"Gilets jaunes" : cinq thèmes retenus, dont l'immigration, pour le grand débat local

L'exécutif a dévoilé mercredi 12 novembre les cinq grandes questions qui doivent cadrer le grand débat local, portant sur la transition écologique, la fiscalité mais aussi l'immigration - au grand dam de l'opposition de gauche, de la CFDT et de certaines associations, comme SOS Racisme. Les modalités précises de l'organisation doivent être présentées dans les prochains jours.
(Crédits : Reuters)

L'exécutif a retenu cinq thèmes, dont la transition écologique, la fiscalité mais aussi l'immigration, pour la grande concertation nationale annoncée par Emmanuel Macron pour répondre à la crise des "Gilets jaunes". Ou plutôt cinq questions qui doivent cadrer le débat, qui sera ouvert au public et qui devra s'appuyer sur les maries, notamment.

Les modalités précises de l'organisation doivent être présentées dans les prochains jours, mais on sait que la concertation s'achèvera le 1er mars 2019.

  • Comment mieux accompagner les Français dans leur vie quotidienne pour se déplacer, se chauffer, isoler leur logement ?
  • Comment faire évoluer le lien entre impôts, dépenses et services publics pour mieux répondre aux besoins des Français ?
  • Comment faire évoluer l'organisation de l'Etat et des autres collectivités publiques pour les rendre plus proches des Français et plus efficaces ?
  • Que signifie être citoyen aujourd'hui ? Comment faire évoluer la pratique de la démocratie et de la citoyenneté ?
  • Quelles sont les attentes et les inquiétudes des Français relatives à l'immigration, dans un contexte de mondialisation et de laïcité parfois bousculée ?

Ce matin du 13 décembre, l'Assemblée des communautés de France (AdCF), regroupant 985 intercommunalités qui représentent plus de 80% des Français, s'est dit prête à organiser ce grand débat.

Lire aussi : "Gilets jaunes" : les intercommunalités prêtes à organiser le grand débat local

Macron a souhaité "affronter" la question de l'immigration

Lors de son discours de réponse au mouvement des "Gilets jaunes" le 10 décembre, Emmanuel Macron avait annoncé de façon inattendue son intention d'élargir ce débat à « la question de l'immigration ». Or, cette question était plutôt reléguée au second plan par le mouvement des "Gilets jaunes".

Dans son rôle, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a estimé mercredi qu'il ne fallait pas avoir peur de mettre sur la table le débat sur la politique migratoire - justifié, selon lui, pour éviter les "fake news" qui ont entouré l'adoption le pacte mondial de l'ONU, dit de Marrakech, sur les migrations.

« Le chef de l'État a souhaité que le débat national parvienne également à mettre d'accord la Nation avec elle-même sur ce qu'est son identité profonde (...) Il nous faut l'affronter [la question de l'immigration] ».

Ces propos ont soulevé une vague de critiques dans les rangs de l'opposition de gauche et suscité l'inquiétude de certaines associations, dont SOS Racisme, et de syndicats comme la CFDT.

« Les propos avaient beau être les plus elliptiques possibles, chacun comprendra qu'ils n'augurent rien de bon. Que les choses soient claires : toute tentative consistant à jeter les immigrés en pâture des frustrations sociales sera combattue sans relâche par SOS Racisme ».

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a pour sa part jugé mardi que c'était "incongru".

Édouard Philippe insiste sur les enjeux de "temps longs" et le dialogue

Quelques jours après l'annonce d'une série de mesures immédiates destinées à clore la crise des "Gilets jaunes" - qui a notamment contraint l'exécutif à renoncer, pour 2019, à son engagement européen en matière de déficit public -, le Premier ministre Édouard Philippe a appelé à ne pas oublier les enjeux de "temps long".

La question de la transition écologique, « on est toujours facilement porté à (la) mettre un peu sur le côté tellement elle est contraignante à court terme mais elle est implacable à long terme », a-t-il souligné. Et concernant la dette, « ce n'est pas une obsession de comptable - et j'ai beaucoup de respect pour les comptables - ce n'est pas une obsession magique de tel ou tel chiffre », a-t-il poursuivi. Il s'agit de notre « capacité à laisser une situation à nos enfants qui leur permette d'être maîtres des choix qu'ils auront à faire, y compris budgétairement. »

« Le président de la République a annoncé des mesures qui répondent aux questions de pouvoir d'achat, nous savons que derrière ces questions il y a d'autres sujets, d'identité, de considération, de perspectives. Ce sont toutes ces questions qui doivent être traitées par le dialogue », a-t-il ajouté.

