Micro-parti de Marine Le Pen : l'ardoise fiscale explose

L'administration fiscale et la justice soupçonnent les responsables du micro-parti Jeanne, dont Frédéric Chatillon et Axel Loustau, d'avoir mis en place un système frauduleux visant à financer de manière illégale les campagnes du Front national en 2012.
Lors des législatives en 2012, la formation de la patronne du FN a prêté des fonds aux candidats frontistes tout en leur fournissant des kits électoraux.

La bataille entre l'administration fiscale et la présidente du Front national Marine Le Pen se durcit. Selon des informations du Canard enchaîné, confirmées par l'AFP ce mercredi 25 octobre, le fisc français réclame à l'association 1,8 million d'euros dans le cadre de la campagne présidentielle de 2012.

"Une petite entreprise aux intérêts hautement commerciaux"

D'après l'hebdomadaire, cette organisation "se voit réclamer, pour 2012, un impôt sur les sociétés d'un montant de 88.134 euros (auquel il convient d'ajouter 20.094 euros  de pénalités de retard), mais l'Etat exige également de Jeanne qu'elle allonge 1.374.252 euros au titre des impayés de TVA (plus 334.317 euros de pénalités)" car "le micro-parti était tout sauf une structure à but non lucratif. Sa fine équipe s'est plutôt comportée comme une petite entreprise aux intérêts hautement commerciaux" à travers des prestations commerciales et bancaires facturées aux candidats de la formation d'extrême droite de 2012.

Un trésorier mis en examen

L'information, mise au grand jour par le journal satirique, a également été confirmée par Axel Loustau, trésorier de Jeanne, mis en examen dans l'enquête sur le financement des campagnes FN en 2012.

"1,8 million d'euros de redressement, on est dans cette gamme-là." "On est comme n'importe quel contribuable sous le coup d'un contrôle fiscal, car l'administration a décrété qu'on avait une activité soumise à la TVA. C'est dingue fiscalement de nous reprocher ça", juge-t-il, car "oui, il y avait une particularité de Jeanne, qui faisait que ça ne devait pas être fiscalisé", d'après lui.

Cette demande de redressement est, selon le proche de Marine Le Pen, "appuyée sur la procédure pénale". "On voit d'où ça vient, sauf qu'on n'est pas condamné pénalement, le fisc est une administration à part, il n'est pas là pour faire du pénal, déplore ce conseiller régional FN. "Mais s'il faut aller jusqu'au tribunal administratif, on ira et on sera sûrs de gagner." Le trésor public n'a pas souhaité confirmer l'information, assurant ne pas pouvoir "s'exprimer sur des dossiers individuels ou en cours" en raison du "secret fiscal".

Selon le journal centenaire, "Jeanne fonctionnait comme une simple caisse enregistreuse. Dotée des mêmes locaux, des mêmes ordinateurs, du même trésorier et du même comptable, Riwal (l'agence de communication de Frédéric Chatillon, NDLR) fournissait tous les services en échange de la 'clientèle' des candidats et du carnet d'adresses apportés par Jeanne".

Pour le FN, une déconvenue du fisc

Dans un communiqué, le parti frontiste voit les révélations de l'hebdomadaire comme "une vengeance".

"Cette délation et cet article semblent bien constituer en réalité une vengeance après la déconvenue sévère que les services fiscaux viennent de connaître devant la Commission départementale des impôts directs qui a refusé de continuer à examiner l'affaire tant que le dossier des services fiscaux comporterait d'aussi graves lacunes."

> Lire aussi : La justice enquête sur le micro-parti de Marine Le Pen

Commentaires 4
à écrit le 27/10/2017 à 10:28
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L'instabilité fiscale de la France est bien connue : pour toute activité générant des flux de trésorerie, l'ai plusieurs habits fiscaux. Quand j'en choisi un, l'administration peut en choisir un autre et requalifier l'activité. Si j'ai choisi l'habit...

à écrit le 26/10/2017 à 19:08
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les amateurs decouvrent que c'est pas eux qui decident si leur objet est commercial ou pas..... au moins dans d'autres partis ultra , on magouille avec l'argent public, les logements hlm, et tout ca, ca n'expose a aucune sanction, et aucune poursui...

à écrit le 26/10/2017 à 18:00
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Les donneurs de leçons rattrapés par la patrouille...attachés parlementaires, fisc...

à écrit le 26/10/2017 à 15:54
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Mains sales, têtes basses alors qu'ils ont passé leur temps avec la complicité des médias de masse, à nous faire croire le contraire. Et s'ils veulent rester en UE c'est pour les millions d'euros que celle-ci leur donne chaque année hein, philipp...

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