La trop lente hausse du taux d'usure provoque la dégringolade des prêts personnels au premier trimestre

Les prêts personnels, ces crédits à la consommation non affectés à un bien en particulier, ont chuté au premier trimestre de 25,3% sur un an, à 2,66 milliards d'euros. Selon l'Association française des sociétés financières (ASF), cette activité « continue de pâtir de la trop lente hausse du taux d'usure au regard des coûts de refinancement ».
Avec près de 95 milliards d'euros d'encours à fin décembre, les prêts personnels représentent quasiment la moitié des encours du crédit à la consommation, selon la Banque de France.
Avec près de 95 milliards d'euros d'encours à fin décembre, les prêts personnels représentent quasiment la moitié des encours du crédit à la consommation, selon la Banque de France. (Crédits : DR)

Pour le deuxième trimestre consécutif, les prêts personnels se sont contractés. Ils ont ainsi chuté de -25,3% entre janvier et mars, selon les chiffres de l'Association française des sociétés financières (ASF) publiés le 15 mai. En volume, le montant est ainsi tombé à 2,66 milliards d'euros au premier trimestre 2023, contre 3,56 milliards d'euros un an plus tôt. La baisse s'était amorcée au quatrième trimestre 2022 (-12,8%) après trois autres trimestres de hausse.

Sur le banc des accusés, « la trop lente hausse du taux d'usure au regard des coûts de refinancement », avance l'association. Le taux d'usure représente le taux plafond au-delà duquel les établissements de crédit ou sociétés financières ne peuvent plus prêter. Cette différence avec les coûts de refinancement rend moins rentable pour les banques l'octroi de ce type de prêts. La hausse des taux d'intérêt des banques centrales, dont la Banque centrale européenne (BCE), a entraîné une hausse du coût de l'argent pour les établissements de crédit, qu'ils n'ont pas pu répercuter entièrement à leurs clients du fait du taux d'usure.

Lire aussiLe taux d'usure plombe les crédits à la consommation

Avec près de 95 milliards d'euros d'encours à fin décembre, les prêts personnels représentent quasiment la moitié des encours du crédit à la consommation, selon la Banque de France.

Activité stable dans l'ensemble

Reste que, tous crédits à la consommation confondus, la production est quasi stable au premier trimestre (-0,7%), pour un total de 11,59 milliards d'euros de nouveaux crédits entre janvier et mars. La baisse d'activité concerne seulement les prêts personnels. Les crédits affectés à l'amélioration de l'habitat et aux biens d'équipement du foyer se sont ainsi maintenus sur le trimestre (+3,9%) et les crédits renouvelables ont eu le vent en poupe (+11,1%).

Quant aux financements d'automobiles neuves et d'occasion, ils « continuent de se faire en priorité par location avec option d'achat (LOA) », observe l'ASF, avec une hausse supérieure à 10% des nouveaux financements sur le trimestre.

Lire aussiZone euro : les banques ont durci les conditions de crédit à un niveau inédit

Qualifiant la conjoncture actuelle de « défavorable », l'ASF faisait remarquer dans un document paru en début de mois que la qualité de la demande des crédits à la consommation poursuivait son effritement avec des « premiers impayés (qui) augmentent légèrement ». L'organisme, qui regroupe quelque 260 entreprises du crédit-bail mobilier et immobilier, de l'affacturage, et d'autres services associés, indiquait également que « l'octroi de crédit reste très sélectif », mais que « les refus d'octroi sont stables ».

Face au « ralentissement notable » du crédit immobilier constaté depuis « début 2022 », les banques françaises sont prêtes à « discuter » d'assouplissements réglementaires, a déclaré vendredi dernier la directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), Maya Atig. Début mai, le gouverneur de la Banque de France, lui, était resté extrêmement frileux. La Banque de France ne veut pas « pousser au surendettement des Français », a réagi le 5 mai François Villeroy de Galhau, après que le ministre de l'Economie a dit vouloir discuter d'aménagements aux conditions actuelles d'emprunt immobilier.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 16/05/2023 à 19:24
Signaler
preter de l'argent a des gens pour qu'ils bouclent les fins de mois, c'est effectivement pas une bonne idee

à écrit le 16/05/2023 à 12:09
Signaler
16,64% actuellement. C’est trop bas?

à écrit le 16/05/2023 à 11:01
Signaler
C'est une bonne chose si les français s'endettent moins, restent libres et consomment moins. C'est de la qualité de vie gagnée.

le 16/05/2023 à 18:41
Signaler
Sauf bien pour les banquiers et les commerçants vivant de cette consommation car eux peuvent avoir de bonnes raisons de craindre pour leur emploi...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.