Pour Jean-Luc Mélenchon, la partie n'est pas terminée. Arrivé troisième du premier tour de l'élection présidentielle avec 21,95% des voix, le chef de file de la France Insoumise se voit encore à la tête du pays, non pas en tant que président, mais comme chef du gouvernement après une victoire de son parti espérée aux élections législatives de juin qui conduirait à une cohabitation avec le vainqueur du second tour du 24 avril. Dans cette perspective, Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé le 10 avril à ne pas donner une seule voix à Marine Le Pen au second tour, a précisé que le nom du futur président était "assez secondaire".
"Il y a un troisième tour"
"Je demande aux Français de m'élire Premier ministre. Je leur demande pour m'élire Premier ministre d'élire une majorité de députés Insoumis", a-t-il déclaré sur BFM TV.
Jean-Luc Mélenchon tend la main à gauche, alors que les négociations avec EELV et le PCF ont commencé: "J'appelle tous ceux qui veulent rejoindre l'Union populaire à se joindre à nous pour cette belle bataille. Il y a donc un troisième tour, il n'y a pas seulement un deuxième tour", a-t-il lancé en espérant un rassemblement de l'électorat de gauche qui a recueilli quelque 11,2 millions de votants au premier tour.
"Ne cultivez pas les rancoeurs : pas de règlements de comptes, pas de vengeance, pas d'acrimonie. Rassemblez-vous, parce que les 11,2 millions peuvent devenir 12, 13, 14 millions et être le centre de gravité du pays", a-t-il estimé.
Contrairement à ce qu'il a dit au début de sa campagne présidentielle, "là c'est pas un trou de souris, il y a une porte qui est là, vous la prenez ou vous choisissez l'autre", a-t-il assuré.
Une cohabitation, "si ça ne convient pas au président, il peut s'en aller, moi je ne m'en irai pas", a prévenu Jean-Luc Mélenchon, qui a dit vouloir être "le Premier ministre pour appliquer (son) programme".
"Je ne négocie avec personne", a-t-il souligné, expliquant ne pas avoir répondu à l'appel d'Emmanuel Macron passé à des candidats malheureux du premier tour.
"Pas besoin d'être député pour être Premier ministre"
A-t-il une préférence entre être à Matignon sous présidence Macron ou sous présidence Le Pen ? "Non", a-t-il répondu, tout en disant, à l'image de sa consigne de ne "pas donner une seule voix à Madame Le Pen", que "les deux ne sont pas de même nature".
Mais "la question de savoir qui est président à ce moment-là" de cohabitation ne compte pas à ses yeux, car "c'est le Premier ministre qui signe les décrets", a-t-il affirmé, ajoutant vouloir faire passer son programme.
Le député des Bouches-du-Rhône sortant n'a pas voulu indiquer s'il se représenterait à la députation, tout en estimant qu'il n'y a "pas besoin d'être député pour être Premier ministre".