Pouvoir d'achat : les centres commerciaux restent « dans l'expectative » pour 2024

En 2023, les dépenses de consommation ont progressé de 2,2% en valeur, mais diminué de 1,9% en volume, d'après la Fédération des acteurs du commerce dans les territoires (FACT). L'inflation est-elle la seule responsable ou cette tendance est due à la crise du prêt-à-porter ? Explications.
César Armand
Entre janvier et juillet 2023 inclus, la fréquentation a été plus forte que sur la même période en 2022, tandis qu'officiellement, elle « se stabilise » depuis août (Photo d'illustration).
Entre janvier et juillet 2023 inclus, la fréquentation a été plus forte que sur la même période en 2022, tandis qu'officiellement, elle « se stabilise » depuis août (Photo d'illustration). (Crédits : Annegret Hilse)

Sur le papier, tout va bien pour les commerces. En 2023, selon les données reprises ce mercredi par la Fédération des acteurs du commerce dans les territoires (FACT, ex-Centre national des centres commerciaux), les dépenses de consommation ont progressé de 2,2%. Sauf qu'il s'agit d'une augmentation en valeur.

Et pour cause, les dépenses d'alimentation, fortement soumises à l'inflation, ont crû de 2,5%, tout comme les dépenses de beauté et de santé (+3,5%), de restauration (+9%) et de services (+15,1%). En parallèle, les frais liés à l'équipement du ménage et l'équipement de la personne ont décru, respectivement, de 5,3% et de 0,6%.

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Toujours du fait de la remontée des prix, les dépenses de consommation ont, logiquement, diminué de 1,9% en volume. « Il n'y a pas eu un décrochage de la consommation », a tempéré Christophe Noël, délégué général de la FACT, lors de la présentation à la presse de ces données Insee-Banque de France traitées par SAD Marketing.

Les chiffres ne sont pas bons depuis le second semestre

Pourtant, même dans les centres commerciaux où le chiffre d'affaires a progressé de 3,3%, les chiffres ne sont pas bons, et ce, depuis le second semestre. Entre janvier et juillet 2023 inclus, la fréquentation a été plus forte que sur la même période en 2022, tandis qu'officiellement, elle « se stabilise » depuis août.

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Selon les données de Quantaflow, partenaire de la Fédération des acteurs du commerce dans les territoires, les visites ont chuté de 1,7% en ce huitième mois de l'année passée, remonté de 0,9% pour septembre, avant de retomber de 1,1% en octobre et de 0,6% en novembre et de repartir à +0,2% en décembre.

Un pic de clients avant Noël

Là encore, cette croissance par rapport aux mois précédents et à décembre 2022 est due à un pic de clients le samedi 23 décembre 2023 : 14,7 millions d'entrées, contre 7 millions en moyenne les autres jours de l'année.

« Attentifs à ce début d'année, nous sommes quand même un peu dans l'expectative », a réagi le délégué général de la FACT, Christophe Noël.

Autre donnée intéressante, qui s'explique sans doute par l'augmentation des prix de l'essence, les centres commerciaux implantés en centre-ville ont « surperformé » de 5,4% contrairement à ceux situés en périphérie (+0,8%).

Une « prime à la taille »

Il existe « une prime à la taille » : la fréquentation de petits centres comptant au moins 20 magasins a décliné de 0,1%, à l'inverse des grands centres (recensant 40 enseignes, +1,6%), des centres régionaux (comptant 80 magasins, +3,5%) et des centres super-régionaux (150 magasins, +4,5%).

« Plus le centre est grand, plus sa performance en trafic est élevée. Plus l'offre est diversifiée - loisirs, restauration... -, plus l'attractivité est grande », a décrypté Christophe Noël.

Une double affirmation qui peut paraître contre-intuitive, sachant que les grands centres commerciaux sont surtout situés en périphérie, et non en centre-ville. « Ce sont deux phénomènes distincts, mais complémentaires. Les grands centres commerciaux en centre-ville ont très bien fonctionné »a répondu, à La Tribune, le DG de la FACT.

« Les grands centres ont beaucoup souffert du Covid. Nous assistons à une forme de rattrapage », a renchéri Marie Cheval, présidente de la Fédération des acteurs du commerce dans les territoires.

La crise du prêt-à-porter affecte-t-elle la profession ?

La crise du prêt-à-porter n'effraie pas outre-mesure la FACT, malgré l'annonce, en début de semaine, du groupe IKKS. Ce dernier a annoncé qu'il pourrait fermer 77 points de vente.

« Il y a moins de magasins, mais ils sont remplacés par d'autres. A Plaisir, par exemple, nous voyons bien la proportion que peuvent prendre des services comme la parfumerie, la cosmétique ou la santé », a affirmé Christophe Noël.

Le délégué général de la Fédération des acteurs du commerce et dans les territoires a même la « conviction » que « sur une longue période, une offre plus diversifiée est plutôt une bonne chose pour la résilience du secteur ». C'est même « plutôt sain », conclut-il.

Preuve en est selon lui : s'appuyant sur les statistiques de l'URSSAF, l'emploi dans le commerce a progressé en 2023: +56 dans la restauration et +47 dans le commerce de détail, à l'exception des automobiles et des motocycles.

César Armand
Commentaires 4
à écrit le 08/02/2024 à 0:17
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Les Hypermarchés sont des lieux de perdition. Autant aller dépenser son argent chez une peripateticienne🤣. Perso, pas question de laisser beaucoup de kopeck chez Leclerc (Michel Édouard ...pas Evelyne 😉)

le 08/02/2024 à 9:25
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Si vous avez des producteurs pas loin, il faut acheter chez eux, mais s'il sont dispersés ça fait du carburant à brûler (ou des courses à vélo cargo). La coopérative à 15km d'ici qui produit pommes et poires livre au Lecler* (et peut-être ailleurs au...

à écrit le 07/02/2024 à 18:56
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perso j'epargne 600e sur 3000€: pas d achat de voiture électrique je garde ma twingo diesel, pas de chaudière pac ne fonctionnant pas sous 5° je garde ma chaudière fuel dont la conso me coute annuellement 1500€ pour une maison de 90m2 contre 2400€ t...

à écrit le 07/02/2024 à 17:56
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Ipsos (02.2024): "Malgré l’inflation, la volonté d’épargner reste stable depuis 4 ans (31%, +/– 1 point par an) et toujours nettement au-dessus des scores de 2017 et 2018 (23%)". = Accroissement de l'épargne de précaution depuis 2017 = perte de confi...

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