Premiers impacts du Covid sur l'Agirc-Arrco : les retraites complémentaires du privé gelées pour un an

Les pensions versées par l'Agirc-Arrco à 13 millions de personnes sont censées suivre chaque année au 1er novembre la hausse des prix ou des salaires, en s'alignant sur la moins favorable. Mais dura lex sed lex, les organisations syndicales et patronales qui gèrent la caisse de retraite des salariés du privé ont décidé d'appliquer à la lettre l'accord qu'ils ont signé en 2019. Et d'autres décisions difficiles sont prévisibles.
(Crédits : Reuters)

Les pensions complémentaires des anciens salariés du privé ne seront pas revalorisées cette année, en raison de la crise économique provoquée par le Covid-19, a annoncé jeudi le régime de retraite Agirc-Arrco.

La règle est dure, mais c'est la règle: les organisations syndicales et patronales qui gèrent la caisse de retraite des salariés du privé ont décidé d'appliquer à la lettre l'accord qu'ils ont signé en 2019.

Alignement sur la moins favorable des hausses de prix ou de salaires

Les pensions versées par l'Agirc-Arrco à 13 millions de personnes sont en effet censées suivre chaque année au 1er novembre la hausse des prix ou des salaires, en s'alignant sur la moins favorable.

"L'évolution des salaires étant négative cette année, du fait du contexte économique exceptionnel lié à la crise sanitaire" et les pensions ne pouvant "en aucun cas diminuer en valeur absolue", les partenaires sociaux ont choisi de "maintenir le niveau des pensions" pour un an, explique l'Agirc-Arrco dans un communiqué.

Valeur d'achat du "point" : d'autres décisions difficiles à venir

Des choix plus difficiles pourraient suivre. La "valeur d'achat du point" de retraite, en principe indexée au 1er janvier sur le salaire moyen, n'a ainsi pas été arrêtée.

"Les partenaires sociaux ont souhaité reporter sa fixation", sachant qu'un point moins cher pour les cotisants génère en fin de carrière plus de droits pour les futurs retraités et donc plus de dépenses.

Or, les comptes du régime sont dans une "situation dégradée", avec une lourde perte attendue cette année, qui remet en cause son objectif constant de disposer de 6 mois de réserves à horizon de 15 ans.

"Les dernières projections réalisées ne permettent plus de réunir les conditions" pour y parvenir, indique l'Agirc-Arrco, qui a "saisi les partenaires sociaux" sur ce point.

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