Au Japon, les salariés obtiennent une hausse record de leurs salaires

Les négociations salariales annuelles au Japon (« shunto ») entre les syndicats et le patronat des grandes entreprises japonaises ont abouti à une hausse des salaires de 3,8% en moyenne, un record depuis 30 ans. Ce résultat est nettement supérieur aux attentes des économistes et pourrait potentiellement encourager la Banque du Japon (BoJ) à normaliser sa politique monétaire, actuellement toujours ultra-accommodante.
Fumio Kishida, Premier ministre japonais, a exhorté ces dernier mois les entreprises à accorder des hausses de salaires pour minimiser l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat.
Fumio Kishida, Premier ministre japonais, a exhorté ces dernier mois les entreprises à accorder des hausses de salaires pour minimiser l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat. (Crédits : JORGE SILVA)

Les salariés japonais vont gagner un peu plus de yens cette année. Leurs syndicats ont obtenu une hausse de 3,8% des revenus, un record depuis 30 ans.

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Les salaires progressaient très peu chaque année au Japon depuis plus de deux décennies, les organisations ont longtemps préféré mettre l'accent sur la sécurité de l'emploi plutôt que sur des revendications salariales élevées, d'autant que les prix à la consommation étaient quasiment stagnants dans l'archipel.

L'inflation s'est réveillée

Mais l'inflation s'est aussi réveillée au Japon depuis l'an dernier, sous l'effet notamment de la flambée des prix de l'énergie, et a atteint 4,2% hors produits frais en janvier, du jamais vu depuis 1981.

Le gouvernement du Premier ministre Fumio Kishida exhortait également les entreprises à accorder des hausses de salaires pour minimiser l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat, alors que les consommateurs nippons sont en outre pénalisés par la chute du yen depuis l'an dernier.

La grande question est désormais de savoir si les petites et moyennes entreprises (PME) du pays, qui regroupent 70% des actifs, vont suivre le mouvement, sachant qu'elles sont généralement moins en mesure que les grands groupes de répercuter la hausse de leurs coûts sur leurs prix de vente.

Ce résultat pour le prochain exercice budgétaire 2023/24 (démarrant le 1er avril) est nettement supérieur aux attentes des économistes et pourrait potentiellement encourager la Banque du Japon (BoJ) à normaliser sa politique monétaire, actuellement toujours ultra-accommodante.

Une hausse attendue des allocations familiales et des montants des congés parentaux

Par ailleurs, Fumio Kishida a promis vendredi une hausse des allocations familiales et des montants des congés parentaux, soulignant qu'il ne restait plus qu'une « dernière chance » pour tenter d'enrayer le déclin drastique de la population nippone.

Près de 30% des 125 millions d'habitants du Japon sont âgés de 65 ans et plus, un record mondial après Monaco. Et le nombre de naissances dans le pays est tombé en 2022 sous la barre des 800.000, un nouveau plus bas depuis le début de ces statistiques en 1899 et près de deux fois moins qu'il y a 40 ans, selon des chiffres gouvernementaux publiés fin février.

« D'ici six ou sept ans, ce sera la dernière chance pour inverser la courbe déclinante de la natalité », a prévenu vendredi le Premier ministre lors d'une conférence de presse sur les nouvelles mesures du gouvernement sur ce front. « Je veux créer une société où les jeunes peuvent se marier comme ils le souhaitent, et où tous ceux qui le désirent peuvent avoir des enfants et les élever sans stress », a-t-il ajouté.

Le gouvernement nippon espère aussi hisser le taux de prise d'un congé de paternité à 50% en 2025/26, et à 80% d'ici 2030, contre seulement 14% en 2021. Pour ce faire, il compte offrir des indemnités aux entreprises pour encourager l'utilisation de ce congé, et augmenter les montants des congés parentaux si les deux parents y ont recours.

Il n'a cependant pas chiffré le coût de toutes ces mesures et n'a pas dit comment l'Etat comptait les financer. Or, le Japon a déjà fortement creusé son énorme dette publique ces dernières années via des plans successifs de soutien à l'économie et prévoit déjà d'augmenter considérablement ses dépenses militaires d'ici 2027. Le gouvernement devrait détailler son plan anti-dénatalité en juin.

En Grèce, le salaire minimum va être revalorisé de 9,4%

Le salaire minimum en Grèce va être revalorisé de 9,4% pour s'établir à 780 euros brut. Il s'agit de la troisième augmentation du salaire minimum réalisée par le gouvernement de droite au pouvoir depuis juillet 2019. .

En Grèce les salaires restent particulièrement bas en raison surtout de leur diminution lors de la crise financière de la dernière décennie (2009-2018) et les mesures d'austérité stricte imposées alors par les créanciers du pays (UE et FMI). Abaissé de 22% pendant la crise, le salaire minimum avait été augmenté de 11% pour la première fois par le précédent gouvernement d'Alexis Tsipras.

Après avoir dépassé la barre de 10% entre avril et septembre 2022, les prix à la consommation ont baissé ces derniers mois. En février l'inflation s'est élevée à 6,1% sur un an.

 (Avec AFP)

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