Remise du prix des carburants : une "mesure électoraliste" selon les oppositions

Valérie Pécresse, candidate à la présidentielle pour Les Républicains, déplore que la mesure n'entre en vigueur que le 1er avril, juste avant la présidentielle. Le Rassemblement National et La France Insoumise la jugent opportuniste et insuffisante.
(Crédits : ERIC GAILLARD)

"La ficelle (est) un peu grosse", selon Valérie Pécresse. La "remise à la pompe de 15 centimes par litre" annoncée par le gouvernement samedi, dont à partir du 1er avril jouiront pendant quatre mois tous les Français pour tous les carburants, est pointée du doigt dimanche par les oppositions comme une mesure "électoraliste".

Une mesure en vigueur 10 jours avant la présidentielle

"L'État rend l'argent de la hausse de l'essence, c'est ce que j'avais demandé, la seule question que je me pose, c'est pourquoi au 1er avril, pourquoi pas dès maintenant puisque c'est dès maintenant que les Français n'arrivent plus à se déplacer?", a réagi sur Europe 1/Cnews/Les Echos la présidente de la région Ile-de-France, candidate à la présidentielle pour Les Républicains (LR).

"Le 1er avril c'est à 10 jours de l'élection, la ficelle est un petit peu grosse", a-t-elle déploré.

Selon le Premier ministre Jean Castex, cette mesure, qui coûtera environ 2 milliards d'euros à l'Etat, sera financée par les recettes fiscales sur les carburants qui, "sur le premier semestre 2022 et si les prix se maintiennent à ce niveau, augmenteraient de moins de 2 milliards d'euros". Jean Castex a aussi rappelé "les 20 milliards d'euros consacrés depuis octobre dernier à la protection du pouvoir d'achat des Français": blocage du prix du gaz, limitation à 4% de la hausse de l'électricité, chèque énergie exceptionnel, indemnité inflation pour 38 millions de personnes, ou encore hausse du barème des indemnités kilométriques.

"Je ne peux pas laisser dire que l'État s'en met plein les poches. C'est clairement le contraire", a-t-il martelé.

"Je ne sais pas si ces 15 centimes représentent exactement l'intégralité des gains que l'État a fait, peut-être pas tous les gains, donc j'aurais préféré que le Premier ministre nous dise: je rends tout l'argent aux Français", a toutefois déclaré Valérie Pécresse.

Une mesure dérisoire selon le RN

Le porte-parole du Rassemblement National (RN), Julien Odoul, a tenu des propos similaires.

"Comme par hasard, ce serait à 10 jours du 1er tour de l'élection présidentielle, le gouvernement nous sort une remise électoraliste, on voit bien la grosse ficelle électoraliste", a-t-il dénoncé sur Franceinfo.

"15 centimes par litre, ça ne revient même pas sur les hausses de taxes qui ont été décidées par Emmanuel Macron, qui étaient de l'ordre de 19 centimes par litre", a-t-il aussi affirmé.

LFI suggère un "blocage du prix"

Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, a admis sur RMC que "c'est mieux que pas de réduction du tout, bien sûr".

"Mais c'est très largement insuffisant et ce n'est pas la bonne méthode", estime le membre de La France Insoumise (LFI).

Manuel Bompard prône "une mesure de blocage du prix", qui pour l'essence ou le gazole dépasse 2 euros le litre d'essence ou de gazole à cause de la guerre en Ukraine, pour le ramener à "autour de 1 euro 40 le litre". Il suggère de "mettre à contribution les distributeurs de gaz et d'électricité et les distributeurs de carburants".

Les distributeurs appelés à contribuer

Samedi, Jean Castex a justement appelé les distributeurs -auxquels l'Etat remboursera les 15 centimes en question, qui représentent 9 euros pour un plein de 60 litres-, ainsi que les pétroliers, à faire eux-mêmes "un geste complémentaire".

"Comment les Français comprendraient qu'ils payent un plein de gasoil à 2 euros, pendant qu'au même moment les pétroliers dégagent toujours de gros bénéfices?", s'est-il interrogé.

TotalEnergies, par exemple, a dégagé un bénéfice net de 16 milliards d'euros l'an dernier.

"Si l'État fait un effort de 15 centimes au litre, et qu'ils font par exemple un effort de 5 centimes, c'est bien 20 centimes qui doivent se retrouver dans la poche des Français", a encore exhorté le Premier ministre.

Mercredi, le président de l'Ufip Olivier Gantois déclarait sur BFM Business que les prix à la pompe, déjà à des niveaux historiques, avaient de fortes chances d'augmenter encore de quelques centimes cette semaine, dans le sillage des cours du brut, a estimé mercredi l'Union française des industries pétrolières (Ufip).

Commentaires 4
à écrit le 16/03/2022 à 12:11
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Une vraie annonce aurait été le prix du litre a celui que payent les professionnels et à vie pas que jusqu'après les législatives...

à écrit le 13/03/2022 à 19:07
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Ben écoutez qu'ils nous payent l'essence alors l'opposition et o,n votera pour eux, nous des mesures électoralistes on en veut bien encore. Je propose une remise de 1000 euros sur l'achat d'un vélo électrique en échange de sa vieille bagnole au lieu ...

à écrit le 13/03/2022 à 15:22
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En fait , une remise que l'on paye avec la taxe qui nous est prélevé!!

à écrit le 13/03/2022 à 13:35
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C'est surtout que c'est tous les français, qui payent pour cette mesure, même ceux qui n'ont pas de voiture. J'ai entendu parler d'une enveloppe de deux milliards, ça veut dire concrètement, que chaque citoyen français va payer trente euros de sa poc...

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