Logement, transport, inflation... où étudier coûte-t-il le plus cher en France ?

Dans son classement des villes universitaires, l'UNEF (Union nationale des étudiants de France) évalue les villes dans lesquelles les dépenses des étudiants, et notamment le logement et les transports, sont les plus élevées. Sans surprise, c'est en région parisienne que le coût de la vie étudiante est le plus élevé. De facto, les étudiants français ne déboursent pas le même montant en fonction de la ville dans laquelle ils font leurs études.
D'après l'UNEF, Paris est la ville universitaire la plus chère de France devant Nanterre et Créteil (Photo d'illustration).
D'après l'UNEF, Paris est la ville universitaire la plus chère de France devant Nanterre et Créteil (Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

Tous les étudiants de France ne sont pas logés à la même enseigne, si l'on en croit le classement des villes universitaires réalisé par l'UNEF. Si l'Union nationale des étudiants de France observe une augmentation de 6,47% du coût de la vie étudiante en 2023 à l'échelle hexagonale - celui-ci atteignant désormais 1.000 euros par mois a minima dans l'intégralité des villes étudiées -, la réalité s'avère nuancée d'un territoire à l'autre.

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Dans le détail, ce classement recense le coût de la vie pour les étudiants dans les 47 plus grosses villes universitaires de France métropolitaine. Trois facteurs sont pris en compte : un socle fixe (comprenant les frais d'inscription, Internet, les services médicaux, les loisirs, etc.) commun à tous les étudiants répartis dans trois zones géographiques (Paris, Banlieue parisienne et Province), les loyers moyens des logements étudiants privés dans chaque ville universitaire, ainsi que le coût annuel des transports en commun pour les étudiants non-boursiers.

Surreprésentation de la région parisienne

Sans grande surprise, le Bassin parisien tient le haut du classement réalisé par l'UNEF. La majorité du top 10 des villes dans lesquelles le coût de la vie étudiante est le plus élevé se situe en Île-de-France. Seule Nice (Provence-Alpes-Côte d'Azur), qui se situe au huitième rang fait exception.

Paris arrive ainsi en première position. Le coût mensuel pour les étudiants s'y élève à 1.557,45 euros, en hausse de 4,66% par rapport à 2022. Nanterre (92) arrive à la deuxième place, suivie de Créteil, avec un coût mensuel moyen de 1.412,64 euros pour ces deux villes. Guyancourt, dans les Yvelines (78), est la ville qui connaît la plus forte hausse du coût de la vie étudiante : +8,86%. En comparaison, le coût mensuel s'élève à 1.027,19 euros à Limoges (Nouvelle-Aquitaine).

Des loyers qui augmentent

Le logement constitue le premier poste de dépenses du budget étudiant. En moyenne, les étudiants déboursent 570,6 euros pour leur loyer. En réalité, de gros écarts persistent : à Paris par exemple, le loyer moyen d'un étudiant est de 881 euros, soit plus de 500 euros de plus qu'au Mans, où le loyer moyen s'élève à 371 euros. D'après l'UNEF, les loyers ont connu une hausse de près de 2% cette année, soit 0,5 point de plus qu'en 2022. Une fois de plus, c'est à Guyancourt que cette augmentation est la plus marquée (+9,63%).

La question du logement est un enjeu de taille, pour les étudiants, comme pour les acteurs publics. Pour les premiers, avoir un logement en dehors du foyer familial est un vecteur d'autonomie et permet souvent de se rapprocher de son lieu de travail. Pour le gouvernement, l'enjeu est de garantir l'accès au logement à tous les étudiants. Or, à l'heure actuelle, cet objectif n'est pas rempli, déplore l'UNEF. Les résidences universitaires qui permettent d'accéder à un logement à tarification sociale ne sont disponibles que pour un peu plus de 6% des étudiants, et le nombre de logements disponibles n'a augmenté que de 3.067 places depuis 2017, détaille le syndicat étudiant.

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Augmentation du prix des transports en commun

Outre le logement, les transports apparaissent comme un poste majeur de dépenses, et dont le poids s'accroît. Le prix moyen de l'abonnement annuel aux transports en commun français a connu une augmentation de 5,91% pour les non-boursiers et de 3,95% pour les boursiers. L'UNEF note aussi que l'Île-de-France ainsi que 11 villes ont vu leurs tarifs d'abonnement augmenter, contre seulement 3 l'année passée.

Par ailleurs, le prix des transports en commun dépendant des politiques locales, les écarts de tarifs observés entre différentes villes traduisent une nouvelle fois des inégalités territoriales. Tandis que l'abonnement annuel aux transports en commun atteint 372 euros à Paris, il est de 44 euros à Montpellier. La ville se dirige depuis quelques années vers la gratuité des transports pour tous les habitants de sa métropole.

« Il est essentiel de souligner qu'il y a un fort manque de cadrage national sur les transports en commun », dénonce l'UNEF, ajoutant « que laisser la tarification étudiante à la discrétion des collectivités territoriales peut s'avérer catastrophique ».

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Forte hausse du coût de la rentrée universitaire

De son côté, la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) a estimé, via son 21e indicateur du coût de la rentrée, que le coût de la rentrée universitaire 2023 dépassait pour la première fois les 3.000 euros (3.024,49 euros). C'est presque 9% de plus qu'en 2022.

Les étudiants, comme le reste de la population, sont impactés par l'inflation

D'autant que les étudiants sont, comme toute la population, frappés de plein fouet par la hausse des prix à la consommation. Ainsi, selon une autre étude publiée la semaine dernière par l'UNEF, l'inflation nécessiterait un budget supplémentaire de presque 600 euros pour que les étudiants puissent subvenir à leurs besoins.

« Jamais, en 19 ans d'enquête de l'UNEF, l'évolution du coût de la vie étudiante n'avait atteint de tels sommets », soulignait le syndicat, qui réalise cette projection, à partir d'une évaluation de la situation financière de plusieurs profils types d'étudiants. « Nous arrivons à un stade de précarité étudiante majeure qui s'installe dans le temps et dont l'évolution d'une année sur l'autre est sans cesse plus importante ».

Commentaires 5
à écrit le 24/08/2023 à 8:22
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Les études seront vraiment chères lorsque nombre d’étudiants se poseront vraiment la question de bien choisir leurs formations, et limiteront leurs prétentions à leurs capacités, y compris de travail.. ce n’est pas le cas aujourd’hui.. Il faut retrou...

le 24/08/2023 à 20:12
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Le fait est qu'en France, plus on a un diplôme élevé, moins on risque d'être au chômage, plus d'un chômeur sur deux ayant quitté le système scolaire AVANT le Bac. Par ailleurs, les formations professionnalisantes coûtent cher et forment déjà assez de...

le 24/08/2023 à 20:13
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Le fait est qu'en France, plus on a un diplôme élevé, moins on risque d'être au chômage, plus d'un chômeur sur deux ayant quitté le système scolaire AVANT le Bac. Par ailleurs, les formations professionnalisantes coûtent cher et forment déjà assez de...

à écrit le 23/08/2023 à 17:32
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Ce n’est pas les études qui coûtent ,elles sont quasiment gratuites en France en général Alors que direz vous du prix des études dans les autres pays

à écrit le 23/08/2023 à 12:48
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Oui, la question du coût des études est en fait essentiellement celle du coût de la vie sur place, même problème avec les emplois non-pourvus, le plus souvent concentrés dans des où se loger tend à devenir un luxe...

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