L'inflation générale repart à la hausse en avril mais les prix de l'alimentaire baissent

L'inflation a rebondi à 5,9% sur un an en avril en France, après avoir ralenti à 5,7% en mars, selon une première estimation publiée vendredi par l'Insee, qui attribue ce sursaut aux prix de l'énergie et des services. En revanche, la hausse des prix de l'alimentation ralentit.
Les prix de l'alimentation ralentissent : ceux des produits frais décélérent, tandis que ceux de l'alimentation hors produits frais augmentent sur un an à un rythme proche de celui du mois précédent.
Les prix de l'alimentation ralentissent : ceux des produits frais décélérent, tandis que ceux de l'alimentation hors produits frais augmentent sur un an à un rythme proche de celui du mois précédent. (Crédits : VIOLETA SANTOS MOURA)

L'inflation ne fait pas de pause en France. Elle a rebondi en avril à 5,9% sur un an, selon les estimations de l'Insee publiées ce vendredi. Elle avait pourtant ralenti à 5,7% en mars.

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Hausse des prix de l'énergie et des services

Cette hausse, explique l'Insee, est notamment due à l'accélération des prix de l'énergie. Le coût des produits énergétiques (gaz, électricité, pétrole) a ainsi progressé de 7% entre avril 2022 et avril 2023, après une hausse plus modérée de 4,9% sur un an en mars. En outre, la baisse sur un an des prix des produits pétroliers est moins marquée que celle du mois dernier.

Les prix des services tirent eux aussi l'inflation générale à la hausse du fait du rebond des prix des services de transport et de l'accélération de ceux des « autres services ». Cette hausse reste toutefois moins marquée (+3,2% après +2,9%), de même pour le tabac (+9,4% sur un an après +7,8%).

Les prix de l'alimentation ralentissent enfin

Bonne nouvelle néanmoins : le renchérissement des produits alimentaires a été moins rapide qu'au mois de mars. Leurs prix ont, en effet, progressé de 14,9% sur un an après avoir tutoyé les 16% le mois précédent, détaille l'Institut national de la statistique et des études économiques.

Une baisse qui était très attendue tant l'inflation alimentaire, devenue en 2023 le principal moteur de l'inflation, supplantant l'énergie, pèse sur le pouvoir d'achat des ménages.

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Le président de la République, lui-même, s'était d'ailleurs montré peu optimiste à ce sujet, prévenant que la situation serait difficile « jusqu'à la fin de l'été » concernant les prix des produits alimentaires. Fin mars, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau avait, lui, souligné l'existence d'une « période de prix alimentaires élevés très sensible » pour les Français. Selon les projections 2023-2025 de la Banque de France, l'inflation alimentaire a, en effet, pris le relais de l'inflation énergétique comme principal moteur de la hausse des prix, elle devrait atteindre son pic « vers la fin du premier semestre ».

Dans le détail, le ralentissement de la hausse des prix alimentaires en avril concerne surtout les produits frais, dont le coût a progressé de 10,2% sur un an, après avoir bondi de plus de 17% en mars. Les autres produits alimentaires se sont renchéris de 15,8% sur un an, un rythme quasi identique à celui du mois précédent (15,7%).

Enfin, le prix des produits manufacturés a crû de 4,7% sur un an, un très léger ralentissement par rapport au mois de mars (4,8%).

Hausse moins forte des prix à la consommation sur un mois

Autre bonne nouvelle, « sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,6% en avril 2023, après +0,9% en mars », affirme l'Insee. Si l'indice des prix à la consommation a de nouveau accéléré sur un an en avril, sa progression reste inférieure à celle enregistrée en février (6,3% sur un an), un mois marqué par le premier anniversaire de la guerre en Ukraine. L'offensive militaire russe a fait flamber les prix de l'énergie en Europe en 2022 et alimenté l'inflation, qui a renoué en France et en Europe avec des niveaux inédits depuis plusieurs décennies.

L'Insee doit publier mi-mai une seconde estimation de l'inflation française en avril.

Vers une inflation annuelle à 4,9% en 2023 selon le gouvernement

Dans ses prévisions d'inflation pour 2023 et 3024, présentées la semaine dernière par les ministres des Finances, Bruno Le Maire, et des Comptes publics, Gabriel Attal, le gouvernement anticipe, de son côté, une inflation annuelle de 4,9% en 2023. Une projection « un peu sous-estimée », a jugé le Haut Conseil des finances publiques (HCPF). « Même si l'inflation mesurée en glissement annuel devrait commencer à se replier dans le courant de l'année 2023, le reflux attendu par le Gouvernement paraît rapide, si bien que les prévisions d'inflation (...) paraissent un peu sous-estimées », a estimé le HCPF dans un avis rendu mercredi sur le programme de stabilité envoyé, comme chaque année au printemps, aux institutions européennes.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 28/04/2023 à 12:27
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Le titre est faux. Ce n'est pas parce que la hausse des prix de l'alimentaire ralentit que les prix de l'alimentaire baissent. Je sais, c'est emmerdant d'avoir à dire des choses justes avec les chiffres. Certains en ont pris leur parti: ils écrivent ...

à écrit le 28/04/2023 à 12:27
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Le titre est faux. Ce n'est pas parce que la hausse des prix de l'alimentaire ralentit que les prix de l'alimentaire baissent. Je sais, c'est emmerdant d'avoir à dire des choses justes avec les chiffres. Certains en ont pris leur parti: ils écrivent ...

à écrit le 28/04/2023 à 12:19
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La taxe ramadan a téléscopé de ~0,85 à ~1,55 euros le kg de sucre soit 80+ % d'inflation et on nous baratine sur un ralentissement de l'inflation alimentaire... de qui se moque-t-on?

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