Sobriété ou hausse des prix ? La consommation de gaz chute fortement en France

La France a brûlé 10,8% de gaz en moins depuis le 1er août par rapport à la même période de 2018. Cette sobriété apparente est en réalité plus marquée car les centrales électriques à gaz tournent, elles, à plein régime pour compenser les nombreux arrêts de réacteurs nucléaires en France. Si l'on exclut la consommation de ces centrales, la baisse observée est ainsi de 16,9% en données corrigées du climat. Mais peut-être plus la sobriété, la hausse des prix peut aussi expliquer ce phénomène.
La baisse de consommation de gaz observée pour la France est  de 16,9% en données corrigées du climat, et de 18,1% en données brutes
La baisse de consommation de gaz observée pour la France est de 16,9% en données corrigées du climat, et de 18,1% en données brutes (Crédits : DADO RUVIC)

Comme pour l'électricité, la consommation de gaz baisse en France : c'est 10,8% en moins depuis le 1er août par rapport à la même période de 2018. Ce chiffre livré par le gestionnaire des gazoducs français GRTgaz, arrêté au 25 décembre, évalue la quantité de gaz qui aurait été consommée si les températures avaient été alignées avec les normales de saison.

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Il permet de rendre compte des véritables changements de comportement des particuliers et des entreprises, appelés chaque jour à la sobriété énergétique cet hiver. En données brutes, la baisse est de 11,8%. Le premier tableau de bord de l'hiver de GRTgaz, le 14 décembre, indiquait déjà un recul de 10,5%.

Une sobriété en réalité plus marquée

La sobriété est en réalité plus marquée, car les centrales électriques à gaz tournent à plein régime pour compenser les nombreux arrêts de réacteurs nucléaires en France en ce moment et celles-ci ont consommé 42,6% de gaz en plus sur la période, rapporte GRTgaz. 

En France, douze centrales sont alimentées au gaz pour produire de l'électricité, appelées aussi « cycle combiné gaz ». Celles-ci tournent à plein régime depuis le début de l'année : « 58 TWh ont déjà été utilisés à mi-décembre et on finira l'année entre 60 et 65 TWh, c'est vraiment un record historique », détaille Laurence Poirier-Dietz, diretrice générale de GRDF, en référence à la quantité de gaz consommée dans ces centrales et qui s'exprime en térawattheures.

Si l'on exclut la consommation de ces centrales, la baisse de consommation de gaz observée pour la France est ainsi de 16,9% en données corrigées du climat, et de 18,1% en données brutes. « Cette baisse résulte d'une réduction significative des consommations des distributions publiques et des grands industriels », « elle est compensée en partie par une plus forte sollicitation des centres électriques au gaz pour assurer l'équilibre du système électrique », indique une note de GRTgaz qui accompagne le tableau.

La hausse des prix force les clients à réduire leur consommation

Il est difficile de savoir si cette baisse est liée au prix ou à un effort de sobriété.  Néanmoins, la chute spectaculaire de la consommation de gaz par les gros industriels français (-22%), montre que la hausse des prix force bien les clients à réduire leur consommation, puisque les entreprises ne sont pas protégées par le bouclier tarifaire.

Autre illustration : dans un pays comme la Belgique, où il n'existe pas de tarif plafonné du gaz, la baisse de consommation des ménages a atteint -20% en novembre, par rapport à la moyenne 2019-2021, selon l'institut Bruegel.

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 28/12/2022 à 19:59
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Evidemment, que c'est la hausse des prix des matières premières qui pousse les gens à moins se chauffer et on appelle cela l'elasticité des prix qui est négative pour les matières premières ... Mon petit doigt me dit que Mme BORNE pourra ENCORE se ...

à écrit le 28/12/2022 à 17:56
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Ah, la "vertu", la "sobriété", toutes ces choses qui n'existent pas vraiment. En revanche, le fait de renchérir un produit, permet de moins le gaspiller (Oh, mon Dieu, mais quelle horrible vérité !)

à écrit le 28/12/2022 à 16:14
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Comme quoi on peut très bien vivre en faisant attention à ne pas gaspiller l'énergie.

le 29/12/2022 à 3:55
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Cout du gaz X 3. Comment voulez-vous qu'un artisan boulanger qui payait 6000 euros annuel puisse continuer en payant a l'avance une somme de 18000 euros ? Reflechissez un peu avant d'ecrire des ineptsie a deux balles. Et on n'evoque pas les vieilles ...

le 29/12/2022 à 9:28
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Allez le dire aux artisans, aux PME qui voient leur facture énergie exploser! À la fin cela va finir par de nombreuses fermetures définitives de petites entreprises et du chômage pour ceux qui y travaillaient. Vive le Mozart de l'économie!

à écrit le 28/12/2022 à 16:05
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C'est surtout que les usines sont à l'arrêt. Donc pas de bon augure pour notre production industrielle et la production de richesse en France...

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