Plan France 2030 : quel rôle pour les collectivités ?

Cité à cinq reprises par le président Macron lors de la présentation du plan d'investissement le 12 octobre, le bloc local sera associé à la gouvernance du programme selon des modalités qui restent encore à définir.
César Armand
Le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire a reçu, à Bercy le 5 octobre dernier, la présidente (PS) de l'association d'élus Régions France Carole Delga.
Le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire a reçu, à Bercy le 5 octobre dernier, la présidente (PS) de l'association d'élus Régions France Carole Delga. (Crédits : Compte Twitter de l'association d'élus Régions de France)

Sous la dénomination « collectivités » ou « territoires », le président de la République a cité cinq fois les collectivités territoriales lors de la présentation du plan d'investissement ''France 2030''. Et ce d'abord pour casser l'opposition entre les startups et l'industrie, et surtout pour rompre avec son image de chef de la startup nation.

« Il n'y a pas de France industrielle contre la France des startups ; il n'y a pas de France des startups qui ne soient qu'à Paris, dans quelques bureaux de quelques arrondissements. Tout cela est faux. La réalité de la France des startups, c'est une France qui est partout sur les territoires », a déclaré Emmanuel Macron.

Sur le thème de l'industrie justement, le locataire de l'Elysée a évoqué l'objectif de 2 millions de véhicules électriques et hybrides d'ici à neuf ans. « C'est absolument clé pour beaucoup de nos territoires pour là aussi avoir une stratégie de transition énergétique qui soit cohérente avec la production industrielle », a-t-il affirmé.

La commande publique, comme gage de réussite

D'ailleurs, Emmanuel Macron mise sur la commande publique pour la réussite de l'ensemble du programme. « Si nous avons des politiques d'achat qui ne sont pas cohérentes avec ce que je viens de dire du côté des grandes administrations publiques, des collectivités locales et des grands groupes français, tout ce que je viens de dire n'adviendra pas », a-t-il affirmé.

De la même façon que le chef de l'Etat parie sur le local pour les contenus culturels et créatifs. Il veut placer la France « en tête » de la production mondiale et « inverser la dynamique » en déployant une « stratégie d'investissement massive » pour les studios, la formation des professionnels et les investissements dans le développement des contenus. « Plusieurs territoires ont d'ores et déjà été sélectionnés, identifiés », a-t-il ajouté.

Un travail qui va « impliquer » l'ensemble des parties prenantes

Plus généralement, « tout ce travail » va « impliquer » l'ensemble des partenaires sociaux, des organisations professionnelles, des collectivités territoriales et des acteurs des différentes catégories évoquées, a promis Emmanuel Macron. La gouvernance devrait être annoncée en décembre.

« Les régions ont été associées le 13 septembre lors d'une réunion avec le président de la République, puis par une réunion avec Bruno Le Maire. Les élus plus globalement seront intégrés par la suite dans la mise en œuvre plus opérationnelle », explique à La Tribune le cabinet de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités Jacqueline Gourault.

Un contrat d'objectifs et de moyens avec chaque région ?

Le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance a effectivement reçu le 5 octobre la présidente (PS) de l'association d'élus Régions de France Carole Delga. Cette dernière a proposé au patron de Bercy de définir un contrat d'objectifs et de moyens entre l'Etat et chaque conseil régional, chef de file local du développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique. Une idée qui aurait « intéressé » Bruno Le Maire. « Toujours ! », répond-t-on dans son entourage.

Quoiqu'il en soit, en attendant les arbitrages définitifs de l'exécutif, les régions vont continuer à faire « prospérer [leurs] idées », insiste l'entourage de Carole Delga auprès de La Tribune. « L'accompagnement des écosystèmes pourrait se co-piloter avec les conseils régionaux », poursuit-on. D'autant que ces derniers ont l'habitude de travailler avec le secrétariat général pour l'investissement (SGPI - Services du Premier ministre). « C'est la formule qui nous ferme le moins de portes », dit-on encore chez Régions de France.

César Armand
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