Plusieurs différences opposent le plan de relance présenté l'an dernier et celui que détaille ce mardi Emmanuel Macron.
Entre 30 et 50 milliards d'euros
1-Tout d'abord, les montants : 100 milliards d'euros pour le premier, et entre un tiers et moitié moins pour le second. Emmanuel Macron le précisera dans son allocution, mais l'enveloppe de France 2030 devrait se situer entre 30 et 50 milliards d'euros sur 5 ans.
2- La temporalité aussi est différente. Comme son nom l'indique, le plan de relance visait à accélérer la sortie de crise après la mise sous cloche de l'économie frappée par le Covid. « C'était un programme d'urgence pour doper le malade, une cure de vitamines pour qu'elle se remette au plus vite, assure une source proche du ministère de l'Economie. France 2030, c'est un cocktail pour la faire grandir, tranquillement, l'orienter vers d'autres chemins inexplorés... l'éduquer vers des parcours moins carbonés ».
Ainsi, France 2030 nourrit-il des objectifs à plus long terme, pour dessiner les secteurs dans lesquels la France veut être championne. Et tant pis, ou tant mieux, si certaines filières - comme l'automobile, l'hydrogène, les batteries électriques etc - bénéficient du soutien des deux plans !
Pas de redéploiement budgétaire
3- Alors que le plan de relance peut compter sur des financements européens, le second sera 100 % national. Et « avec du vrai argent », assure une ministre... Sous-entendu, pour France 2030, il n'y aura pas de redéploiement budgétaire, comme ce fut évoqué un temps. Par exemple, pour financer les besoins en formation, liés à ces nouvelles industries, les crédits ne seront pas pris sur le plan d'investissement compétences lancé par François Hollande. Ce seront de nouveaux budgets.
4- Dans ce plan d'investissement, pas de mesures non plus destinées à soutenir la politique de l'offre, comme des exonérations de charges, ou des dispositifs pour aider les entreprises en difficulté à payer leurs coûts fixes ... Certes, l'objectif de France 2030 est d'accompagner ces dernières à accélérer les innovations, mais cela se fera via un soutien au développement des brevets, un encouragement à produire à grande échelle une fois une découverte faite etc Pour France 2030, il n'y aura pas de mesures fiscales, comme le plan de relance peut en contenir.
5- Dans France 2030, selon plusieurs sources, rien n'est prévu non plus pour aider les ménages à changer de voitures ou de chaudières, type prime Renov ... Il s'agit bien de soutenir à grande échelle des innovations, de dégager des leviers pour lancer de nouvelles filières dans l'intelligence artificielle, les biotechs, l'hydrogène ..etc Et non pas de se placer au niveau des particuliers.
Transition écologique
6- Pas de différence mais une ressemblance, cette fois : ces deux plans sont très orientés vers le développement durable et la transition écologique, promet l'exécutif. L'objectif, insiste le gouvernement, est d'accompagner toute notre économie vers une économie décarbonée. Ils y consacrent tous deux, un tiers de l'enveloppe budgétaire.
7- Enfin, autre point commun : ces deux plans sont très importants politiquement pour Emmanuel Macron. L'un visait à tourner la page du Covid, le second à le lancer vers un second quinquennat. Ce n'est pas un hasard si le chef de l'Etat a choisi de faire la présentation de ce plan lui-même ce mardi 12 octobre. Soit 200 jours avant l'élection présidentielle.
Reste que selon François Ecalle, il y a parfois « des dépenses d'investissement qui ne servent à rien, et des dépenses de fonctionnement bien plus utiles pour l'avenir »...