Inflation : c'est confirmé, elle ralentit à 4,3% en juillet sur un an

En juillet, les prix à la consommation ont augmenté de 4,3% sur un an, contre 4,5% en juin. Les prix de l'alimentation ont, quant à eux, très fortement augmenté, de 12,7%, mais moins qu'en juin (13,7%).
Les prix de l'alimentation ont très fortement augmenté, de 12,7% en juillet, mais moins qu'en juin (13,7%).
Les prix de l'alimentation ont très fortement augmenté, de 12,7% en juillet, mais moins qu'en juin (13,7%). (Crédits : Reuters)

Le pic de l'inflation est-il définitivement derrière nous ? La hausse des prix à la consommation en France a ralenti à 4,3% sur un an au mois de juillet, a rapporté l'Insee, ce vendredi 11 août. L'institut confirme ainsi sa première estimation réalisée à la fin du mois dernier. Pour rappel, l'inflation s'était établie à 4,5% en juin, 5,1% en mai et 5,9% en avril.

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Dans le détail, les prix de l'énergie ont reculé en juillet de 3,7% sur un an. « Les prix du gaz ralentissent fortement (+4,5 % après +22,0 %), malgré la fin des tarifs réglementés et la levée du bouclier tarifaire du gaz le 30 juin 2023, explique l'Insee. La baisse sur un an des prix des produits pétroliers est nettement moins marquée que le mois précédent (‑13,9 % après ‑17,2 %). »

Les prix de l'alimentation continuent à augmenter

Le ralentissement touche aussi les produits manufacturés, dont les prix ont augmenté de 3,4% en juillet sur un an, contre 4,2% en juin, mais ceux des services ont légèrement accéléré, à 3,1% contre 3,0%. Les transports ont connu au cours des 12 derniers mois une augmentation de 5,4%. Les prix des services de communication ont, au contraire, fléchi de 6,1% durant la même période. La catégorie « loyers, eau et enlèvement des ordures ménagères » a progressé depuis un an de 3,1%. Les prix du tabac ont connu une hausse de 9,8%, toujours sur un an.

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En revanche, ceux de l'alimentation ont très fortement augmenté, de 12,7%, mais moins qu'en juin (13,7%). Pain, céréales, viande, lait, fromage, œufs... La hausse des prix s'atténue ainsi pour de nombreux produits. Les prix des produits frais, eux en revanche, augmentent en juillet 2023, mais à un rythme moins soutenu, et ce, grâce au ralentissement des prix des légumes frais et du poisson frais. Les prix des fruits frais, eux, augmentent légèrement.

Des répercussions sur les comportements

Entre le dernier trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2023, les étiquettes dans les rayons se sont envolées de 18,4%, selon l'Insee. Sur cette période de dix-huit mois, l'inflation des prix alimentaires a entraîné une baisse des dépenses des ménages. Un tiers des Français déclarent limiter leurs achats de nourriture et d'autres produits essentiels, selon une étude réalisée par le panéliste Nielsen, publiée fin juillet. « Les paniers sont plus petits, les courses se font au jour le jour au détriment des gros caddies hebdomadaires », affirme l'étude.

« Nos ventes reculent fortement en volume de plus en plus tôt dans le mois, signe que les Français se serrent la ceinture en attendant leur jour de paie. Il y a des ménages qui sautent de plus en plus de repas », avance le patron d'un géant de la grande distribution dans les colonnes du quotidien Les Echos.

Pour donner écho auprès des consommateurs à la baisse du niveau de l'inflation amorcée, le patron d'E.Leclerc Michel-Edouard Leclerc a appelé fin juillet le gouvernement à permettre d'« aller exiger des fournisseurs » une renégociation des prix alimentaires pour les enseignes de la distribution.

La distribution tente de faire pression sur les industriels

Le président du comité stratégique de l'enseigne E.Leclerc a demandé au ministre de l'Economie Bruno Le Maire de « changer momentanément la loi, qu'on puisse légalement aller exiger des fournisseurs les répercussions des marchés de gros » qui connaissent actuellement un ralentissement de la hausse des prix.

« Tant que le politique ne fait que du discours, mais ne change pas la loi, les industriels ne sont pas obligés de répercuter ces baisses », a-t-il ajouté, déplorant qu'« en France, légalement, on n'a le droit de discuter qu'une seule fois par an » des prix entre fournisseurs et distributeurs.

Sur fond de baisse des cours des matières premières, le gouvernement a demandé au printemps aux 75 plus gros industriels du secteur de baisser leurs prix et considérait à la mi-juillet qu'une partie de l'effort avait été fourni. Mais alors que l'inflation alimentaire a été mesurée à 13,6% sur un an en juin par l'Insee, les baisses des prix et promotions observées chez 39 industriels demeurent sans commune mesure avec les hausses qui les ont précédées.

« Il n'y aura pas de baisse de prix massive. Plus exactement, il y aura des promotions (...) pour écouler les invendus des grandes marques qui avaient trop augmenté » leurs prix, a résumé Michel-Edouard Leclerc, mais ce sont « nous (les enseignes de distribution, ndlr), qui allons prendre sur nos marges ».

« Les prix vont augmenter moins vite », mais les accords conclus « ne nous donnent pas les moyens d'aller chercher des baisses de prix » significatives, selon lui. « On ne retrouvera pas les prix d'avant-crise », a également averti Michel Biero, le directeur exécutif achat et marketing de Lidl France, le mois dernier au micro de RTL.

(Avec AFP)

Commentaires 10
à écrit le 06/09/2023 à 15:56
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Toujours pareil : les stats ne tiennent pas compte des hausses les plus importantes, l'électricité 10 %, les carburants, et tout le reste..... :

à écrit le 12/08/2023 à 8:21
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Bonjour S'est moche l'inflation... si sa pouvez être l'emploie, se seraient une bonne nouvelles... Bien sur ils ne faut pas le dire... Mais en réalité nous somme encore plus pauvres que les mois d'avant...

le 13/08/2023 à 2:31
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@Roggers. Surtout en orthographe.

à écrit le 12/08/2023 à 7:12
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La baisse de la hausse mais toujours la hausse.

le 13/08/2023 à 10:10
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C’est parfait cette inflation pour mes 3 crédits immobiliers. Soutenue mais pas trop forte permettant à mon salaire de suivre la hausse, pendant que mes mensualités diminuent en proportion. Parfait.

le 13/08/2023 à 10:43
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De toutes façons c'est plus sain mais tant que les paradis fiscaux existeront cela restera une anomalie majeur que l'on continue de cacher sous le tapis devenu montagne. "permettant à mon salaire de suivre la hausse" Ce qui est loin d'être un cas gén...

à écrit le 11/08/2023 à 18:41
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Michel-Edouard serait un Don Quichotte de la Manche?

à écrit le 11/08/2023 à 16:06
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les consommateurs constatent une hausse constante de l'inflation, les annonces de baisse ne sont que propagande et mensonges. Il convient de prononcer la dissolution de l'INSEE et du Ministère de l’Économie

le 13/08/2023 à 10:12
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Vous confondez « annonce de baisse » et « hausse de l’inflation ». L’insee annonce que la hausse des prix continue, ce que vous constatez.

à écrit le 11/08/2023 à 13:52
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Et elle repart à la hausse aux États-Unis, ce qui avait déjà été avancé par anticipation. Ce que l'on ne peut exclure en toute logique et dans un timing différé, aussi en Europe (si l'on ne suit pas les mantras du mainstream)

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