C'est le produit d'épargne préféré des Français. Après deux années exceptionnelles en 2020 et 2021, la collecte nette du Livret A était, en avril, de nouveau au niveau d'avant la crise sanitaire, à près d'1,9 milliard d'euros. Malgré cet attrait qui traduit l'aversion des Français pour le risque et leur désir d'accumuler une épargne de précaution pour faire face aux aléas de la vie, cette collecte pourrait néanmoins diminuer dans les mois à venir à cause de l'inflation qui a atteint un nouveau record, en mai, à 5,2%. Les détenteurs d'un livret A pourraient, en effet, être contraints de puiser dans leur épargne pour combler les effets de la hausse des prix.
Vers une deuxième hausse
Pourtant, posséder un livret A devrait devenir plus attractif qu'auparavant. C'est ce qu'a indiqué, ce mercredi, le gouverneur de la Banque de France, Villeroy de Galhau, affirmant qu'« il y aura une nouvelle hausse du Livret A au 1er août prochain ». L'institution monétaire est chargée de transmettre au gouvernement une proposition d'évolution de la rémunération de ce produit d'épargne. L'exécutif peut ensuite suivre, ou pas, cette recommandation. Il s'agira de la deuxième hausse depuis le début de l'année, la première ayant fait passer le taux de 0,5% à 1% le 1er février dernier, premier relèvement depuis 2011. L'exécutif avait d'ailleurs été plus généreux que la proposition de la Banque de France qui se situait à 0,8%. Le Livret d'épargne populaire (LEP) avait, lui, vu sa rémunération plus que doublée, de 1% à 2,2%.
Les deux propositions de taux pour le Livret A, formulées par la Banque de France chaque année, se font selon un calcul, mis en place en 2003, basé sur la moyenne entre le taux d'inflation moyen des six derniers mois et la moyenne des taux interbancaires, auxquels les banques s'échangent de l'argent à court terme. Compte tenu de la hausse des prix que connaît actuellement le pays (tout comme la zone euro), le rendement du Livret A pourrait passer à 1,8 ou 2%, prévoyait fin mai Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'Épargne. Une hausse non négligeable, mais qui ne suffira pas à faire passer le taux de rendement dans le positif, l'inflation s'étant durablement installée au-dessus des 4%.
(Avec AFP)