Il y a l'Ukraine, il y a aussi Taïwan, qui fait l'objet d'un soutien de la part de Washington. Depuis l'arrivée de l'administration Biden en janvier 2021, les Etats-Unis ont autorisé des ventes d'armes à Taipei pour un total de près de 5 milliards de dollars (4,82 milliards de dollars, 4,45 milliards d'euros), selon un décompte réalisé à partir des décisions du Département d'État d'approuver ces ventes qui sont recensées par l'Agence de coopération pour la sécurité de la défense (Defense Security Cooperation Agency). Soit 17 contrats, dont quatre ont été supérieurs à 499 millions de dollars (500 millions en août 2023, 619 millions en mars 2023, 665,4 millions en septembre 2022 et 750 millions en août 2021).
Taïwan - la présidence de la République et le ministère des Affaires étrangères - ont exprimé jeudi leur reconnaissance envers le gouvernement américain après l'annonce d'une nouvelle vente d'armes. Le département d'État a effectivement approuvé le 21 février une commande modeste de Taipei portant sur l'équipement et le soutien à la modernisation du système de liaison de données tactiques de l'OTAN (Liaison 16) pour un coût estimé à 75 millions de dollars. C'est la première vente d'armes approuvée en 2024 par les Etats-Unis en faveur de Taïwan, après les cinq contrats entérinés en 2023 pour un montant de 1,85 milliard de dollars. Bien que les Etats-Unis ne reconnaissent pas officiellement Taïwan, ils sont le plus important allié et fournisseur d'armes à l'île.
Des relations étroites entre Washington et Taipei
En dépit d'une reconnaissance diplomatique, le gouvernement américain continue de remplir ses engagements en matière de sécurité, conformément à la Loi sur les relations avec Taïwan (Taiwan Relations Act, TRA), une loi du Congrès américain votée en 1979 définissant les relations entre les États-Unis et Taïwan. Édictées en 1982 à Taïwan par Ronald Reagan, les Six Assurances, les six principes clés de la politique étrangère des États-Unis concernant ses relations avec Taïwan, engagent notamment Washington à ne pas définir de date pour la cessation de la livraison d'armes à Taïwan et à ne pas consulter Pékin sur les ventes d'armes à Taïwan. Ainsi, ce nouveau contrat démontre l'importance que le gouvernement américain attache aux besoins de Taïwan en matière de défense nationale et au partenariat solide entre les deux pays.
Selon une porte-parole de la présidence de Taïwan, Olivia Lin, l'île est en première ligne pour défendre la démocratie et continuera à démontrer sa détermination à se défendre et à renforcer son autosuffisance en matière de défense nationale, tout en défendant les valeurs de liberté et de démocratie. Taïwan continuera à renforcer son partenariat de sécurité avec les Etats-Unis et à travailler avec tous les pays, qui défendent la paix, la stabilité, la prospérité et le développement de la région indopacifique, a-t-elle précisé.
Un soutien indéfectible des Etats-Unis
Début février, l'élu américain Mike Gallagher a affirmé que le soutien du Congrès à Taïwan est « extrêmement fort », après son arrivée dans l'île pour des entretiens avec des dirigeants taïwanais, dénoncés par Pékin. Le républicain, à la tête d'une délégation de cinq membres du Congrès en visite sur l'île démocratique autonome, a rencontré la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et le vice-président Lai Ching-te, vainqueur de l'élection présidentielle le mois dernier et qui prendra ses fonctions en mai.
« Je constate un soutien croissant et extrêmement fort à Taïwan » au sein du Congrès, a assuré l'élu, qui préside le Comité de la Chambre des représentants consacré au Parti communiste chinois.
Les Etats-Unis sont le principal allié de Taïwan, dont les relations sont tendues avec la Chine. Pékin revendique l'ile comme l'une de ses provinces et n'exclut pas un recours à la force pour en reprendre le contrôle. Mike Gallagher a estimé que le soutien des Etats-Unis à Taïwan ne serait pas affecté par le résultat de l'élection présidentielle de 2024 dans son pays. « Je suis convaincu que le soutien à Taïwan se poursuivra quel que soit le locataire de la Maison Blanche », a-t-il affirmé. Lors de sa rencontre avec Lai Ching-te, il a mis en garde Pékin contre toute tentative d'invasion de Taïwan, affirmant que cela serait « incroyablement stupide » et que ce serait « voué à l'échec ».
Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a condamné la visite des élus américains, la qualifiant d'« ingérence ». Pékin « s'oppose fermement à toute ingérence des Etats-Unis dans les affaires de Taïwan, de quelque manière que ce soit et sous quelque prétexte que ce soit », a-t-elle souligné.
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