Le directeur général de Bpifrance Nicolas Dufourcq reconduit pour 5 ans

L’homme à la tête de l’organisme public qui investit et prête à de nombreuses entreprises françaises gardera son poste jusqu’en 2028 d’après un décret paru au Journal officiel ce mercredi 22 février. Nicolas Dufourcq est à la tête de Bpifrance depuis 2013 et a notamment participé au soutien du tissu économique français pendant et après la crise du Covid-19.
Nicolas Dufourcq est reconduit pour 5 ans à la tête de Bpifrance
Nicolas Dufourcq est reconduit pour 5 ans à la tête de Bpifrance (Crédits : © Philippe Wojazer / Reuters)

Nicolas Dufourcq restera bien à la tête de Bpifrance. L'actuel directeur général a vu son mandat être reconduit par un décret paru ce mercredi au Journal officiel (JO). « Par décret du Président de la République en date du 21 février 2023, M. Nicolas Dufourcq est nommé directeur général de la société anonyme Bpifrance », indique-t-il. L'homme de 59 ans, avait initialement été proposé fin janvier par l'Élysée pour un nouveau mandat de cinq ans avant que le Parlement donne un avis positif à cette candidature le 8 février.

Lors de ses auditions devant chacune des deux chambres du Parlement, il avait fait état de ses principaux objectifs en cas de reconduction : « décarboner le tissu productif », « réindustrialiser » la France et « redresser le commerce extérieur », en faisant comprendre aux entrepreneurs français qu'« exporter est un devoir patriotique ».

Lire aussi« Je décarbone », une nouvelle plateforme pour aider l'industrie à sauver le climat

Un directeur général qui a alterné entre public et privé

Nommé en 2013 par François Hollande, alors président de la République, son mandat avait déjà été renouvelé une première fois par Emmanuel Macron en 2018 à la tête de l'institution devenue un acteur majeur du financement, de l'investissement et de l'accompagnement des start-up et PME en France.

Après avoir fait l'ENA, et être devenu inspecteur des finances, ce père de trois enfants a commencé sa carrière au ministère de l'Économie et des Finances, puis au ministère de la Santé et des Affaires Sociales en 1992. Il avait ensuite rejoint France Télécom avant de présider Wanadoo. Puis il est passé au sein du groupe de services informatiques Capgemini, dont il est devenu le numéro deux jusqu'à sa nomination au sein de Bpifrance.

En 2022, le directeur général avait publié La désindustrialisation de la France (Odile Jacob, 2022), un livre dans lequel il critiquait la « culture anticapitaliste » française et où il appelait ses compatriotes à vouloir « plus d'entreprises, plus d'emplois privés, plus d'entrepreneurs, plus d'heures travaillées, plus de risques. En un mot plus d'économie ».

Lire aussi« La France macère » : le coup de gueule de Nicolas Dufourcq (Bpifrance)

Bpifrance, l'agent de l'Etat pour soutenir les entreprises françaises

Cette nomination n'est pas sans importance puisque Bpifrance, détenue à 50% par l'État français et à 50% par la Caisse des dépôts (CDC), est au centre du tissu économique français avec un bilan total de l'ordre de 100 milliards d'euros de financements et de soutiens aux entreprises de toutes tailles.

L'an dernier, la banque publique d'investissement a consacré 17,32 milliards d'euros au financement des entreprises, en hausse de 11% sur un an dont 8,84 milliards de crédits de moyen et long terme, et 8,20 milliards de crédits de court terme, qui ont bénéficié au total à près de 13.000 entreprises selon le bilan d'activité 2022, présenté le 16 février.

Dans le détail, les crédits à moyen et long terme accordés en 2022 par Bpifrance ont progressé de 11% sur un an et ceux de court terme de 14,7%, les investissements de la banque publique augmentant de 11%. La banque publique est entrée au capital de 422 entreprises pour 4,85 milliards d'euros, contre 395 entreprises pour 4,37 milliards en 2021. Les cessions de capital ont aussi augmenté, mais seulement de 6% à 2,34 milliards d'euros. La part détenue par Bpifrance dans les fonds français oscille entre 15% et 20%, a encore indiqué Nicolas Dufourcq. Et en matière d'investissement dans les start-up, la part de la banque publique se situe entre 5 et 6% en volume et à 10% du nombre total de projets soutenus. Elle est aussi de 10% pour le capital-développement dans les PME et ETI, selon son directeur général.

Outre sa présence au capital et dans les créances de très nombreuses entreprises, l'organisme français d'investissement public permet aussi au gouvernement de stimuler les entreprises françaises quand il le souhaite. Et pour 2023, Bpifrance « va être amené à faire des propositions » pour un soutien budgétaire aux aides à l'export, alors que les balances commerciales françaises et européennes sont très dégradées. En 2022 « pour la première fois, l'Europe était en déficit commercial de quasi 400 milliards d'euros, ce qui ne lui était jamais arrivé », a relevé Nicolas Dufourcq qui veut « remettre le tissu des PME et des ETI françaises sur le chemin de l'international ».

(Avec AFP)

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.