Parité : seulement 12% de femmes à la tête des PME et ETI françaises

D'après une enquête de Bpifrance dévoilée ce jeudi premier décembre, très peu de femmes (12%) sont à la tête de PME et d'ETI en France. Une proportion qui se réduit encore lorsque l'on monte dans la taille des entreprises. Sur le total des femmes dirigeantes, on en retrouve 6% aux commandes d'entreprises comptant plus de 250 salariés et 77% pour les firmes ayant entre 10 et 49 salariés.
Grégoire Normand
Le nombre de femmes dirigeantes diminue à mesure que la taille de l'entreprise augmente.
Le nombre de femmes dirigeantes diminue à mesure que la taille de l'entreprise augmente. (Crédits : Reuters)

Le chemin pour arriver à la parité à la tête des entreprises s'annonce encore long. Alors que les discours en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes se multiplient partout dans les milieux politiques et économiques, le nombre de femmes à la tête d'entreprises demeure largement inférieur à celui des hommes.

Selon une enquête de Bpifrance dévoilée ce jeudi 1er décembre, seuls 12% des dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME) et d'entreprises de taille intermédiaire sont des femmes. « Ce chiffre signifie qu'il y a beaucoup d'améliorations à apporter », a déclaré Elise Tissier, directrice du Lab de BPIFrance lors d'un point presse.

Interrogée par La Tribune, elle explique que cet écart résulte de plusieurs facteurs. «Il y a des raisons liées à la formation, la charge familiale, la persistance de stéréotypes. Le sujet de la maternité reste important ». Ce chiffre est d'autant plus frappant que les femmes représentent près de 50% de la population active en France.

Le chiffre d'un tiers de femmes entrepreneures souvent cité comprend, contrairement à l'étude, les très petites entreprises (TPE) qui emploient moins de dix salariés au sein desquelles la part de femmes dirigeantes est plus élevée.

Le vote de la loi Coppé-Zimmerman il y a 11 ans a permis d'imposer des quotas de femmes dans les conseils d'administration des grandes entreprises tricolores. Plus récemment, la loi Rixain votée en 2021 a permis des avancées dans les entreprises de plus de 1.000 salariés.  Mais la féminisation des directions dans les plus petites entreprises reste encore très balbutiante alors que les PME représentent une grande partie du tissu d'entreprises en France.

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Plus la taille des entreprises augmente, moins les femmes sont présentes aux postes de direction

L'autre résultat criant de cette vaste étude est que la place des femmes aux postes de direction tend à diminuer à mesure que la taille de l'entreprise augmente. Parmi les femmes à la tête de PME ou d'ETI (12%), une très grande majorité (77%) se concentre dans les entreprises de moins de 50 salariés. A l'opposé, elles ne sont que 4% à diriger des entreprises de plus de 250 salariés.

Des écarts existent également en fonction des secteurs. Dans les services , le BTP ou l'industrie, les postes de direction sont principalement occupés par des hommes. A l'inverse, les femmes sont plus nombreuses dans le commerce, les services à la personne ou le tourisme.

La rémunération, un fossé important entre les femmes et les hommes

Les dirigeantes de PME et d'ETI s'accordent des rémunérations plus basses que leurs homologues, peu importent le secteur et la taille de l'entreprise. Sur le panel des femmes interrogées, 35% d'entre elles affichent des rémunérations supérieures à 100.000 euros contre 48% des hommes. Dans l'étude, la rémunération comprend les salaires, dividendes et avantages en nature.

Une partie de cet écart apparaît au moment de l'arrivée d'un enfant. « Toutefois, les dirigeantes parviennent à rattraper ce décrochage salarial lorsqu'elles se retrouvent à la tête de familles monoparentales (célibataires ou divorcées, seules à s'occuper des leurs enfants). À ce moment-là, les écarts se réduisent, elles se rémunèrent à hauteur de leurs homologues masculins », souligne l'étude.

Les difficultés d'accès au financement sont moins liées au genre qu'à la taille de l'entreprise

L'accès au financement est une question cruciale pour les entrepreneurs. Sur ce sujet, la différence entre les hommes et les femmes n'est pas significative pour les entreprises de 10 à 49 salariés (40% chez les femmes rencontrent des difficultés de financement contre 37% pour les hommes) et celles de plus de 250 salariés ( 20% chez les hommes contre 17% pour les femmes).

