Air Liquide se retire de Russie

Air Liquide acte son départ du marché russe, qui pesait 1% de son chiffre d'affaires. Les cadres locaux vont reprendre les activités. Dans l'attente du feu vert des autorités russes, le montant de la cession n'a pas été dévoilé.
Air Liquide a réalisé en 2021 23 milliards de chiffre d'affaires, dont seulement 1% en Russie.
Air Liquide a réalisé en 2021 23 milliards de chiffre d'affaires, dont seulement 1% en Russie. (Crédits : Regis Duvignau)

La liste des groupes français qui ont déserté la Russie n'en finit pas de s'allonger. Ce vendredi, le groupe français de gaz industriels Air Liquide annonce se désengager du pays. Sur place, l'industriel compte 720 employés et prévoit de céder ses activités à des dirigeants locaux. Les autorités russes doivent encore approuver l'opération de cession, dont le montant n'est pas connu.

« Air Liquide confirme sa volonté de se désengager de Russie. Dans le cadre d'une démarche responsable et ordonnée, le Groupe a signé avec l'équipe dirigeante locale une lettre d'intention visant à lui transférer ses activités en Russie sous forme d'un MBO (Management Buy Out) », précise-t-il dans un communiqué.

La Russie ne constitue qu' 1% des revenus du groupe, qui a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 23 milliards d'euros. Air Liquide avait déjà exceptionnellement provisionné 404 millions d'euros en prévision de son départ de Russie. « Le projet de transfert des activités aux managers locaux a pour objectif de permettre un transfert ordonné, viable et responsable des activités du Groupe en Russie, garantissant notamment la continuité de fourniture d'oxygène aux hôpitaux », explique Air Liquide.

Stratégies différentes selon les entreprises françaises

La guerre en Ukraine, les sanctions occidentales et surtout la pression politique qui a suivi ont contraint de nombreuses entreprises françaises privées ou ayant une participation de l'Etat au capital à déserter la Russie, parfois en bradant leurs actifs locaux. C'est le cas, notamment, de Société Générale, qui a vendu en mai sa filiale russe Rosbank, mais aussi de Renault, qui a cédé ses parts dans Avtovaz, même si le constructeur a obtenu une option de rachat pendant six ans. D'autres entreprises ont gelé leurs activités dans le pays, mais ne les ont pas vendues, comme le groupe de luxe Hermès ou le spécialiste des articles de sport Decathlon.

En revanche, Leroy Merlin et Auchan gardent pour l'instant leurs activités dans le pays, tout comme le géant agroalimentaire Danone ou celui de l'industrie pharmaceutique Sanofi. Enfin, le groupe pétrolier et gazier TotalEnergies n'a pas acté son départ du pays. TotalEnergies considère, qu'avec les cours actuels des hydrocarbures, vendre tous ses actifs en Russie reviendrait « à enrichir des investisseurs russes ». Le groupe pétro-gazier a néanmoins lâché ses parts dans la société Terneftegaz, accusée de fabriquer du carburant utilisé pour l'armée de l'air russe.

(Avec agences)

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