"Quoi qu'il en coûte", paquet pouvoir d'achat... la dette publique de la France s'alourdit encore au premier trimestre 2022

Alors qu'elle était à 97,6% du PIB avant la crise sanitaire, la dette publique atteignait au premier trimestre 2022 114,5% du PIB, contre 112,9% à la fin de 2021. Un endettement public qui ne cesse de grimper à cause, notamment, des mesures de soutien à l'économie nécessaires pour soutenir le pouvoir d'achat des Français alors que l'inflation atteint des sommets.
À la fin du premier trimestre 2022, la dette publique a grimpé à 114,5% du PIB, contre 112,9% à la fin de décembre 2021.
À la fin du premier trimestre 2022, la dette publique a grimpé à 114,5% du PIB, contre 112,9% à la fin de décembre 2021. (Crédits : Leonhard Foeger)

Cela fait bien longtemps que la France ne respecte plus les règles de rigueur budgétaire imposées par le traité européen de Maastricht de 1992. Alors que ce dernier prévoit que la dette publique d'un Etat membre ne doit pas excéder 60% de son produit intérieur brut (PIB), en France, ce seuil est largement dépassé depuis 20 ans. Et l'année 2022 ne semble augurer aucune amélioration. À la fin du premier trimestre 2022, la dette publique a grimpé à 114,5% du PIB, contre 112,9% à la fin de décembre 2021, selon les chiffres de l'Insee publiés ce vendredi. L'endettement public de la France s'est encore aggravé de 88,8 milliards d'euros au premier trimestre, atteignant en valeur absolue 2.901,8 milliards d'euros.

L'un des principaux facteurs de ce lourd endettement est, sans conteste, la crise sanitaire qui, mettant à l'arrêt de nombreux pans de l'économie, a nécessité un soutien fort de l'Etat pour éviter une vague de faillites. Prêt garanti par l'Etat, chômage partiel, fonds de garantie...La France a déployé un arsenal de mesures au nom du « quoi qu'il en coûte » promis par Emmanuel Macron. Mais à quel prix ? Si en 2019, avant la crise sanitaire, la dette s'affichait à 97,6% du PIB, elle a grimpé en 2020 à 115,7% du produit intérieur brut (PIB).

Après la crise sanitaire, la guerre en Ukraine

Depuis le ralentissement de l'épidémie, le « quoi qu'il en coûte » n'est plus. Mais le déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie, principal fournisseur de gaz de l'Europe, a bouleversé les objectifs du gouvernement qui doit, à nouveau, mettre la main au portefeuille pour soutenir le pouvoir d'achat des Français. L'inflation atteint, en effet, chaque mois un nouveau record, grimpant à 5,2% en mai sur un an. Face à la flambée des prix du pétrole notamment, l'exécutif a mis en place une ristourne sur les prix du carburant, mais aussi un chèque énergie et une indemnité inflation. Sans compter le nouveau paquet pouvoir d'achat qui devrait être examiné à l'Assemblée nationale sous peu. De quoi grever un peu plus l'endettement du pays.

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Ainsi, la forte hausse de la dette publique provient essentiellement de l'augmentation de la dette de l'Etat (+64,8 milliards d'euros), quand celle des administrations de sécurité sociale a progressé de 25,6 milliards d'euros, selon l'Insee, ce vendredi. En revanche, la dette des organismes divers d'administration centrale s'est repliée de 1,3 milliard d'euros du fait du désendettement de SNCF Réseau. Enfin, celle des administrations publiques locales a reculé de 300 millions d'euros, en raison d'une baisse de l'endettement des communes et des départements, alors que la dette des régions est en hausse.

Une rigueur budgétaire en suspens

Malgré ces mauvais résultats, la France ne devrait pas être sanctionnée par Bruxelles qui a suspendu depuis la crise sanitaire la règle imposant une dette publique à 60% du PIB ainsi qu'un déficit public inférieur à 3% du PIB. La suspension a d'ailleurs été prolongée jusqu'à la fin de l'année 2023 en raison des conséquences économiques de la guerre en Ukraine.

Néanmoins, le gouvernement assure pouvoir tenir ses objectifs.« Les dépenses que nous engageons" pour le pouvoir d'achat "ne nous empêcheront pas de respecter les engagements du président de la République sur la baisse de la dette publique et la réduction des déficits », a précisé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, en mai. En effet, au cours de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s'est engagé à redresser la situation des finances publiques pendant son deuxième quinquennat, en ramenant le déficit public sous les 3% du PIB d'ici à 2027, ce qui permettrait de commencer à réduire le poids de la dette.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 21/11/2022 à 12:02
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a quoi nous sert de soutenir l'Ukraine

à écrit le 24/06/2022 à 12:18
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le comble. je lisais un article. (pour faire la guerre on trouve toujours de l argent ! !

à écrit le 24/06/2022 à 11:56
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C'est tellement facile, comme solution : Les gens sont pauvres ? Il suffit de leur envoyer des chèques, et ils sont contents. Mais pourquoi n'y a-t-on pas pensé plus tôt ? Ce gouvernement est formidable, il trouvé la martingale magique, l'arbre à bil...

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