Le gouvernement détaille mercredi son plan pour l'investissement

Le gouvernement dévoile ce mercredi des mesures censées encourager les entreprises à s'équiper. François Hollande a promis des mesures qualifiées de "clef" de voûte de la reprise.

 L'investissement, l'investissement, l'investissement" : le gouvernement dévoile ce mercredi des mesures censées encourager les entreprises à s'équiper, une étape obligée pour passer d'une fugace éclaircie conjoncturelle à une franche reprise faisant baisser le chômage.

"La question, c'est l'investissement, l'investissement, l'investissement", martelait la semaine dernière le ministre des Finances Michel Sapin, un peu avant que vendredi, le président François Hollande, ne promette des mesures pour ce qu'il a qualifié de "clef" de voûte de la reprise.

Le chef de l'Etat a dévoilé les grandes lignes des projets qui seront détaillés mercredi par Manuel Valls à l'issue du Conseil des ministres et d'un séminaire gouvernemental, et 10 jours après la déroute électorale des élections départementales.

Les marges des entreprises regonflées

L'objectif est de convaincre les entreprises de transformer leurs marges regonflées en machines, entrepôts, et finalement en embauches.

Car l'Insee le confirme : le taux de marge des entreprises françaises a retrouvé son niveau de 2011 (31,3%), grâce à l'effet conjugué du pétrole peu cher, de l'euro faible, des taux d'intérêt avantageux, mais aussi du soutien de l'Etat, qui se traduit par une baisse de 40 milliards d'euros de leurs charges.

Pour que ce flot d'argent public se mette à irriguer l'économie, "le chaînon manquant, c'est l'investissement", déprimé depuis des années, fait valoir Denis Ferrand, directeur général du centre de recherches Coe-Rexecode.

Fonds d'investissement pour les PME

Pour provoquer le déclic, l'exécutif lance par exemple avec le secteur de l'assurance un fonds d'investissement de 500 millions d'euros, destiné aux PME.

BpiFrance, le bras financier de l'Etat, va augmenter ses prêts, tandis que Bercy doit mettre au point un mécanisme fiscal "exceptionnel" de soutien à l'investissement. Une option serait de permettre aux entreprises d'amortir de manière accélérée leurs achats d'équipement, pour percevoir plus rapidement les aides fiscales qui y sont liées.

L'enjeu est également politique : si l'investissement démarre, et avec lui l'emploi, la "politique de l'offre" menée par le gouvernement se verra validée. Et ce alors qu'une partie de la gauche demande à l'infléchir pour soutenir davantage la consommation.

Pour de nombreux experts, il est de toute façon grand temps de remédier au "sous-investissement" dont souffre l'industrie française.

Les investissements des industriels français auraient baissé depuis 2000

Le cabinet de conseil Roland Berger, dans un rapport transmis au ministère de l'Economie, calcule que l'effort d'investissement des industriels français, déjà "historiquement plus bas que l'Allemagne et l'Italie", a baissé depuis 2000 de 5 milliards d'euros par an.

Patrick Artus, économiste de Natixis, répète régulièrement que la France achète chaque année "six fois moins de robots industriels que l'Allemagne".

Plus modéré, Laurent Clavel, chef de la division Synthèse conjoncturelle de l'Insee, souligne que "le taux d'investissement français n'a pas baissé autant en France que dans d'autres pays pendant la crise, il n'y a pas de rattrapage nécessaire". "Historiquement, la plupart des redémarrages économiques s'accompagnent d'un investissement suiveur, pas moteur", fait-il valoir.

Retard ou pas, pour Denis Ferrand, les mesures que s'apprête à annoncer le gouvernement n'auront "pas un effet monstrueux". Destinées surtout à l'industrie, elles profiteront moins au secteur des services, qui pourtant pèse très lourd dans l'économie française. Aucun effet non plus à attendre sur l'investissement des ménages, c'est-à-dire l'immobilier.

Moral des patrons

Quant à l'investissement public, peu de chance qu'il explose en des temps de contrainte budgétaire, malgré un petit geste consistant à accorder aux collectivités territoriales des remboursements anticipés de TVA.

Denis Ferrand juge malgré tout bienvenu d'adresser un "signal", parce que "l'enjeu de confiance est toujours là".

Le moral des patrons ne décolle pas vraiment, au contraire de celui des ménages, selon les enquêtes de l'Insee.

Les consommateurs restent jusqu'ici le meilleur moteur de la croissance française, appelée selon la plupart des observateurs à atteindre plus de 1% cette année. Contre un maigre 0,4% l'an dernier.

Commentaires 25
à écrit le 08/04/2015 à 7:11
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-moins d'élus -moins de mandats -moins de normes et de contrôles bidons -moins de politiques -moins d'agences bidons -utilisation des recettes à bon escient . Voilà comment relancer la machine

à écrit le 07/04/2015 à 8:05
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tout le monde a envie d'investir pour se faire menacer de nationalisation, menace d'impots a 75% ou menacer de se faire ' daylymotion-iser' !

à écrit le 07/04/2015 à 6:46
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La solution consisterai à basculer la fiscalité du travail sur la fiscalité énergétique. Pourquoi ne pas le proposer maintenant?

le 07/04/2015 à 10:23
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Pour l'énergie c'est déjà l'impasse. Les taxes sur le pétrole sont déjà ,importantes, Certes il est normal de taxer les polluants, ou pollueurs, mais on a vu la faiblesse de l'état face à quelques bérets rouges. Mais ou vont les taxes écologiques ?....

