La pandémie a écorné l'image de l'économie tricolore. Selon un baromètre réalisé par lpsos pour Business France à l'occasion des États de la France, un événement destiné aux responsables d'entreprises étrangères implantées dans l'hexagone organisé mercredi, 53% des patrons étrangers interrogés estiment que la crise a eu un impact négatif sur l'attractivité de la France.
73% d'entre eux estiment par ailleurs que cette maladie a eu un impact négatif sur leurs activités en France. À l'inverse, 23% ont déclaré que cette crise avait eu des conséquences positives.
La propagation de cette maladie sur tout le territoire européen au printemps a profondément marqué les esprits des chefs d'entreprise. L'économie tricolore n'est évidemment pas la seule à traverser une violente crise sanitaire, économique et sociale. D'autres pays sur le Vieux Continent affichent un bilan humain et économique calamiteux.
Les récentes annonces sur les vaccins et le ralentissement du virus dans certains pays comme la France donnent une lueur d'espoir aux milieux économiques et financiers. Malgré ces signaux favorables, beaucoup d'incertitudes demeurent sur l'accès au vaccin, sa durée d'efficacité et le consentement des populations.
En outre, la récession en cours risque de marquer pour encore de longs mois le tissu économique français et européen. Début novembre, le président de la République a organisé un mini-sommet auprès de huit patrons de grands groupes internationaux pour les convaincre de continuer à investir en France malgré les incertitudes liées à la crise du Covid-19. Avec ce "plan de relance très ambitieux", l'objectif est de "rendre le pays plus fort" après la crise sanitaire qu'avant, en "accélérant la transition, en particulier dans l'écologie et les technologies", a déclaré le chef de l'État en introduisant la réunion "mini Choose France".
La gestion de la crise en cause
L'arrivée du virus en France a mis en exergue les difficultés du système productif français et son extrême dépendance aux pays émergents sur les produits de santé. La pénurie de masques et les quantités limitées de médicaments ont jeté une lumière crue sur la fragilité d'un système et la capacité de la France à réagir à un tel fléau. Le gouvernement a multiplié les couacs en affirmant dans un premier temps que les masques étaient inutiles pour le grand public. "Les masques sont inutiles si vous n'êtes pas malade, si vous n'avez pas été en contact avec des personnes malades", affirmait le ministre de la Santé, Olivier Véran, à la fin du mois de février avant de changer de discours.
Résultat, le jugement des dirigeants étrangers exprimé dans le baromètre est relativement contrasté. Si 46% des répondants ont un regard positif sur la gestion de la crise par la France, 31% ont exprimé une opinion négative et 31% n'ont exprimé aucune opinion. Ce qui est loin d'être négligeable.
Des décisions d'investissement reconsidérées
La pandémie risque d'avoir des répercussions sur les décisions d'investissement des entreprises étrangères sur le sol français. Interrogés sur ce sujet, 17% des patrons estiment que leurs investissements seront maintenus "intégralement". 47% affirment que ces décisions seront préservées mais les investissements seront "reconsidérés dans leur paramétrage". Enfin, 34% ont indiqué leurs projets d'investissement "seront différés". À l'opposé, seuls 1% des répondants informent qu'ils vont annuler leurs projets d'investissements.
Méthode : 200 responsables d'entreprises étrangères implantées en France
avec un effectif supérieur ou égal à 250 salariés ont été interrogés du 24 septembre au 9 novembre par internet et par téléphone.