Le climat des affaires s'assombrit en août, atteignant un plus bas depuis avril 2021

Le climat des affaires en France se dégrade fortement en août, en particulier dans l'industrie où l'indicateur perd cinq points en un mois, observe l'Insee.
Le climat « se dégrade nettement » dans l'industrie (Photo d'illustration)
Le climat « se dégrade nettement » dans l'industrie (Photo d'illustration) (Crédits : Reuters)

Le climat des affaires « s'assombrit » en août. Celui-ci a en effet atteint un plus bas depuis avril 2021, en raison d'une détérioration de la situation conjoncturelle dans l'industrie manufacturière et les services, a annoncé l'Insee, ce jeudi 24 août. Cet indicateur, qui synthétise l'opinion des chefs d'entreprise des principaux secteurs, s'est établi à 99, passant ainsi sous sa moyenne de longue période (100).

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Le climat « se dégrade nettement » dans l'industrie. L'indicateur perd cinq points en un mois à 96, entraîné par une dégradation de l'opinion des chefs d'entreprises « sur les carnets de commandes et la production passée », observe l'Insee. Dans les services, l'indicateur perd deux points et rejoint sa moyenne de longue période (100).

Dans le commerce de détail, il reste quasi stable à 105 (contre 106). Le bâtiment est le seul secteur où la situation s'améliore légèrement (+1 à 106), les opinions étant plus positives « sur l'activité récente et à venir ».

Une contraction du PIB au troisième trimestre ?

Cette publication intervient alors que plusieurs indicateurs ont déjà mis en exergue des signes de ralentissement de l'activité économique française. Pour le troisième mois consécutif, l'activité économique s'est contracté en août, selon l'indice PMI provisoire publié le 23 août par l'agence S&P Global. L'indice Flash composite, qui mesure l'activité du secteur privé, s'est établi à 46,6 en août, au même niveau qu'en juillet, et un point bas depuis novembre 2020. Une valeur supérieure à 50 est synonyme d'expansion, tandis qu'une valeur inférieure à ce seuil est synonyme de contraction.

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Dans le détail, l'activité dans le secteur des services, secteur dominant de l'économie française, a diminué pour le troisième mois consécutif. Elle atteint même un plus bas depuis trente mois à 46,7 (contre 47,1 en juillet). La baisse de la production manufacturière, qui avait commencé l'été dernier, s'est poursuivie, avec un indice PMI provisoire à 45,8. Dans ce secteur cependant, la contraction est moindre qu'en juillet (44, révisé en légère hausse), et il s'agit d'un plus haut depuis cinq mois.

« Coincée dans une ornière, l'économie française, deuxième économie de la zone euro, se trouve de nouveau confrontée à d'importantes difficultés en milieu de troisième trimestre », a observé Norman Liebke, économiste à Hamburg Commercial Bank, qui publie l'indice avec S&P Global.

« Contre toute attente, et malgré les espoirs d'amélioration de la conjoncture, les derniers résultats de l'enquête suggèrent ainsi une possible contraction du PIB au troisième trimestre », selon lui.

La Banque de France plus optimiste

Le 9 août dernier, la Banque de France, elle, avait relevé une progression de l'activité économique française au mois de juillet, projetant une croissance « légèrement positive » au troisième trimestre. Après un deuxième trimestre marqué par une forte hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,5% par rapport au premier trimestre, la banque centrale, elle, estime que le PIB a progressé de 0,1% sur un mois en juillet.

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Des « facteurs temporaires » ayant soutenu l'activité au printemps, comme un surcroît de livraisons navales et d'avions ou un « rebond technique » lié à la fin des grèves contre la réforme des retraites dans les raffineries et les transports, ne perdureront pas mais « n'appellent pas de correction mécanique » au troisième trimestre, estime l'institution. En juillet, la hausse de l'activité « s'observerait dans l'industrie et les services marchands, alors que la construction serait stable », avait détaillé la Banque de France sur la base de son enquête réalisée auprès de 8.500 chefs d'entreprise entre le 21 juillet et le 4 août.

Dans l'industrie, l'activité reste toutefois encore inférieure à sa moyenne de long terme et l'utilisation des capacités de production dans le secteur manufacturier diminue, tombant à 77%, contre 79% en janvier 2022. Les activités de la plupart des services marchands progressent, à l'exception des services à la personne et du travail temporaire.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 25/08/2023 à 5:53
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Si, si le "plein emploi " nous attend à l'automne. C'est bientôt "France Travail" qui va travailler (!) en ce sens. Toutes les formations sans intérêt seront achetées à l'avance chez les copains du parti. Le Sur Place est en Marche .

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