Aux Etats-Unis, les chefs du Congrès s'accordent (enfin) sur une partie du budget fédéral

Le Congrès américain s'est enfin entendu sur un accord de financement pour une bonne partie du budget fédéral. Depuis octobre dernier, Républicains et Démocrates n'avaient approuvé aucun projet de loi de dépenses du budget, laissant planer la menace d'un « shutdown ».
Les chefs de file du Congrès américain ont annoncé ce dimanche un accord de financement pour une large portion du budget fédéral.
Les chefs de file du Congrès américain ont annoncé ce dimanche un accord de financement pour une large portion du budget fédéral. (Crédits : Reuters)

Le Congrès américain va-t-il enfin s'accorder sur le budget de l'Etat fédéral ? Les chefs de file du Congrès américain ont en tout cas annoncé ce dimanche un accord de financement pour une large portion du budget fédéral. Un paquet de mesures à 460 milliards de dollars qui doit encore être voté au Sénat et à la Chambre américaine des représentants.

« C'est une bonne nouvelle que le Congrès ait enfin abouti à un accord bipartisan sur les six premières lois de financement gouvernemental qui permettront à ce dernier de rester fonctionnel », a déclaré le chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer.

Cet accord bipartisan a été salué dans les deux camps. Le chef de file des élus républicains à la Chambre des représentants Mike Johnson a estimé qu'il avait permis de remporter des « victoires conservatrices clés » et d'imposer de « fortes coupes » à certaines dépenses fédérales. De son côté, la présidente de la commission des crédits du Sénat Patty Murray a souligné que les négociateurs démocrates avaient réussi à « bloquer d'inombrables mesures des Républicains », citant notamment « leurs efforts pour restreindre le droit à l'avortement ».

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Menace du shutdown

Jusqu'à présent, le Congrès n'avait approuvé aucun des 12 projets de loi de dépenses composant le budget fédéral 2024, qui a pourtant débuté il y a près de cinq mois, le 1er octobre. « Le temps presse désormais, car le financement du gouvernement expire vendredi », a prévenu Chuck Schumer. « La Chambre des représentants doit donc rapidement adopter et envoyer cet accord bipartisan au Sénat ». Un retard dans l'une des deux chambres pourrait ainsi entraîner un « shutdown ».

Pour rappel, Républicains et démocrates au Congrès n'arrivent pas à s'accorder sur le budget de l'Etat fédéral. Les élus de la frange la plus à droite des républicains, proches de Donald Trump, ont jusqu'ici empêché d'adopter le budget de l'Etat fédéral de 2024. Résultat, le pays risque à tout moment une paralysie budgétaire de l'Etat fédéral, le fameux « shutdown », qui signifie une fermeture temporaire de nombreuses administrations et services publics. La liste des conséquences potentielles est longue : des contrôleurs aériens non payés, des administrations à l'arrêt, certaines aides alimentaires gelées, des parcs nationaux non entretenus...

La première économie du monde fonctionne donc à présent par une série de mini-lois, adoptées à chaque fois in extremis, pour prolonger le budget de quelques jours, semaines ou mois. Dès qu'un de ces mini-budgets est sur le point d'expirer revient le risque que l'administration fédérale ne soit mise partiellement à l'arrêt. Et pour la quatrième fois depuis le mois d'octobre, le Congrès a repoussé une nouvelle fois l'échéance en adoptant un texte jeudi dernier, mais qui n'écarte que d'une semaine la sentence.

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Aide à l'Ukraine, immigration...

Ces désaccords profonds, qui contraignent le Congrès à fonctionner à court terme, illustrent les dysfonctionnements au sein de l'appareil institutionnel américain. L'aide à l'Ukraine se retrouve parmi les sujets sensibles qui ont divisé démocrates et républicains.

Encore fin février, Joe Biden a mis en garde les responsables du Congrès américain contre le coût « terrible » qu'il y aurait à ne pas voter une nouvelle aide financière de 60 milliards de dollars pour l'Ukraine mais des pourparlers à la Maison Blanche n'ont pas permis de débloquer la situation. Et ce malgré les appels de plus en plus pressants du gouvernement ukrainien à l'Occident pour qu'il continue de le soutenir. Cette aide est coincée à la Chambre des représentants, où plane l'ombre de Donald Trump, ultra favori des républicains pour l'élection de novembre, qui réclame au préalable un durcissement de la législation sur l'immigration.

Le débat sur ce thème brûlant pour la campagne s'est d'ailleurs déplacé jeudi dernier sur le terrain, au Texas, à la frontière avec le Mexique, où se sont rendus le même jour l'ancien président et l'actuel. Les deux hommes semblent bien partis pour s'affronter de nouveau lors de la présidentielle de novembre. Donald Trump accuse Joe Biden d'avoir transformé la frontière sud des Etats-Unis en passoire. Il assure que la politique de droit d'asile du dirigeant démocrate a provoqué une crise migratoire sans précédent.

Commentaires 5
à écrit le 04/03/2024 à 8:38
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Les US n'ont pas ce bonheur français par lequel le pouvoir monarchique ne se pose pas de question sur le budget ou autres problèmes financiers. La vaste fumisterie d'une France démocratique peut gouverner selon le bon vouloir du monarque élyséen.

le 04/03/2024 à 9:27
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@Dommage. La France ne pilote pas un budget fédéral comme aux États-Unis (qui eux disposent d'une Zone Monétaire Optimale contrairement à l'UE) et l'Euro n'est encore moins une monnaie de réserve mondiale à l'instar du dollar US. En ce sens, (en rajo...

le 04/03/2024 à 10:22
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N'empêche que @Dommage a raison. Les parlementaires américains font leur travail. Contrôler l'exécutif et les dépenses publiques. Situation qui change du système français où les budgets sont adoptés à coup de 49.3

le 04/03/2024 à 12:06
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@Louis. Certes, mais là vous touchez plus au lien culturel et sociétal propre à ces deux pays. Les Français ayant la réputation de trublion (aussi à l'international) et cela se mesure dans toutes les strats.

à écrit le 04/03/2024 à 8:16
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Le spectacle américain s'use beaucoup plus vite avec internet qui permet de prendre du recul sur celui-ci et beaucoup de recul.

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