
Bruno Le Maire en est sûr : « Dès le mois de juillet, sur un certain nombre de références et de produits, les prix baisseront, nous le vérifierons et nous sanctionnerons ceux qui ne jouent pas le jeu ». Parmi les produits concernés, le ministre de l'économie a cité sur le plateau de BFM TV les pâtes, la volaille, les céréales ou encore les huiles, à savoir ceux dont « les prix sur les marchés de gros baissent ». « C'est ce à quoi se sont engagés les industriels lors d'une réunion jeudi à Bercy », a-t-il ajouté, précisant que la liste lui sera transmise la semaine prochaine. Il y a urgence : la hausse des prix à la consommation s'est élevée à 5,1% en mai sur un an, mais celle des produits alimentaires atteint encore 14,1%.
Engagement des grands industriels de l'agroalimentaire
Les grands industriels de l'agroalimentaire, tels que Coca-Cola, L'Oréal, Mondelez ou Nestlé, se sont également engagés à rouvrir les négociations commerciales avec les supermarchés sur les contrats conclus pour 2023, selon le ministre.
Il a aussi souligné que « le taux de marge des entreprises de l'agroalimentaire a fortement progressé au cours des premiers mois de l'année 2023 et plus que rattrapé les pertes qu'ils avaient faites lors des deux années passées, tant mieux pour elles ».
Bruno Le Maire a ensuite continué sur sa lancée des derniers jours en les enjoignant à faire des efforts : « Une partie des marges doit être rendue aux consommateurs et c'est cela que je vérifierai. Vous le faites, tant mieux, et je pense que cela sera le cas, vous ne le faites pas et bien nous le récupérerons par la voie fiscale ».
Un pouvoir d'injonction
Par ailleurs, Bruno Le Maire, a rappelé que les distributeurs s'étaient engagés « à poursuivre le trimestre anti-inflation jusqu'à la fin de l'année ». Il souligne avoir un pouvoir d'injonction vis-à-vis des distributeurs et des industriels : « vous vous rassemblez, vous trouvez des accords et vous faites baisser les prix ». Il précise : « avec Olivia Grégoire », ministre du Commerce, « nous avons réglé le problème des distributeurs et nous l'avons fait hier, avec Roland Lescure, ministre de l'Industrie, avec les acteurs de l'agroalimentaire. J'attends maintenant que cela se vérifie dans les rayons ».
Le ministre de l'Economie avait enchaîné lundi les rendez-vous téléphoniques avec les représentants de la distribution (Thierry Cotillard des Mousquetaires/Intermarché, Michel-Edouard Leclerc...), puis avec le président de la principale instance représentant l'industrie agroalimentaire, l'Ania, Jean-Philippe André. Il a ensuite agité la menace d'une publication, « avant la fin du mois de juin », du nom des géants industriels qui ne joueraient pas le jeu.
« On est en train de renégocier à la baisse », a assuré mardi devant la presse Roland Tonarelli, directeur du volailler Maître Coq, filiale du géant français LDC. Avec des baisses de l'ordre de « 2 ou 3% », le recul reste toutefois modéré comparé à l'augmentation de 30% sur un an obtenue par le groupe lors des dernières négociations. « Il y a d'un côté l'exécutif, de l'autre des multinationales dont les sièges peuvent être de l'autre côté de l'Atlantique et pour lesquels la France peut ne représenter qu'une part modeste des ventes », observe le représentant d'une des enseignes de la grande distribution, « pas persuadé » que les menaces soient aussi percutantes que souhaité.
(Avec AFP)