La Banque de France revoit à la hausse sa prévision de croissance pour 2018

C'est 0,2 point de plus que la prévision publiée en décembre dernier. La Banque de France se montre plus optimiste que prévu pour 2018. Le gouverneur de l'institution monétaire se montre toutefois prudent et appelle à un "effort dans la durée".
L'institution monétaire prévoit en revanche des à-coups en 2018 et 2019 pour l'inflation, celle-ci devant remonter à 1,6% cette année puis se replier à 1,4% l'an prochain. Mais elle devrait ensuite se redresser vers 1,9% en 2020.
L'institution monétaire prévoit en revanche des à-coups en 2018 et 2019 pour l'inflation, celle-ci devant remonter à 1,6% cette année puis se replier à 1,4% l'an prochain. Mais elle devrait ensuite se redresser "vers 1,9%" en 2020. (Crédits : Charles Platiau)

Optimiste ! La Banque de France a relevé jeudi sa prévision de croissance pour 2018 à 1,9%, et prévoit ensuite une hausse du produit intérieur brut de 1,7% en 2019 puis 1,6% en 2020.

Dans des prévisions macroéconomiques intérimaires, l'institution monétaire a relevé de 0,2 point sa prévision pour cette année par rapport à celle qui avait été publiée en décembre dernier, à 1,9%.

Elle a en revanche abaissé sa prévision pour 2019 de 0,1 point à 1,7% et prévoit pour 2020 une croissance de 1,6%.

Le gouvernement table pour sa part officiellement sur une croissance de 1,7% par an sur la période 2018-2020.

"Tout se passe comme si la croissance venait buter sur cette frontière de 2% avant de décélérer", a commenté sur BFM Business le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, jugeant que cela renvoyait à la "nécessité des réformes".

"Notre chance maintenant, elle passe par notre patience et notre persévérance", a-t-il souligné, appelant à maintenir l'effort "dans la durée".

Le gouvernement de la BdF appelle toutefois à la prudence

Alors qu'un débat sur la "cagnotte fiscale" est actuellement en cours, le gouverneur a rappelé que la France avait une dette et un déficit public parmi les plus élevés d'Europe. "Si on commence à distribuer de l'argent qu'on n'a pas gagné, ça se termine mal", a-t-il estimé.

La révision à la hausse de la prévision pour 2018 "traduit un élan passé très fort", explique la Banque de France dans un communiqué.

L'Hexagone a en effet enregistré une croissance de 2% l'an dernier, selon l'Insee, et l'"acquis de croissance" - c'est-à-dire le niveau que le PIB atteindrait si l'activité stagnait d'ici à la fin de l'année - est d'ores et déjà de 0,9%.

La demande intérieure devrait rester dynamique, avec une accélération de la consommation des ménages liée à "la bonne tenue de l'emploi et au redressement des salaires", ainsi qu'aux mesures fiscales soutenant à partir de fin 2018 le pouvoir d'achat.

L'investissement des entreprises devrait pour sa part se modérer "graduellement", mais rester "soutenu par la vigueur de l'activité et le niveau relativement bas des taux d'intérêt".

Par ailleurs, "il est attendu un fort rebond de la croissance des exportations", qui "resteraient soutenues par le dynamisme de la demande mondiale".

De fait, la contribution du commerce extérieur, point noir de l'économie française, devrait être "nettement positive en 2018", anticipe l'institution.

Les exportations devraient ralentir ensuite en raison d'"un environnement extérieur moins favorable", avec l'effet retardé de l'appréciation récente du taux de change (euro/dollar) et la demande mondiale moins vigoureuse.

Et après ?

En 2019, l'investissement lui aussi devrait continuer à ralentir, après avoir atteint un "pic" en 2017. De fait, la croissance encore fléchir en 2019 et 2020, mais elle se maintiendrait à un "rythme supérieur à la croissance potentielle", estimée actuellement autour de 1,3%-1,4%.

Du côté de l'emploi, la Banque de France estime que le taux de chômage devrait atteindre 7,9% au dernier trimestre 2020, ce qui constituerait son plus bas niveau depuis fin 2008.

L'institution monétaire prévoit en revanche des à-coups en 2018 et 2019 pour l'inflation, celle-ci devant remonter à 1,6% cette année puis se replier à 1,4% l'an prochain. Mais elle devrait ensuite se redresser "vers 1,9%" en 2020.

(avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 16/03/2018 à 10:39
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Quel intérêt y a t-il à suivre les pas de l'Allemagne ? On nous vante son modèle depuis des années; ses excédents commerciaux et même budgétaires lui sont reprochés... pourtant d'après les chiffres Eurostats de 2015 (les plus récents) le taux de pauv...

à écrit le 16/03/2018 à 9:43
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Hausse du pouvoir d'achat et baisses d’impôts dit le gouverneur de la BdF. Vit-on tous les deux dans le même pays, je me demande?? Sondage d'hier : 67% de Français estiment leur pouvoir d'achat en baisse. Comment donc la BdF peut dire qu'il es...

à écrit le 15/03/2018 à 10:17
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Optimiste ! La Banque de France a relevé jeudi sa prévision de croissance pour 2018 à 1,9%, et prévoit ensuite une hausse du produit intérieur brut de 1,7% en 2019 puis 1,6% en 2020. Dans des prévisions macroéconomiques intérimaires, l'institution m...

à écrit le 15/03/2018 à 9:13
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Croissance avec augmentation du chômage et des inégalités, la croissance d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celle de hier. On nous prend pour des gonds. "Cinq choses à retenir sur le boom des inégalités mondiales" https://www.latribune.f...

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