Gaz et électricité : malgré le froid, la consommation des Français continue de chuter

La consommation d'électricité continue de baisser en France, avec un recul de 9,7% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes. Du côté du gaz, la baisse observée est de 10,5% par rapport à 2018. Et ce, alors que les températures se sont situées significativement en dessous des normales saisonnières. Les Français jouent donc le jeu de la sobriété souhaitée par le gouvernement afin de passer l'hiver sans encombre. Malgré l'épisode de froid actuel, aucune tension ne pèse d'ailleurs - pour le moment - sur le réseau.
RTE précise que ce chiffre de -9,7% de baisse, la semaine dernière, par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019, hors crise sanitaire), est donné après retraitement des effets calendaires et météorologiques. Il s’agit donc de la consommation d'électricité qui aurait eu lieu si les températures avaient été alignées sur les températures normales pour la période.
RTE précise que ce chiffre de -9,7% de baisse, la semaine dernière, par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019, hors crise sanitaire), est donné après retraitement des effets calendaires et météorologiques. Il s’agit donc de la consommation d'électricité qui aurait eu lieu si les températures avaient été alignées sur les températures normales pour la période. (Crédits : DR)

[Article publié le 14 décembre et mis à jour à 17H30]

Les Français sont en passe d'atteindre l'objectif fixé par le gouvernement de 10% de baisse de consommation d'électricité pour passer l'hiver sans encombre. C'est en tout cas ce qu'il ressort des dernières données publiées par RTE ce mercredi 14 décembre. Elles montrent un recul de -9,7% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019, hors crise sanitaire).

RTE précise que ce chiffre est donné après retraitement des effets calendaires et météorologiques. Il s'agit donc de la consommation qui aurait eu lieu si les températures avaient été alignées sur les températures normales pour la période.

"C'est l'équivalent en termes d'économies d'énergie de sept réacteurs nucléaires, c'est considérable", s'est réjouie la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier Runacher. "Lundi, lorsque nous avons eu un pic de froid qui nous a amené à consommation de 82 mégawatts d'électricité, c'est à peine 1 mégawatt de plus qu'à la période du pic du plus grand froid l'année dernière", a-t-elle ajouté, au micro de France Bleu.

« Par rapport à la mise à jour précédente, l'effet baissier s'amplifie », a également relevé le gestionnaire des lignes haute tension françaises, qui publie ses données chaque semaine. La consommation affiche, en effet, des reculs de plus en plus importants au fil des semaines : il était de -8,3% la semaine précédente, -6,7% deux semaines en arrière et -5,6% trois semaines auparavant.

« Sur les 4 dernières semaines, la consommation d'électricité en France à température normale affiche une diminution structurelle (-9%) par rapport au minimum des années précédentes (2014-2019) sur la même période », indique RTE dans son actualisation arrêtée à dimanche.

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Tous les secteurs concernés

Observée dès l'automne dans le secteur industriel, la baisse n'était jusqu'à il y a deux semaines pas encore visible dans les « bâtiments tertiaires » comme les bureaux et sièges sociaux d'entreprises et les commerces de distribution. Désormais, tout le monde joue le jeu, a assuré RTE : « La baisse de la consommation concerne tous les secteurs : industriel, tertiaire et résidentiel ».

Et ce, alors que les températures se sont situées significativement en dessous des normales de saison la semaine dernière, avec un écart négatif atteignant 6,2°C le dimanche 11 décembre.

« Ces chiffres confirment, y compris durant la période de froid, la tendance observée depuis plusieurs semaines, et l'effet réel des actions de sobriété engagées par les particuliers et les entreprises », considère le gestionnaire du réseau de transport d'électricité.

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Pas de tension sur le réseau malgré la vague de froid

"Notre système énergétique a très bien fonctionné. Nous n'avons même pas eu à activer le signal ecowatt orange et encore moins le rouge", s'est félicitée Agnès Pannier Runacher. "Cela montre que tous les efforts que nous avons collectivement faits, les entreprises et les Français, portent leurs fruits et nous permettent aujourd'hui d'être beaucoup plus confortables pour passer l'hiver", a-t-elle conclu, invitant le pays "à les continuer". En effet, alors que la moitié nord de la France est actuellement touchée par un épisode de froid, RTE n'a pas lancé d'alerte ce mercredi matin, ni pour aujourd'hui ni pour les prochains jours (voir image ci-dessous). Pour rappel, le gestionnaire a développé un dispositif - baptisé EcoWatt - pour appeler entreprises, collectivités et particuliers, à baisser davantage leurs consommations d'électricité en cas de tensions sur le système électrique. Le but étant de limiter ou éviter le recours aux coupures.

voyant vert, EcoWatt du mercredi 14.12.2022

Cette vague de froid ne devrait pas mettre en péril le réseau, bien qu'une partie du parc nucléaire soit à l'arrêt.

