[article publié le 03/04/2024 16:52, mis à jour le 04/04/2024 17:29 avec les déclarations de Bercy] Pour Bruno Le Maire, l'affaire est entendue : les collectivités territoriales représentent 20% des dépenses publiques. Avant même que l'Insee annonce un dérapage du déficit public à 5,5% du PIB en 2023, le ministre de l'Economie avait fait part de la réunion, le 9 avril prochain, d'un Haut Conseil des Finances publiques locales. Objectif, « identifier des économies ». Une déclaration qui avait fait bondir les élus concernés. Sauf que la situation n'est pas près de s'arranger, les associations n'étant pas traitées avec les mêmes égards par Bercy.
Deux temps
Selon des sources concordantes, le numéro 2 du gouvernement a en effet prévu de discuter en deux temps avec les représentants des collectivités territoriales. Une première réunion est ainsi prévue à 10 heures avec l'association des maires de France (AMF), Départements de France et Régions de France, réunis sous la bannière commune « Territoires unis » depuis 2018. Dix mois après avoir boycotté des « Assises des finances publiques » organisées par le même Bruno Le Maire, les trois principales associations seront, chacune, présentes autour de la table.
Pour l'AMF, ce sera son président (LR) David Lisnard, son premier vice-président délégué (PS), André Laignel, y étant aussi au titre de sa présidence du Comité des Finances locales (CFL), une instance composée d'élus locaux, de parlementaires et de hauts-fonctionnaires. Pour Départements de France, Jean-Léonce Dupont, président (UDI) de la commission Finances et président du Calvados. Pour Régions de France, sa présidente (PS), Carole Delga.
A la suite de la publication de cet article, Bercy confirme que l'AMF, Départements de France, Régions de France et le Comité des finances locales, mais aussi la Cour des Comptes et les présidents et rapporteurs des commissions des finances du Parlement seront présents à la réunion de 10 heures.
Selon un participant, le secrétariat particulier de Bruno Le Maire a envoyé l'ordre du jour suivant: 1) situation des finances publiques ; 2) situation des finances locales : 3) revues de dépenses et revues de recettes. « Par ailleurs, nous vous remercions de bien vouloir nous adresser en amont de la séance vos propositions de revues de dépenses et de recettes », est-il encore écrit dans ce courrier que La Tribune a pu lire.
Une différence de traitement qui agace certains
Les autres associations d'élus ont été conviées à des rendez-vous en bilatéral dans la foulée. C'est le cas de Villes de France, qui représente les villes moyennes, en attente d'un horaire. A la différence de l'association des maires ruraux (AMRF) et des petites villes (APVF) qui ont demandé un créneau mais qui n'ont pas encore obtenu de retour formel.
Une différence de traitement qui agace prodigieusement le président (LR) des Intercommunalités de France. Sébastien Martin, président du Grand Chalon (Saône-et-Loire), fait ainsi savoir à La Tribune son refus de s'y rendre. Une source à l'association des maires de France (AMF) rappelle, pour sa part, que l'AMF est « une association qui représente les maires ET les présidents d'intercommunalité ». Ambiance.
Les autres associations d'élus seront, comme indiqué par La Tribune, reçues en bilatéral par Bruno Le Maire, Dominique Faure (Collectivités locales) et Thomas Cazenave (Comptes publics).