Le groupe Orpea obtient 600 millions d'euros de crédits supplémentaires

En difficultés financières depuis un an, le groupe privé de maisons de retraite et de santé annonce avoir obtenu 600 millions d'euros de crédits supplémentaires de la part de ses principaux partenaires bancaires. Cette somme doit lui permettre de « couvrir ses besoins de liquidité » jusqu'à la réalisation d'une augmentation de capital prévue par un accord signé mi-février. Au terme de ce plan de restructuration financière, Orpea doit passer sous le contrôle d'un groupement mené par la Caisse des dépôts.
Orpea est dans la tourmente depuis la parution en janvier 2022 du livre-enquête « Les Fossoyeurs » de Vincent Castanet. Ce dernier a révélé des maltraitances de pensionnaires et des irrégularités financières dans les établissements du groupe.
Orpea est dans la tourmente depuis la parution en janvier 2022 du livre-enquête « Les Fossoyeurs » de Vincent Castanet. Ce dernier a révélé des maltraitances de pensionnaires et des irrégularités financières dans les établissements du groupe. (Crédits : STEPHANE MAHE)

Dans le cadre de sa restructuration financière, Orpea annonce qu'il va bénéficier d'un financement complémentaire de 600 millions d'euros via un crédit syndiqué sécurisé. Cette somme a été actée dans un accord de principe conclu avec « des prêteurs incluant les principaux partenaires bancaires », auxquels la société avait déjà eu recours en juin dernier dans le cadre d'un protocole de conciliation, a précisé le groupe privé de maisons de retraite et de santé dans un communiqué publié ce mercredi 8 mars.

Les crédits supplémentaires seront « mis à disposition des sociétés Niort 94 et Niort 95, qui détiendront une partie des actifs immobiliers du groupe », a détaillé Orpea, qui attend « l'ouverture d'une procédure de sauvegarde accélérée courant mars ».

Sur ces 600 millions, une première tranche de 200 millions arrivera à échéance le 31 décembre 2023, ou « cinq jours ouvrés suivant la réalisation de l'ensemble des augmentations de capital ». Le reste, soit 400 millions, est une « facilité de crédit renouvelable » arrivant à échéance le 30 juin 2026.

Concernant son plan de financement existant, Orpea s'est par ailleurs engagé à céder « 1,25 milliard d'euros d'actifs immobiliers (en valeur brute hors droits) » d'ici au 31 décembre 2025.

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Un financement conditionné au plan de restructuration

Orpea précise que cet accord de principe s'inscrit exclusivement dans le cadre du plan de restructuration. Celui-ci doit l'amener à passer sous le giron d'un groupement mené par la Caisse des dépôts (CDC). Le groupe a validé en février cette prise de contrôle, qui inclut également des assureurs - dont CNP Assurances, Maif et MASCF - ainsi qu'un groupe de créanciers.

Cet accord prévoit d'effacer 3,8 milliards d'euros de dettes du groupe en les convertissant en capital, sur un total de 9,7 milliards, soit près de 40%. Il prévoit également que des investisseurs apportent 1,55 milliard d'euros d'argent frais au groupe, présent dans 22 pays et qui gère quelque 350 établissements en France (Ehpad, cliniques, etc.).

Pour permettre aux créanciers « qui n'ont pas encore pu adhérer » à cet accord de « lock-up », la procédure de conciliation a été prolongée jusqu'au 25 mars. Ouverte en octobre dernier par le président du Tribunal de commerce spécialisé de Nanterre, sous l'égide de Me Hélène Bourbouloux, elle devait initialement se terminer ce 25 février. « Aucune nouvelle prorogation ne pourra intervenir » après cette date, a précisé Orpea. Compte tenu de cette prorogation, la date butoir pour adhérer à l'accord est fixée à ce vendredi 10 mars.

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Un an de tourmente

Pour rappel, Orpea est en difficulté depuis la parution en janvier 2022 du livre-enquête « Les Fossoyeurs » de Vincent Castanet. Ce dernier a révélé des maltraitances de pensionnaires et des irrégularités financières dans les établissements du groupe. Le journaliste accuse Orpea d'avoir mis en place un « système » pour optimiser ses bénéfices au détriment du bien-être des résidents et des employés.

À la suite d'un signalement par le gouvernement, Orpea a été visé à partir d'avril par une enquête judiciaire, ouverte à Nanterre, sur des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d'infractions financières. Plus récemment, c'est le Défenseur des droits autrichien qui a dénoncé dans un rapport les mauvais traitements subis par les résidents d'un Ehpad Orpea en Autriche.

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(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 08/03/2023 à 12:47
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Faut il s'étonner qu'Orpea privilegie ses actionnaires au détriment du bien être des résidents ? Non. C'est donc que le modèle est mauvais. Il faut un système qui ne permette pas de tels détournements.

à écrit le 08/03/2023 à 12:36
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Pourquoi aider cette société? elle ne mérite que de couler et les dirigeants précédents (et pas que) mis en prison . Quant à la CdC , cela promets, j'invite un journaliste à enquêter sur la gestion calamiteuse des résidences dont cette dernière a la ...

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