Biden passe devant Trump en Pennsylvanie, État-clé dans la course à la Maison Blanche

ÉTATS-UNIS. En Pennsylvanie, où le dépouillement avance toujours au compte-gouttes, la tendance s'est inversée en début de matinée: mené depuis le scrutin de mardi, Joe BIden devance désormais le président sortant d'un peu plus de 5.000 voix. Mais, au vu des résultats serrés, aucun grand média américain n'a pour l'instant attribué définitivement la victoire à l'un ou l'autre des deux candidats à la présidentielle américaine.
Le président sortant et ses soutiens ont lancé une campagne de désinformation pour persuader leurs troupes que des tricheries massives étaient en cours. Il y a désormais des manifestations pro-Trump qui réclament l'arrêt des comptages. Quand les démocrates exigent de compter les bulletins jusqu'au dernier (photo).
Le président sortant et ses soutiens ont lancé une campagne de désinformation pour persuader leurs troupes que des tricheries massives étaient en cours. Il y a désormais des manifestations pro-Trump qui réclament l'arrêt des comptages. Quand les démocrates exigent de compter les bulletins jusqu'au dernier (photo). (Crédits : CARLOS BARRIA)

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Joe Biden était vendredi à un pas de la Maison Blanche, ayant pris la tête de la course dans l'Etat-clé de Pennsylvanie, mais Donald Trump a par avance contesté le verdict des urnes.

Dans un dépouillement qui avançait au compte-gouttes, la tendance s'est inversée en début de matinée: mené depuis le scrutin de mardi, l'ancien vice-président démocrate devançait désormais le président républicain d'un peu plus de 5.000 voix.

Au vu des résultats serrés, aucun grand média américain n'a pour l'instant attribué définitivement la victoire à un des deux candidats dans cet Etat qui vaut 20 grands électeurs.

Mais si l'ancien vice-président de Barack Obama remporte cet Etat industriel du nord-est du pays, il deviendra le 46e président américain.

Les votants par correspondance majoritairement pro-Biden

L'avance initiale de Donald Trump en Pennsylvanie, qu'il avait remportée en 2016, a fondu au fur et à mesure que les bulletins envoyés par courrier -- souvent à 80% en faveur de Joe Biden -- étaient comptés.

Au petit matin, le dépouillement en Géorgie, qu'aucun démocrate n'a remportée depuis 1992, avait déjà basculé en faveur de Joe Biden avec un peu plus de 1.000 voix d'avance.

Lire aussi : Biden toujours donné gagnant mais Trump l'accuse de lui "voler" l'élection

Le nom du prochain président attendu depuis... mardi soir

Le compteur pour arriver au nombre magique de 270 grands électeurs -- la majorité du collège électoral -- ouvrant les portes de la Maison Blanche restait toutefois encore bloqué: 253 ou 264 voix pour Joe Biden, selon que les médias lui aient ou non attribué l'Arizona, et 214 pour Donald Trump.

Les Etats-Unis attendent donc toujours avec certitude, depuis mardi soir, de connaître le nom de celui qui prêtera serment le 20 janvier.

En Arizona, le long dépouillement tourne en faveur de Trump

A l'inverse de la Pennsylvanie et de la Géorgie, Donald Trump bénéficie directement, dans l'Arizona, de la prolongation du dépouillement.

Il était en train de rattraper Joe Biden, risquant de faire perdre au démocrate les 11 grands électeurs que l'agence AP et Fox News lui avaient attribués dès la nuit électorale, sur la base de résultats partiels et de modèles statistiques, une méthode habituellement sûre.

Signe que le démocrate semble de plus en plus proche de la victoire à la présidentielle, le Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités, va renforcer dès vendredi ses effectifs d'agents autour de Joe Biden dans son fief du Delaware, a rapporté le Washington Post.

Trump crie à nouveau à la fraude

Face aux résultats égrenés globalement plus favorables à son rival, Donald Trump a lui crié jeudi une nouvelle fois à la fraude, sans apporter de nouveaux éléments.

"Si vous comptez les votes légaux, je gagne facilement. Si vous comptez les votes illégaux, ils peuvent essayer de nous voler l'élection", a-t-il lancé depuis la Maison Blanche, dans une tirade truffée d'approximations et de contre-vérités sur le décompte en cours.

