L'actuel numéro deux du Medef prend la tête dans la course à la prochaine présidence. Le candidat à la présidence de l'organisation patronale Patrick Martin a gagné un soutien de poids jeudi : la puissante Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM).
« Nous avons consulté nos adhérents et il en est ressorti à l'unanimité qu'ils allaient tous apporter leurs parrainages à Patrick Martin », actuel numéro deux du Mouvement des entreprises de France (Medef), déclare le président de l'UIMM, Eric Trappier, dans un entretien au quotidien Les Echos.
« Bien sûr, chacun est ensuite libre d'apporter un parrainage à un autre candidat s'il le désire. Mais clairement, le soutien de l'UIMM va à Patrick Martin, pour faire émerger un consensus dans le monde patronal », souligne le patron de Dassault Aviation. En plus de l'UIMM, dont son président revendique 42.000 adhérents parmi les entreprises, Patrick Martin pourrait aussi recevoir le soutien de la Fédération française du bâtiment (FFB).
Quatre candidats dans la course
Quatre candidats se sont pour l'heure déclarés pour prendre la tête de la première organisation patronale de France, dirigée depuis 2018 par Geoffroy Roux de Bézieux. Une fois les 150 parrainages recueillis avant le 6 mai, ils auront ensuite jusqu'au 6 juillet pour faire campagne et convaincre les 1.100 membres patronaux appelés à voter.
L'actuel numéro deux « coche aujourd'hui tous les facteurs pour être un très bon président du Medef », a glissé mercredi le président de la FFB, Olivier Salleron, lors d'une conférence de presse. Sa fédération ne se prononcera toutefois officiellement qu'à la fin du mois de mai.
Outre son actuel bras droit Patrick Martin, donné favori, sont aussi candidats la vice-présidente et porte-parole du Medef Dominique Carlac'h, le président délégué de la Fédération française de la sécurité Pierre Brajeux et le président du Medef Alsace Olivier Klotz.
L'annonce de l'UIMM survient au lendemain d'une interview de Dominique Carlac'h sur BFM Business, dans laquelle elle regrettait l'absence de débats entre les prétendants. S'exprimant dans Les Echos, Pierre Brajeux a jugé que, « pour le moment, l'élection est totalement verrouillée » et qu'elle avantageait Patrick Martin. Principal rival de Geoffroy Roux de Bézieux en 2018 et figure de l'industrie française, Alexandre Saubot a annoncé fin mars qu'il ne se lancerait pas à nouveau dans la course à cette présidence.
Mauvaise période pour une campagne syndicale
Beaucoup craignent que le spectacle d'une campagne - avec des coups bas, et des prises de positions des uns contre les autres - n'affaiblisse l'organisation. « Surtout à un moment, où l'on voit bien que les entreprises peuvent devenir la cible d'un mécontentement social », glisse un membre du Conseil exécutif, l'instance de décision du Medef.
En cause : les profits records des grands groupes l'an dernier - 21 milliards pour LVMH, 19 milliards pour Total, 10 milliards pour BNP Paribas, 5 milliards pour L'Oréal..., relancent la polémique sur le partage des bénéfices avec les salariés et la pression politique pour taxer les superprofits. Inflation oblige, les tensions dans les entreprises se multiplient au sujet des hausses de salaires. Sans oublier, la réforme des retraites du gouvernement, qui veut porter le recul de l'âge légal de 62 à 64 ans, ce qui suscite une vive opposition dans la population.
Ainsi, le Medef n'a plus la cote auprès d'une partie de la population est se fait petit à l'inverse des syndicats de salariés comme la CGT ou la CFDT, très médiatisés depuis plusieurs mois dans la lutte contre la réforme des retraites.
(Avec AFP)
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