« Nous remettons des réacteurs nucléaires en état : à l'heure où je vous parle, il y a 41 réacteurs qui sont en état de fonctionner [sur un total de 56, Ndlr], l'objectif est d'en avoir 45 au mois de janvier », a déclaré sur CNews ce mercredi le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

Et d'ajouter : « Je pense que nous pouvons tenir cet objectif grâce à l'engagement total des salariés d'EDF. »

En fin de semaine dernière, le nouveau Pdg d'EDF Luc Rémont, s'était dit quant à lui « confiant » dans la capacité du parc nucléaire français à franchir sans encombre le cap de l'hiver. L'énergéticien est « totalement mobilisé pour faire face aux enjeux de court terme comme de moyen terme », avait souligné le nouveau patron du groupe.

Les réacteurs à l'arrêt le sont pour des maintenances programmées ou prolongées et des problèmes de corrosion qui ont nécessité de longues réparations. Les plus vieux de ces réacteurs fêteront leurs 50 ans dès 2030.

Des économies visibles également sur la consommation de gaz

Les Français des Français se ressentent également du côté du gaz. Depuis le 1er août, leur consommation a, en effet, baissé de 10,5% dans le pays par rapport à l'année 2018 prise comme période de référence (avant la pandémie de Covid-19), selon le tableau de bord hebdomadaire de l'hiver de GRTgaz, ce mercredi. Il s'agit du premier publié par le gestionnaire du transport de gaz. Ce dernier le dévoilera chaque semaine sur son site internet afin de "mieux apprécier les efforts de sobriété des consommateurs finaux" depuis la mise en place en octobre du plan de sobriété gouvernemental.

Comme pour l'électricité, cette baisse est attribuable à un effort coordonné de l'industrie, mais aussi des ménages. Ainsi, la consommation des clients raccordés aux réseaux de distribution a diminué de 14,1% et celle des grands industriels de 22,1%, selon les chiffres de GRTgaz arrêtés au 11 décembre. La chimie (-25%), le raffinage/pétrochimie (-33%), l'agro-alimentaire (-17%) et la métallurgie (-27%) sont les secteurs qui ont "le plus contribué" à la baisse de la consommation industrielle, entre le 1er août et le 11 décembre.

Il s'agit de "données corrigées du climat en France" a précisé Agnès Pannier Runacher. Autrement dit, les chiffres de 2022 sont comparés avec une période de 2018 durant laquelle il a fait la même température. En données brutes, le recul de la consommation de gaz en France est de 12,4% par rapport à 2018, si l'on tient compte des températures très douces des mois d'octobre et de novembre, qui ont décalé la mise en route du chauffage.

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Hausse de la consommation de gaz des centrales électriques

De son côté, la ministre assure que la consommation totale a chuté de 17% depuis le 1er août, car elle choisit de mettre en avant un chiffre qui ne prend pas en compte la consommation de gaz nécessaire pour alimenter les centrales électriques. Or, celles-ci ont été "très sollicitées pour pallier les indisponibilités du parc nucléaire", souligne dans un communiqué GRTgaz et ont vu leur consommation augmenter de 43,5% depuis le 1er août par rapport à 2018. Pour le gestionnaire gazier, ces chiffres montrent néanmoins que "le système gazier joue pleinement son rôle pour assurer l'équilibre du système électrique français" mis en tension cet hiver par une moindre disponibilité des réacteurs nucléaires.

Agnès Pannier-Runacher s'est félicitée de "l'effort fait collectivement" par ces Français, notamment, qui pour certains "sont passés au bois ou à l'électricité".

"Nous avons longtemps bénéficié d'une énergie pas très chère donc nous ne faisions pas attention. Là, rien que d'avoir l'oeil sur notre consommation, cela a un impact très fort sur celle-ci", s'est-elle réjouie.

Ce recul, en touchant "toutes les catégories de consommateurs, résidentiels, tertiaires et industriels (...), reflète un changement de comportement des consommateurs" dans le sens d'une sobriété choisie, a également admis GRTgaz. Ces chiffres révèlent aussi "probablement une sobriété un peu subie en raison d'"effet prix" très importants qui font que des industriels ont baissé leur production, voire arrêté certains sites", estime néanmoins le directeur général de GRTGaz, Thierry Trouvé, à l'AFP.

(Avec AFP)

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Commentaires 4
à écrit le 15/12/2022 à 1:55
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La reelle raison, c'est la fermeture d'ateliers, de petites productions, bref une mort lente mais definitive d'entreprises.

à écrit le 14/12/2022 à 16:05
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Bah oui, quand l'énergie est chère, on l'économise, c'est aussi simple que ça

à écrit le 14/12/2022 à 12:38
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"frôle l'objectif de -10% fixé par le gouvernement" en deux ans, on a donc un an d'avance, même si 'en deux ans' est difficile à décoder, -5% chaque année ? -10% puis -0% ensuite ? La prochaine étape sera -10%, ça n'est qu'un début, vu qu'on devrait...

le 14/12/2022 à 14:29
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@photo73"Ma chaudière à gaz consomme 3x moins de courant que mon ancienne" ? Le seul courant qui fait fonctionner une chaudière à gaz est consomme par le circulateur...quelques dizaines de Watts , le bloc sécurité gaz pour les bobines d'electrovan...

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