(avec AFP et Reuters)

Commentaires 17
à écrit le 14/12/2018 à 12:07
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Philippe est un élève de Juppé. Il voulait rien céder,comme Juppé en 95.Il était droit dans ses bottes ou bien dans ses chaussures,comme il a dit. Il a déjà dû céder face à une partie des revendications des GJ,mais il faut que lui et EM cèdent sur de...

le 21/12/2018 à 3:47
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Faux naif, je ne suis pas d"accord avec toi, il faut parler de l'immigration car moi-même et des milliers d'autres victimes de mariages gris (escroqueries sentimentales à but migratoire) différent du mariage blanc, le but avoir ses papiers français e...

à écrit le 14/12/2018 à 11:51
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Et si E Philippe êtes Le futures president de La R.F.!! Ils a plus d expérience Que le tourbillon de Emmanuel hollande aus sakozi premièr ? Macron a perdue une solution c est un nouveau référendum macron doit partirez très mauvais comptable c est bie...

à écrit le 14/12/2018 à 7:21
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Il est paradoxal de voir les " gauches " s'offusquer d'un débat national sur l'immigration au moment où ses députés vertueusement s'allient avec le EN pour le vote de sa motion de censure.

à écrit le 13/12/2018 à 18:39
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Le principal point commun des revendications de tous les gilets jaunes est l'augmentation du pouvoir d'achat or n'aborder que l'aspect fiscal c'est écarter de fait le problème de la répartition des richesses créées entre les employés qui apportent le...

à écrit le 13/12/2018 à 18:34
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Inutile de parler de l'immigration on connait déjà la réponse une majorité de Français est contre dont moi et je fiche complètement de ce qu'en pense mes contemporains

à écrit le 13/12/2018 à 16:34
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Normal que l'immigration soit abordée ,elle tire les salaires des francais par le bas ,souvent le salaire va à l'étranger et quand on voit la difference sur les salaires pour l'étranger c'est une mine d'or POUR LE SMICARD une catastrophe et le cout p...

le 13/12/2018 à 17:53
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Mais elle tire le pouvoir d'achat des riches vers le haut car les domestiques sont moins chers

à écrit le 13/12/2018 à 16:05
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Un grand débat pour enterrer le mouvement! On a déjà donné et jamais reçu!

à écrit le 13/12/2018 à 13:18
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Avec le thème de l'immigration,le gouvernement essaie de détourner l'attention des vrais problèmes. Il fait plaisir au FN , DLF et LR, mais ce ne sont pas eux les initiateurs du mouvement des GJ. Lorsque l'on étudie les principales revendications de...

le 13/12/2018 à 18:20
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".Le thème de l'immigration n'a jamais été au centre des revendications des GJ " Il a peut-être vu la vidéo ou l'on voit des GJ arrêter un camion-citerne immatriculé en Belgique avec un groupe de migrants qui se cachaient dans la cuve près de la v...

à écrit le 13/12/2018 à 12:40
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Beaucoup de mairies ont déjà ouvert des cahiers de doléance pour que la population s'exprime. Dans le détail ça part un peu dans tous les sens et c'est parfois incompatible mais l'esprit général est clair et rejoint la liste des revendications dé...

à écrit le 13/12/2018 à 12:18
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en fait il y a trois sujets à traiter / - le système de démocratie représentative en vigueur est-il en phase avec les attentes et sensibilités politiques exprimées par les citoyens ? faut-il le modifier ? - les administrations publiques sont-elles ...

à écrit le 13/12/2018 à 12:16
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Vite ! Vite ! Intimidons les politiciens et les médias pour rétablir rapidement la grande Omerta battue en brèche ! Débattre d'immigration en France ? Jamais !!!

à écrit le 13/12/2018 à 10:56
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La grand bavardage en marche.

le 13/12/2018 à 18:35
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Une fois n'est pas coutume: je suis presque en phase avec citoyen blasé.. Evidemment , l'état providence à destination de 80% des citoyens n'est pas ma tasse de thé. Je suis pour l'aide aux plus faibles, mais contre la kyrielle de dispositifs complex...

le 13/12/2018 à 19:05
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Je ne pense pas vous avoir autoriser à répondre à mes commentaires, je ne vais jamais sous les vôtres merci de me rendre la pareille. Un minimum de courtoisie ne serait pas du luxe de la part des soldats néolibéraux, merci. Dites vous bien qu...

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