Salaires : « Les patrons ont joué le jeu », répond Patrick Martin (Medef) aux syndicats

Devant l'association des journalistes de l'information sociale, le président du Medef a répondu aux syndicalistes Sophie Binet de la CGT et Marylise Léon de la CFDT, qui dans la Tribune Dimanche du 8 octobre estimaient qu'en matière de politique salariale, les entreprises avaient des comptes à rendre.
Fanny Guinochet
« Nous sommes frontalement opposés à toute remise en question des exonérations de charges », a asséné le dirigeant.
« Nous sommes frontalement opposés à toute remise en question des exonérations de charges », a asséné le dirigeant. (Crédits : DR)

« Sur les salaires, nous avons joué le jeu », telle est la réponse de Patrick Martin, le président du Medef, à Sophie Binet, la chef de file de la CGT, et son homologue de la CFDT, Marylise Léon. Dans La Tribune Dimanche du 8 octobre, les deux leaders des principales organisations syndicales estimaient, en effet, que les « employeurs avaient des comptes à rendre. » Un avertissement avant la mobilisation prévue ce vendredi par l'intersyndicale pour demander de meilleures rémunérations pour les salariés. Patrick Martin a apposé une fin de non-recevoir. Selon lui, les employeurs ont été à l'écoute des difficultés des salariés, face à l'inflation. Ils ont distribué des primes et augmenté les rémunérations. Aussi, le leader patronal n'entend-t-il pas aller plus loin. Surtout dans un contexte où la conjoncture économique s'assombrit.

Lire aussi« Les patrons ont des comptes à rendre » (Marylise Léon, CFDT, et Sophie Binet, CGT)

Non à la mise sous condition des exonérations de charges.

A quelques jours de la conférence sociale, qui se tiendra le lundi 16 octobre, le patron des patrons s'est montré ferme. Notamment sur l'éventualité d'une mise sous condition des aides publiques aux entreprises. Cette disposition demandée par les centrales de salariés, CFDT en tête, devrait être mise sur la table lundi prochain par le gouvernement. « Nous sommes frontalement opposés à toute remise en question des exonérations de charges », a asséné le dirigeant. Et Patrick Martin de prévenir, que si d'aventure, le gouvernement prenait cette voie, « le patronat pourrait en passer par des recours juridiques ».

Egalité hommes-femmes

Patrick Martin s'est par ailleurs dit « surpris que cette conférence sociale, au départ prévue sur les bas salaires et les minima conventionnels, soit élargie à d'autres sujets » . Selon lui, si des branches patronales maintiennent des minima en dessous du Smic, ce n'est pas par « mauvaise volonté », mais il est difficile de courir derrière les revalorisations du salaire minimum.

Parmi eux, l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, qui fera à la demande des syndicats, l'objet d'un atelier spécifique, alors qu'à l'origine ce sujet devait être traité de façon transverse. « Quand on propose de traiter de façon transverse un dossier, c'est le mettre aux oubliettes », avait taclé Sophie Binet, la chef de file de la CGT, dans La Tribune Dimanche. Sur ce point, le successeur de Geoffroy Roux de Bézieux, s'est dit prêt à revoir l'index Penicaud.

Garant du paritarisme

Par ailleurs, Patrick Martin a assumé sa position concernant les régimes de retraites complémentaires Agirc-Arrco. Pas question d'accepter un transfert, même partiel, de l'argent de ces caisses complémentaires vers le régime de base, comme souhaite le faire le gouvernement. Le patron des patrons a ainsi insisté à l'intention de l'exécutif : « Ce n'est pas de la provocation, c'est une affaire de principe, de respect envers les partenaires sociaux. » Et d'ajouter que « l'autonomie de l'Agirc-Arrco, dernier lieu du paritarisme, était en jeu. »

Aussi, le Medef a-t-il signé l'accord conclu avec les syndicats la semaine dernière, qui prévoit une revalorisation des pensions des retraités du privé à 4,9% et la disparition du malus. Le Medef assume de se démarquer de ses homologues patronaux, prêts à faire un "deal", avec le gouvernement sur le transfert vers le système de base.

L'U2P a d'ailleurs refusé de mettre son paraphe sur l'accord. La CPME, en phase avec la position de l'U2P devait réunir ses instances ce soir, et se prononcer. Les partenaires sociaux ont jusqu'à ce mercredi 11 octobre minuit pour se prononcer.

Fanny Guinochet
Commentaires 7
à écrit le 12/10/2023 à 20:50
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t as raison la chose et aaa aussi on n'etait pas dans le train, on doit etre oubliés ,,,,

à écrit le 12/10/2023 à 17:38
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« Les patrons ont joué le jeu » Ah, c'était un jeu, fallait le dire ,et moi qui croyais que c’était du sérieux.

à écrit le 12/10/2023 à 16:04
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Étrange je dois comme les autres salariés avoir été oublié de cette augmentation. Celle ci est loin de comble les dépenses supplémentaires engendre par l'inflation de mars donc pour ce qui est de l'inflation annuelle même pas la peine d'en parler...

à écrit le 12/10/2023 à 12:46
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La "nouvelle alliance cfdt-cgt" devrait accélérer les défaites des syndicats français même si on ne voit pas trop pourquoi car syndicats particulièrement productifs dans le domaine.

à écrit le 12/10/2023 à 11:55
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Actuellement en France ce qui tue la sociéte et les français c'est les charges astronomiques, les entraves permanant d'entreprendre et l'administratif, et je ne parle pas des riches mais de la classe moyenne . ça fait 40 ans que tous les problèmes d...

à écrit le 11/10/2023 à 22:59
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Qu’ on regarde votre augmentation de rémunération Mr Martin et la mienne : cadre du privé pas cher primes versées mais augmentation de 1,2% en 2022, 4.05 en 2023- dont 2% bonus pour objectifs remplis- soit bien en dessous de l’inflation vraiment su...

le 12/10/2023 à 0:09
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Depuis les années 70, la consommation est de plus en plus soutenue par les dépenses publiques et sociales. On parlait beaucoup de la "silver economy", moins maintenant qu'on voit qu'elle est un boulet pour la compétitivité du pays...

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