Les conditions d'accès au chômage durcies pour les cadres à hauts revenus

Les allocations des cadres à très hauts revenus seront dégressives après six mois, à partir d'un certain seuil d'indemnisation, selon "Les Échos", qui ont dévoilé au passage quelques pistes de la réforme à venir qui doit permettre d'économiser plus de 1 milliard d'euros par an. Il est aussi question de pénaliser les entreprises qui abusent des contrats courts, comme de modifier (on ne sait pas comment encore) les règles de l'emploi-retraite. Plusieurs scénarios (et leur impact) sont examinés par l'Unedic.
(Crédits : © John Schults / Reuters)

Les conditions d'accès à l'assurance chômage vont être durcies dans les prochains mois et les allocations des très hauts revenus plafonnées à partir de six mois, ont révélé vendredi "Les Échos", dévoilant quelques pistes de la réforme à venir.

Ce chantier, qui sera présenté dans les prochains jours, doit permettre de générer de 1 à 1,3 milliard d'euros d'économies par année pendant trois ans. Il s'attaque aux règles permettant d'alterner fréquemment période d'emploi et de chômage, parfois de façon abusive, et pénalise parallèlement les entreprises abusant les contrats courts.

Selon les Echos, les allocations des cadres à très hauts revenus seront dégressives après six mois, à partir d'un certain seuil d'indemnisation qui n'est pas encore connu. Le député La République en marche (LaRem) Aurélien Taché évoquait un plafond situé entre 3.000 et 4.000 euros.

Plusieurs scénarios (et leur impact) examinés par l'Unedic

Il faudra, par ailleurs, avoir travaillé l'équivalent de six mois durant les 24 mois précédent la fin de son contrat pour bénéficier des allocations chômage et non plus quatre mois durant 28 mois. On se trouverait avec l'équivalent de ce qui se produit actuellement au Royaume-Uni.

Les services de l'Unédic se sont penchés sur plusieurs scénarios pour calculer l'impact économique d'une modification des critères d'affiliation.

Des inconnues sur les règles du cumul emploi-retraite

Le scénario le plus proche - avoir travaillé pendant quatre mois sur une période de 24 mois - affecterait 11% des allocataires actuels et permettrait de réaliser des économies de 160 millions d'euros en régime de croisière.

Les inconnues demeurent, en revanche, en ce qui concerne les règles du cumul emploi-chômage, du rechargement des droits - lorsque ces derniers sont liquidés - ou encore du calcul de la formule d'allocation.

Pénaliser les entreprises abusant des contrats courts

Les gouvernement doit aussi déterminer le périmètre d'application du bonus-malus, promis par Emmanuel Macron, qui pénalisera les entreprises abusant des contrats de courte durée en augmentant leurs cotisations chômage et récompenser, à l'inverse, les autres en diminuant leurs cotisations chômage.

Il hésiterait encore à appliquer ce mécanisme à l'ensemble des entreprises ou uniquement aux quelques secteurs les plus concernés, selon une source syndicale.

Selon l'Unédic, si le gouvernement se basait sur la moyenne générale du taux de recours aux contrats courts (11,1%), un peu moins de 18% des entreprises cotisant à l'assurance chômage seraient perdantes, c'est-à-dire qu'elles cotiseraient davantage que les 4,05% actuels; 82% des entreprises seraient, quant à elles, gagnantes.

Parmi les entreprises "perdantes" figurent une surreprésentation du secteur de l'hébergement et de la restauration, de la fabrication des denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac ou encore du secteur de l'hébergement médico-social.

Elles reverseraient 3,3 milliards d'euros au régime, si la fourchette des taux de cotisation était comprises entre 3,05% et 8,80%.

Commentaires 24
à écrit le 01/07/2019 à 8:53
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Celà devient un peu pénible de taper sur les cadres. On baisse les impôts pour les très riches,on supprime la taxe d'habitation pour tous sauf pour les cadres (en 2023 en principe),on finance des mesures suite au mouvement des gilets jaunes. Il faut ...

à écrit le 10/06/2019 à 1:49
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je gagnais 80000 euros brut par an avant de tomber au chomage ou j'ai touché 3500 net, c est certes bien 3500 mais je ne les ai pas volé j'avais cotisé et payé moult impots de plus 80000 ce n'est pas non plus un cadre a trs haut revenu j'étais juste...

à écrit le 09/06/2019 à 18:51
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On peut rappeler le « statut cadre » est défini jusqu'en 2008 dans le code du travail par référence aux « conventions collectives de branche premier alinéa de l'article 4 de la convention nationale de retraite et de prévoyance des cadres du 14 mars 1...

à écrit le 09/06/2019 à 13:20
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Le probleme du chomage n'est pas les cadres supérieurs. Ceux ci sont de plus en plus en manager de transition ou conseil avec un ou plusieurs contrats. Le vrai problème, pour le voir chaque semaine dans l'industrie en audit, est le recrutement de jeu...

le 09/06/2019 à 16:21
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"Plus personne ne répond aux annonces dès que le travail est en usine." Oui mais si vous financez les études de votre fils, c'est justement parce que vous ne voulez pas qu'il travaille à l'usine ... Là est tout le paradoxe de votre discours, un tra...

