>> Episode 1 : Un an de crise : la dette publique s'envole, les entreprises sous oxygène
La crise frappe de plein fouet l'emploi depuis un an et entraine une déferlante de plans sociaux en France. Au total, 763 plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) ont été initiés depuis mars dernier, contre 410 sur la même période en 2019, et plus de 80.000 ruptures de contrats liées à un PSE ont été envisagées, selon les données de la Dares.
L'accélération est plus marquée au troisième trimestre 2020 où le nombre de PSE initié dépasse les 300, soit plus du double qu'au trimestre précédent et trois fois plus qu'au troisième trimestre 2019.
Particulièrement touché, le secteur de l'industrie manufacturière concentre 37% des ruptures, suivi par le commerce et de la réparation automobile (19%), puis par le transport et l'entreposage, ainsi que par l'hébergement-restauration (9% chacun).
...Dans le même temps, le nombre de défaillances d'entreprises chute
D'un autre côté, le reflux des faillites est sans précédent. Elles ont en effet diminué de 30% en moyenne en 2020, selon un rapport publié le 18 février par l'OCDE. A noter que ce risque de voir déferler une vague de banqueroutes a, en particulier, été écarté pour les petites et les jeunes entreprises, observe l'organisation.
En France, en raison des mesures d'aides prises dans l'urgence, les défaillances ont chuté de 69% au pic de la crise en avril 2020 - par rapport à avril 2019 -, grâce à l'arsenal de mesures dégainé par le gouvernement.
Cependant, ces chiffres masquent des situations bien plus tendues. Pour 2021 et les années suivantes, la déflagration pourrait être immense. Selon l'OCDE, cette mise sous perfusion risque de fragiliser le tissu productif à moyen terme. De fait, beaucoup d'entreprises qui étaient déjà en difficulté avant la crise vont devoir se confronter au remboursement des prêts garantis par l'Etat pendant des années alors qu'elles étaient déjà à l'agonie. La montée de l'endettement multiplie les risques d'une hausse du nombre d'entreprises non viables (en vie mais trop endettées pour investir et croître), appelées entreprises zombies.