à écrit le 06/04/2015 à 21:41
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Investir Ca veux dire espérer un profit futur Il faut avoir confiance et penser que l'état vous piquera pas tout Les 2 conditions ne seront remplis qu'avec un autre president

à écrit le 06/04/2015 à 19:48
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Invitée d'honneur de l'ambassade française à Rome le 19 mars à l'occasion de Goût de France, un dîner à l'initiative d'Alain Ducasse et Laurent Fabius pour promouvoir la gastronomie française dans le monde, Monica Bellucci a savouré un menu trois éto...

le 07/04/2015 à 8:19
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Vive la république bananière ... Et pendant ce temps , on doit payer nos impôts et nous taire ! Mais bon , c'est pour l'intérêt supérieur de la France...

à écrit le 06/04/2015 à 19:44
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un électorat oublié...les paysans ..: il ferait bien de s en préoccuper ou faire appel a mr josé bauvais

à écrit le 06/04/2015 à 17:42
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Au lieu de chercher à distribuer de l'argent pour relancer l'investissement, le gouvernement ferait mieux de diminuer ses prélèvements : ce serait tellement plus efficace de rendre du pouvoir d'achat aux citoyens et aux entreprises, plutôt que d'inv...

à écrit le 06/04/2015 à 16:25
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Investissement = productivité en plus = emploi en moins et licenciement économique. Impossible si le coût du licenciement est supérieur au prix de la machine qui remplace l'ouvrier.

à écrit le 06/04/2015 à 16:06
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bientôt 3 ans de socialisme obsolète ! pour présenter maintenant ...un plan pour l'investissement ...? ? ? mais messieurs les socialistes, la défiance s'ait bien structurée et les capitaux exilé ...surtout , avec le plus haut taux de prélèvemen...

à écrit le 06/04/2015 à 15:55
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Comme le Gouvernement déclare pour la "réforme" du marché du travail, dont les rigidités UNIQUES au monde, et contraintes, et Epouvantails, bloquent l'embauche : " Il est urgent d'attendre " (donc urgent d'attendre pour les investisseurs : Entrepr...

à écrit le 06/04/2015 à 13:32
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Ces pauvres socialistes franchouillards. Ça fait 30 ans qu'ils racontent que la fonction publique est le joyau de la France. Maintenant ils s'affolent car leur pompe fiscale ne rapporte plus. Le privé a été saigné. Il faut le revigorer! Sinon que dev...

à écrit le 06/04/2015 à 13:31
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Une des premières choses à faire c'est de bannir des sociétés, comme Apple qui utilisent massivement des paradis fiscaux pour s’exonérer de toutes taxes. Ce qui entraine une concurrence déloyale et un beau pied de nez aux contribuables européens.. S...

le 06/04/2015 à 16:40
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Plus les taux d'imposition et de charges seront bas, plus les recettes Fiscales et Sociales abonderont par l'attractivité du Site France. Il faut aligner l'impot sur les Sociétés sur celui du Luxembourg : 1.5%. Supprimer totalement l'impot sur le rev...

à écrit le 06/04/2015 à 13:01
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Il est possible de doper l'investissement en changeant l'assiette de l'IS : imposer la différence entre l'excédent brut d'exploitation et l'investissement (EBITDA - CAPEX) plutôt que le bénéfice est tout à fait possible. On peut même le faire en pri...

le 06/04/2015 à 13:28
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C'est sans doute très technique, mais surtout très compliqué, alors que la simplification devrait dicter toute réforme: il est urgent de mettre un terme à ce système vicieux qui fait que l'IS c'est environ 50 milliards d'euros, les aides diverses aux...

le 06/04/2015 à 16:53
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En effet, assez de complications illisibles et trop suspectes pour les investisseurs. Tout le monde est également d'accord sur cette "formation Professionnelle" absolument inopérante qui coute 32 milliards d'euros par an. Tous reconnaissent cette ano...

le 06/04/2015 à 18:11
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Tout le monde est également d'accord sur cette "formation Professionnelle" absolument inopérante qui coute 32 milliards d'euros par an. Tous reconnaissent cette anomalie-gabegie. Mais toute la classe politique est VERITABLEMENT otage de ces opérateur...

le 06/04/2015 à 18:55
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ce n'est pourtant pas bien compliqué, il faut effectivement agir par l'impôt pour orienter le cash dégagé par les entreprises

à écrit le 06/04/2015 à 12:12
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Si on ne regonfle pas le pouvoir d'achat de la population cela fera une belle jambe aux entreprises avec des carnets commandes en bernes . Beaucoup de vent dans les annonces .

le 06/04/2015 à 13:04
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Les ménages français continuent à consommer. Le problème c'est que nos entreprises ne sont pas assez compétitives. Vous pouvez augmenter le pouvoir d'achat mais ce seront les usines allemandes, espagnoles ou chinoises qui en profiteront.

le 06/04/2015 à 17:51
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donc il vaut mieux prendre leur pouvoir d'achat pour le distribuer généreusement .

à écrit le 06/04/2015 à 11:57
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Ce mécanisme a déjà été mis en place place par la BCE via les TLTRO avec un succès mitigé. De plus, ce système d'amortissement va trouver ses limites pour 2 raisons: son coût car la dernière fois qu'il a été utilisé, il a du être supprimé 1 an plus t...

à écrit le 06/04/2015 à 11:50
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Bla,bla,bla ... Et la marmotte,elle met du papier d'alu autour du chocolat ...

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