Amazon voit sa rentabilité fondre au premier trimestre

À 116,4 milliards de dollars, le chiffre d'affaires d'Amazon au premier trimestre reste impressionnant et conforme aux attentes. Néanmoins, l'inflation et les pénuries pèsent sur sa croissance et ses perspectives. Son bénéfice opérationnel a ainsi été divisé par deux entre janvier et mars et sa perte nette a atteint 3,8 milliards de dollars, ce qui n'était plus arrivé sur un trimestre depuis sept ans. Tous les géants du numérique ont par ailleurs rencontré des difficultés en ce début d'année.
En tout, Amazon a perdu 3,8 milliards de dollars au premier trimestre (contre un bénéfice net de 8 milliards il y a un an) à cause d'une perte sur investissement dans le constructeur d'automobiles électriques Rivian.
En tout, Amazon a perdu 3,8 milliards de dollars au premier trimestre (contre un bénéfice net de 8 milliards il y a un an) à cause d'une perte sur investissement dans le constructeur d'automobiles électriques Rivian. (Crédits : Mike Segar)

Malgré un chiffre d'affaires en hausse de 7% au premier trimestre, à 116,4 milliards de dollars - soit un niveau conforme à ses attentes et à celles du marché - Amazon a connu un début d'année 2022 difficile. « La pandémie et la guerre en Ukraine ont suscité des problèmes inhabituels pour la croissance », a déclaré Andy Jassy, le directeur général du groupe, cité dans le communiqué de résultats paru ce vendredi 29 avril.

Il a évoqué le contexte économique - inflation et difficultés sur la chaîne d'approvisionnement - qui pèse sur les activités de l'entreprise tentaculaire. Son bénéfice opérationnel, indicateur clef de la rentabilité, a été divisé par deux par rapport au premier trimestre 2021, à 3,7 milliards de dollars pour la période de janvier à mars contre 8,9 milliards un an plus tôt.

En tout, Amazon a perdu 3,8 milliards de dollars au premier trimestre (contre un bénéfice net de 8 milliards il y a un an) à cause d'une perte sur investissement dans le constructeur d'automobiles électriques Rivian. C'est la première fois qu'Amazon enregistre une perte trimestrielle nette depuis 2015.

« Cela a été un trimestre difficile pour Amazon. Toutes les activités essentielles vont dans la mauvaise direction », a commenté Andrew Lipsman de eMarketer. Il a notamment pointé du doigt une croissance ralentie du commerce, partie pour durer. « Je ne serais pas surpris si Amazon organisait un deuxième "Prime Day" (opération de soldes annuelle, ndlr) en octobre cette année pour générer des recettes supplémentaires », a-t-il ajouté.

L'action du géant de la vente en ligne chutait d'environ 8% lors des échanges électroniques après la fermeture de la Bourse ce jeudi.

A ces inquiétudes des investisseurs vont aussi s'ajouter les secousses internes que risque de traverser le gréant, suite à la création du tout premier syndicat de salariés du groupe à New York.

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Prévisions plus faibles qu'espérées pour le deuxième trimestre

Pour la période d'avril à juin, Amazon table sur des revenus compris entre 116 et 121 milliards de dollars, une fourchette bien inférieure aux 125,3 milliards escomptés par le consensus d'analystes FactSet.

Andy Jassy se veut toutefois rassurant : Amazon n'a plus besoin de construire de nouveaux entrepôts ou de recruter à tour de bras, a-t-il affirmé. « Nos équipes sont totalement concentrées sur l'amélioration de la productivité et la baisse des coûts dans notre réseau logistique. Nous savons comment faire, nous l'avons déjà fait dans le passé ». Les vitesses de livraisons ont retrouvé des niveaux proches de ceux d'avant la pandémie, début 2020, a-t-il par ailleurs indiqué.

Alors que les ventes au détail pâtissent de l'inflation et des pénuries, AWS, son service de cloud (informatique à distance) a généré 18,4 milliards de dollars de revenus au premier trimestre (+36%) en un an, et un bénéfice opérationnel de 6,5 milliards. AWS (Amazon) est le leader du secteur avec 33% des dépenses mondiales dans le cloud fin 2021, devant Azure de Microsoft (22%) et Google Cloud (9%), d'après le cabinet d'études Canalys.

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« Gueule de bois post pandémie » pour les géants de la tech

Outre Amazon, ce sont tous les géants des technologies - Google, Meta, Apple Valley et Microsoft - qui ont été rattrapés par l'inflation, les pénuries, la concurrence et les régulateurs, autant de défis qui vont marquer leur année 2022. Si leurs chiffres d'affaires de plusieurs dizaines de milliards de dollars restent impressionnants, et plus ou moins conformes aux attentes du marché, la situation économique, liée à la crise sanitaire et à la guerre en Ukraine, pèse sur leur croissance et leurs perspectives.

Apple a vu sa croissance ralentir sur la période de janvier à mars, comme prévu. Son chiffre d'affaires trimestriel a atteint 97,2 milliards de dollars, en hausse de 9% sur un an. C'est la première fois depuis l'été 2020 qu'Apple affiche une croissance à un seul chiffre.

La maison mère de Google a réalisé un profit de 16,4 milliards de dollars au premier trimestre, 8% de moins qu'il y a un an. Meta, de son côté, a publié un bénéfice net meilleur qu'attendu, 7,47 milliards de dollars, mais en baisse de 21% sur un an. Les recettes d'Azure, la plateforme d'informatique à distance de Microsoft, ont ainsi bondi de 46% sur un an, comme au trimestre précédent.

On assiste possiblement à une « gueule de bois post-pandémie », d'après l'analyste Paul Verna de eMarketer. Les grandes sociétés technologiques « n'ont certes pas fait la fête, mais la crise sanitaire a énormément dopé leurs affaires », a-t-il expliqué. « Ce genre de croissance ne pouvait pas durer ».

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(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 29/04/2022 à 19:18
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Les prix ne sont plus concurrentiels, souvent le Mammouth ne voit plus ses pieds et finit par chuter.

à écrit le 29/04/2022 à 14:24
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ça devrait rabattre les cartes côté gafam..la fête est finie!! de toute façon peu d 'emplois en Europe...et perso j ' achète rien car déjà équipé et tout est made in China

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