L'un des trois kamikazes du Bataclan, Sami Amimour, 28 ans, a été initié au maniement des armes en 2012 au sein de l'Association Nationale de Tir de la Police (ANTP), rapporte la chaîne d'information iTELE sur son site internet, ce lundi après-midi.
D'après le dossier d'instruction de l'enquête judiciaire menée en 2012 et consulté par nos confrères, Amimour aurait réalisé un stage d'initiation, organisé par l'association tir-initiation.com, en avril 2012.
Ce stage -sans conditions requises hormis le fait d'être majeur et de régler 130 euros-, permet à Amimour d'apprendre à manier des armes, en compagnie de policiers retraités ou encore en activité.
"L'initiation dure deux heures et lui permet de manipuler un 9 mm, un 38 special et un 22 long rifle", rapporte la chaîne d'information.
Après l'initiation, Amimour peut ensuite être parrainé et adhérer à l'ANTP. Il doit alors fournir 260 euros, un certificat médical et un extrait de casier judiciaire vierge. A cette époque, il n'est pas encore fiché et parvient donc à obtenir le document sans encombre. Il pratique ensuite le tir sportif au stand de tir de la Chapelle, dans le 18è arrondissement, en compagnie de deux "amis" avec qui il projette de rejoindre le Yémen pour faire le djihad.
Mandat d'arrêt international à partir d'octobre 2013
Originaire de Drancy (Seine-Saint-Denis), cet ancien chauffeur de bus à la RATP commence à fréquenter la mosquée radicalisée du Blanc-Mesnil en 2011. Après quinze mois passés à la RATP, il démissionne de son CDI en 2012.
Au mois d'octobre de la même année, les autorités françaises lancent une enquête sur Amimour. Les autorités le soupçonnent alors de nourrir un projet de départ vers le Yémen. Il est placé sous contrôle judiciaire.
Mais en septembre 2013, il disparaît... et quitte la France pour rejoindre les rangs de l'organisation terroriste Daech en Syrie. Un mandat d'arrêt international est délivré contre lui. Son père, Mohamed, tentera de convaincre son fils de rentrer. En décembre 2014, il raconte son combat au journal Le Monde, celui d'un père pour ramener son fils à la raison. En vain.
Aminour revient finalement en France mi-octobre 2015. Quelques semaines plus tard, il commet les attentats les plus meurtriers de l'histoire de France.