En revanche, le fossé est plus marqué pour les entreprises entre 50 et 250 salariés. Ainsi, 35% des femmes ont exprimé des difficultés pour trouver des sources de financement contre 29% chez les hommes. L'ancienneté peut également expliquer une partie des freins au financement.

En effet, la moitié des femmes ayant moins de cinq ans d'ancienneté ont évoqué des difficultés contre 37% des hommes. La taille et l'âge des entreprises semblent être des facteurs plus importants pour expliquer ces obstacles. « Plus l'entreprise est ancienne, plus il est facile d'accéder aux financements », précise BPI.

La difficile conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle

Une large majorité de femmes dirigeantes de PME et ETI (58%) considèrent qu'il est difficile de concilier vie personnelle et vie professionnelle. Ce chiffre tombe à 47% chez les femmes ayant répondu à l'enquête. Dans le détail, plus d'un tiers des femmes (37%) affirment que leur conjoint ne s'occupent pas de la gestion familiale (éducation des enfants, organisation des vacances, tâches domestiques) contre seulement 14% chez les hommes.

Cette inégale répartition des tâches s'accroît avec le nombre d'enfants. « Là où le dirigeant pourra quasi-intégralement s'appuyer sur son couple pour l'intendance familiale quand il a davantage d'enfants, la dirigeante devra composer avec un conjoint qui ne sera pas nécessairement plus aidant », souligne l'étude.

Méthode : BPI France a mené son enquête sur une double approche, à la fois quantitative et qualitative. Une enquête en ligne a été menée auprès de 37.000 dirigeant(e)s de PME-ETI, ayant permis de collecter 1.160 réponses au total : de 417 dirigeantes (soit un taux de réponse de 7 %) et de 743 dirigeants (soit un taux de réponse de 3 %). En complément des enquêtes, 16 entretiens de dirigeantes, 6 entretiens de dirigeants et 5 entretiens d'expert(e)s (enseignants-chercheurs, sociologue, psychologue...) ont également été menés.

Grégoire Normand
Commentaires 8
à écrit le 09/03/2023 à 14:33
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Bonjour, Comme pour tout le reste dans nos pays de la Loire la question se pose beaucoup moins et bien sûr en Vendée. Regardez Beneteau no 1 mondial , c'est pas Mr, mais madame la grande patronne. Quand à la ville de 10000 habitants de ma famille,...

à écrit le 05/12/2022 à 8:28
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J'adhère one hundred per cent avec vos remarques. En effet si les gens travaillaient plus dur, avec une durée d'au moins 42 heures par semaine et jusqu'à 65 ans au grand minimum, il n'y aurait pas de pensions inférieures à 1200€ ce qui serait Byzance

à écrit le 05/12/2022 à 8:24
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Madame, à votre propos il faut ajouter ceux qui souffrent d'apnée du sommeil et qui ne s'en rendent même pas compte... rien de plus terrible que de dormir à côté de quelqu'un de ce genre à qui il faut, plusieurs fois par nuit, faire du bouche à bouch...

à écrit le 05/12/2022 à 8:23
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Entièrement d'accord avec vous... les employés du secteur textile passent leur temps non pas à travailler mais à se plaindre. Qu'ils aillent en Chine où leur salaire sera de 400€ ou en Corée du Nord où ils travailleront gratis. Comme vous, j'en ai as...

à écrit le 05/12/2022 à 8:22
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A votre pertinente intervention, j'ajouterais que si les pauvres ne se goinfraient pas de cochonneries sucrées et grasses, ils seraient moins gros, trouveraient du travail auquel ils pourraient se rendre en marchant au lieu d'être avachis dans leur 4...

à écrit le 01/12/2022 à 22:52
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Je comprend pas Pénélope Fillon et l ex- femme de ciotti a l époque où ils étaient encore en couple avaient 2 ou 3 boulots en plus d être mère .. faut qu elles partagent leurs recettes et disent comment elles faisaient haha!!

à écrit le 01/12/2022 à 20:53
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exactement, il faut obliger les femmes a creer leur boite, en prendre plein la tete, et avoir des journees qui n'en finissent pas ( bon, en fait sinon, je connais plein de femmes qui n'ont pas du tout l'intention de reprendre la boite de papa pour av...

à écrit le 01/12/2022 à 18:39
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Et que fait on puisse que les dirigeants de PME en sont souvent les créateurs?

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