à écrit le 09/06/2019 à 11:30
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Ce sont les cadres qui financent pour l'essentiel le chômage. Si le gouvernement réduit les indemnités, il faut aussi baisser les cotisations dans la même proportion.

le 10/06/2019 à 9:21
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Non, ce sont les contribuables (actives et non actives) qui financient pour l'essentiel de chomage - dette du Unedic 33 milliards euros.

à écrit le 09/06/2019 à 9:23
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Bonne nouvelle, donc si on plafonne les allocations, ils vont plafonner égslement les cotisations.... Ah on me glisse dans l'oreillette que non... On taxe encore plus mais on donne toujours moins.... Les futures cadres doivent fuir la France, car...

à écrit le 09/06/2019 à 9:16
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Solidarite? Ne rien plus que de vivre de poche des autres qui bossent.

à écrit le 08/06/2019 à 20:00
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On nous fait croire que les cadres votent Macron, alors que jamais auparavant un gouvernement n'a matraqué autant les cadres avant lui : cadres actifs ou retraités !

à écrit le 08/06/2019 à 19:19
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Un plafond de 3 à 4000 euro / mois : chercher l'erreur ... A quoi , cela sert d'être cadre en France, à part de ne pas se faire payer les heures supplémentaires en étant au forfait jour ?

le 08/06/2019 à 23:56
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Exactement ! C'est d'ailleurs grace à ces tours de passe passe auquels après tout les cadres se soumettent en bon individualistes capo du capitale, que la france est soit disant à un niveau de productivité meilleur que partout ailleurs... la bonne bl...

à écrit le 08/06/2019 à 13:01
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une réforme qui ne fera que des mécontents car elle mélange assurance et solidarité maillées avec des règles subjectives créant ou maintenant des exceptions inégalitaires ( régime spécial intermittents du spectacle , limitation indemnisation des cadr...

le 10/06/2019 à 13:20
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L'indemnisation du chômage, va faire beaucoup de mécontents, sauf les gardiens du temple, la plupart des syndicats, les représentants du patronat et les fonctionnaires qui y sont associés de près ou de loin. Dans tous les cas elle est injuste, car...

à écrit le 08/06/2019 à 12:39
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Comme je l'ai déjà plusieurs fois écrit il ne sert à rien de faire des études en France. Il faut rester en bas de l'échelle. Pas d'année de perdue, pas de responsabilité, complétement assisté par les aides sociales diverses et multiples, et en plus d...

le 08/06/2019 à 19:06
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Si les cadres vivent statistiquement plus vieux que les ouvriers, il y a une raison. Alors libre à vous d'envier (faussement) ceux qui sont en bas de l'échelle, mais je doute que si vous étiez à leur place, vous ne préfèreriez finalement pas votre em...

à écrit le 08/06/2019 à 10:12
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" On se trouverait avec l'équivalent de ce qui se produit actuellement au Royaume-Uni." On parle de système « beveridgien », du nom de son inventeur britannique, pour un système de protection sociale financé par l'impôt et ouvert à tous par opposi...

à écrit le 08/06/2019 à 8:55
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€4000 un "très" haut revenu??? L'art de nommer les choses afin de cacher une réalité que l'on ne veut pas avouer.

le 08/06/2019 à 10:20
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Critiquer, c'est bien, mais savoir lire avant de critiquer, c'est mieux. L'article parle d'un plafond d'indemnisation et non pas du revenu lui même.

à écrit le 08/06/2019 à 6:49
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Pénaliser les contrats courts, quelle blague ! Les sociétés contournent aujourd'hui le problème en faisant massivement appel au Portage Salarial, qui cumule tous les désavantage possibles pour le cadre (autoentrepreneur pour les autres) : le contrat ...

à écrit le 07/06/2019 à 22:49
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Ce n'est pas choquant et les conditions restent généreuses pour ceux concernés par cette réforme.

à écrit le 07/06/2019 à 19:50
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Il ne faut pas se leurrer, ce qui est dans les tuyaux c'est la fin de la retraite à 62 ans à taux plein, la diminution des indemnisations chômages pour tout le monde et la mort de l'assurance maladie. Tout ceci ne serait pas grave si tout le monde...

à écrit le 07/06/2019 à 19:16
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Donc bien sûr si on plafonne les droits on plafonne les cotisations tout du moins la CSG (pour les salariés concernés) puisqu'on a tout basculé là dessus. Et puis on rembourse le trop perçu d'avant la réforme aux concernés puisqu'ils se sont assurés...

à écrit le 07/06/2019 à 18:22
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3.5 millions de fainéants (dixit macron).....c'est une plaisanterie, le nombre de demandeurs d'emplois "planqués" est très marginal par rapport au nombre de chômeurs créés par macron avant 2017 comme ministre de l'économie et depuis. Donc ces mesures...

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