Lire aussi : Biden se rapproche de la victoire, Trump instille le doute

Trump plus isolé au sein de son propre parti

Le 45e président des Etats-Unis apparaît isolé au sein de son propre parti dans sa croisade contre un "vol" du scrutin dont il serait la victime. "Nous n'avons entendu parler d'aucune preuve", a réagi sur ABC Chris Christie, ex-gouverneur du New Jersey et allié du président, mettant en garde contre le risque d'attiser les tensions sans éléments tangibles.

Il a en revanche reçu le soutien de deux sénateurs républicains, Lindsey Graham et Ted Cruz. "Je peux vous dire que le président est en colère et je suis en colère, et les électeurs devraient être en colère", a déclaré ce dernier sur Fox News. Les lieutenants et la famille du président ont eux lancé une campagne de désinformation pour persuader leurs troupes que des tricheries massives étaient en cours.

Peu après l'allocution de Donald Trump, Joe Biden a une nouvelle fois appelé au calme et à la patience. "Personne ne nous prendra notre démocratie. Ni aujourd'hui, ni jamais", a-t-il tweeté.

Appel au calme du camp démocrate

Quelques heures plus tôt, le candidat démocrate s'était dit certain, dans une intervention à la tonalité présidentielle, de sa victoire imminente.

"Je demande à tout le monde de rester calme. Le processus fonctionne, le décompte s'achève et nous saurons très bientôt", a-t-il déclaré depuis le Delaware. "Nous n'avons aucun doute sur le fait que lorsque le dépouillement sera terminé (...) nous serons déclarés vainqueurs".

Le président républicain avait déclaré, dans la première nuit post-élection, qu'il avait gagné l'élection et qu'il ferait intervenir la Cour suprême, restant évasif sur les motifs.

Plusieurs recours judiciaires qui pourraient retarder l'issue du scrutin

En réalité, ses avocats ont lancé de multiples actions judiciaires au niveau des Etats, avec par exemple la menace de demander un recomptage dans le Wisconsin.

Les démocrates estiment les plaintes sans fondement, mais ces recours pourraient retarder de plusieurs jours ou semaines l'homologation des résultats.

Dans le Michigan et la Géorgie, deux juges ont déjà rejeté des recours républicains. L'une des batailles concerne la Pennsylvanie. A la demande du camp Trump, un juge a ordonné aux autorités locales de laisser entrer des observateurs républicains dans le centre de convention de Philadelphie où le dépouillement a lieu.

La police de Philadelphie a de son côté arrêté deux hommes après avoir appris qu'une attaque armée s'y préparait contre ce centre de dépouillement, illustrant les tensions élevées dans un pays extrêmement divisé.

Commentaires 8
à écrit le 06/11/2020 à 23:14
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Intelligence artificielle, spaceX, gafas etc...et pas capable de dépouiller des votes correctement, on ne nous la feras plus, gros bidons toutes ces technos

à écrit le 06/11/2020 à 22:16
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Toutes les technologies de trucage électoral grossier ont été mises en place, de la disparition / apparition de bulletins, de la suspension des décomptes, de la manipulation médiatique, pour finalement en arriver à la mise en place d’un « staff de tr...

le 07/11/2020 à 2:54
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Vous avez de mauvaises lectures.

à écrit le 06/11/2020 à 18:34
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· Coup d'État des GAFA (censure du compte de la porte-parole de la Maison Blanche, censure du compte de Trump) et des médias, qui s'immiscent dans la vie politique sans légitimité aucune. Posez-vous simplement la question : pourquoi des forces to...

à écrit le 06/11/2020 à 18:25
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En Pennsylvanie on compte même les bulletins arrivés trop tard. Ce qui fait dire au sénateur américain Pat Toomey "La Cour suprême de l'AP est devenue voyou et a décidé de violer la Constitution américaine, d'ignorer la loi de la Pennsyl...

à écrit le 06/11/2020 à 18:13
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La vérité c’est que la façon dont se passe le décompte des voix dans plusieurs villes ne répond à aucun standard démocratique : pas d’observateurs, pas de vérification des identités ou des dates pour les votes courrier comme commencent à le reconnaît...

le 06/11/2020 à 21:32
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Une question : lorsque Trump a battu Clinton, avec d'ailleurs moins de voix, le mode de dépouillement était-il différent dans les villes en question et y a t-il eu fraude au bénéfice de Trump à l'époque ? "Les médias pourraient enquêter, démontrer...

le 07/11/2020 à 10:15
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@Al On parle de fraude parce que la fraude des votes par correspondance est largement identifiée aux usa depuis toujours et que' ici, LA MOITIE de la population us a voté ainsi pour cause de Covid.! Le résultat est donc cel...

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