Le covid a tué la dette.

à écrit le 22/09/2021 à 5:44
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Redresser les comptes publics, merci j'ai bien ri.

le 22/09/2021 à 20:01
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Ils se sont trompé trompé termes. Ils voulaient sûrement dire relancer le déficit publique...

à écrit le 21/09/2021 à 19:55
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Insupportable la désinvolture absolue en Dépenses bureaucratiques, Déficits et Endettement, Mai 1981-Mai 2022. ( Ce n'est pas une non question populiste du nombre de parlementaires )

à écrit le 21/09/2021 à 17:14
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En parlant de finance : C'est acté. La gestion du revenu de solidarité active (RSA) en Seine-Saint-Denis sera renationalisée, ôtant ainsi une partie du fardeau financier au département en contre-partie d'un renforcement des politiques d'insertion....

à écrit le 21/09/2021 à 14:13
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Il pense sans doute qu'en endettant un peu plus la France, il aurait des chances de revenir pour réparer... ou de bien nous punir!

le 22/09/2021 à 20:03
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Ils savent que leur chance d'aller au second tour est proche de 0... donc ils vident les caisses, amusant se Macron avec ça politique soit disant différente elle ressemble fortement aux précédente, surtout à celle de Sarkozy...

à écrit le 21/09/2021 à 12:13
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@bréhat, Bonjour, Force est de constater que ceux (à droite) qui se réclament de « l’orthodoxie financière » pour gérer la France, sont ceux qui ont impacté le plus négativement le budget de l’état ! En ajoutant qu’il n’y a jamais eu autant d’emp...

à écrit le 21/09/2021 à 10:58
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Les francais s'imaginent passer sous les gouttes, quelle erreur. Faudra regler les factures.

à écrit le 21/09/2021 à 9:17
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Eh ben, j'aimerais pas être a la place de nos grands remplaçants, tout ce qu'ils vont avoir a rembourser les pauvres. C'est vache de leur faire ça.

le 21/09/2021 à 17:13
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Bah, on connaissait les réfugiés qui fuient la guerre, la famine, le changement climatique... on aura simplement de plus en plus de réfugiés qui fuient la dette et les impôts 'justes' (les super-riches comme les appelle Picketty, les français qui gag...

à écrit le 21/09/2021 à 9:00
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Mais quand annoncera-t-il une loi de reconnaissance et de réparation en faveur des polypensionnés public privé ? Cette injustice a trop perduré. Il est temps de cesser de spolier ces travailleurs qui restent dans l'ombre et de réparer l'injustice fa...

à écrit le 21/09/2021 à 8:54
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Macron a dépensé quatre fois plus que 'Allemagne pour lutter contre le covid. IL a endetté la France massivement et continu de dépenser l'argent des contribuables pour se faire réélire. En 2022 , il va falloir payer la facture. On se demande par que...

le 21/09/2021 à 12:02
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Il n'y a pas de makeduction. Seulement un peuple de veaux qui vote avec ses pattes. Vous tous et surtout les abstentionnistes.

à écrit le 21/09/2021 à 8:48
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On ouvre en grand les vannes pour se faire réélire et personne ne le dénonce avec force. Plus dure sera la chute et il ne faudra pas accuser la finance ....

le 21/09/2021 à 9:00
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vous avez la memoire courte : tous ces prédécesseurs de droite comme de gauche ont fait la meme chose...c est meme une constante dans ce pays ..et la population dans son ensemble semble d accord car point de manifestation monstre OU AUTRE ...seriez v...

à écrit le 21/09/2021 à 8:47
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Ben, ils ont déjà laissé une ardoise sale sous Hollande.ça n’ira pas mieux après Avril , même si il revient ou il ne revient pas. Le déficit est sans fond.

le 21/09/2021 à 9:04
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sous sarko 567 milliards de dettes sup, chirac sur 2 mandats 371 milliards , balladur 323, miterand 2 mandats 389; giscard 12...alors ca n' a pas derangé la population apparemment..

le 21/09/2021 à 9:05
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sous sarko 567 milliards de dettes sup, chirac sur 2 mandats 371 milliards , balladur 323, mitterand 2 mandats 389; giscard 12...alors ca n' a pas derangé la population apparemment..

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