Boris Johnson sauve sa tête : échec du vote de défiance

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a remporté un vote de confiance lundi, repoussant ainsi la remise en cause de son leadership par les législateurs de son parti conservateur. Boris Johnson a remporté le vote par 211 voix contre 148, selon Graham Brady, président du comité du parti qui a supervisé le scrutin. Avec cette victoire, il ne pourra pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an, mais son autorité risque d'en sortir considérablement amoindrie.
(Crédits : POOL)

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a remporté un vote de confiance lundi, repoussant ainsi la remise en cause de son leadership par les législateurs de son parti conservateur. Boris Johnson a remporté le vote par 211 voix contre 148, selon Graham Brady, président du comité du parti qui a supervisé le scrutin.

L'avenir du Premier ministre britannique Boris Johnson était dans la balance lundi, les députés conservateurs ayant voté pour l'évincer, ou non, après des mois de scandale. Deux ans et demi après sa victoire triomphante dans les urnes, le dirigeant de 57 ans, de plus en plus affaibli et contesté, a été rattrapé par l'affaire du "partygate", les fêtes à Downing Street pendant les confinements, relancée fin mai par un rapport dévastateur détaillant les violations des règles édictées face au Covid.

Les événements se sont précipités lundi matin, à peine refermée la parenthèse festive des célébrations des 70 ans de règne d'Elizabeth II. Le président du comité 1922 du Parti conservateur, Graham Brady, a annoncé que le seuil nécessaire des 54 lettres de députés, soit 15% du groupe parlementaire, demandant le départ de M. Johnson, avait été atteint.

Pour rester en poste, Boris Johnson, qui a toujours refusé de démissionner, devait obtenir la confiance de la majorité des 359 députés Tories, soit 180 voix.

Pas de motion de défiance pendant un an

Avec cette victoire, il ne pourra pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an, mais son autorité risque d'en sortir considérablement amoindrie.

Plaidant sa cause devant ses troupes, Boris Johnson a fait miroiter des baisses d'impôts et des coupes d'effectifs dans l'administration, des mesures à même de séduire sa majorité. Il a promis de dévoiler la semaine prochaine un nouveau plan de soutien à l'économie, incluant une réduction de la fiscalité.

"Il n'a pas promis une baisse d'impôt en particulier mais le chancelier (Rishi Sunak) et lui détailleront le plan pour la croissance la semaine prochaine, et on aura les grandes lignes de la vision du Premier ministre et de la situation économique", a expliqué une source proche du dossier à des journalistes après la réunion des députés avec le chef du gouvernement.

Pas de successeur

Selon un sondage publié lundi par YouGov, 60% des Britanniques veulent que les conservateurs évincent leur leader - mais seulement 32% des électeurs de la majorité.

Malgré l'accumulation des scandales et la colère du public et de sa majorité, Boris Johnson s'est maintenu ces derniers mois en mettant notamment en avant son rôle moteur dans la réponse occidentale à l'invasion russe de l'Ukraine.

Il a aussi été favorisé par l'absence de successeur évident dans les rangs des conservateurs, au pouvoir depuis 12 ans au Royaume-Uni, surtout depuis que l'étoile du ministre des Finances Rishi Sunak, longtemps le chouchou du parti, s'est brusquement ternie en raison de sa fortune et des arrangements fiscaux de sa femme en période de hausse du coût de la vie.

Mais l'effondrement de sa popularité a déjà infligé de lourds revers aux conservateurs à des élections locales début mai. La majorité doute de plus en plus de la capacité de "BoJo", hué par la foule pendant les célébrations du jubilé de la reine, à remporter les législatives de 2024.

Outre les appels à la démission annoncés au compte-gouttes depuis la publication du rapport administratif sur le "partygate" fin mai, le député John Penrose, chargé de la lutte contre la corruption auprès de Boris Johnson, a démissionné lundi et invité le Premier ministre à faire de même, estimant qu'il avait enfreint le code ministériel.

S'il remporte le vote de lundi soir, les problèmes ne seront pas finis pour autant pour Boris Johnson.

Fin 2018, Theresa May avait survécu à une motion de défiance avant de démissionner quelques mois plus tard, trop affaiblie.

Une autre enquête sur le "partygate" est en outre prévue, celle-ci parlementaire. Si cette dernière conclut que Boris Johnson a trompé la Chambre des Communes en affirmant ne pas avoir enfreint les règles, il est censé démissionner.

(avec AFP et Reuters)

Commentaires 2
à écrit le 07/06/2022 à 7:28
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Bonjour, Se n'est qu'une question de temps... La crise économique en GB devrait vite faire réagir la population.... Les promesses de la prospérité ne sont pas du tout au rendez-vous...

à écrit le 07/06/2022 à 7:19
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C'était un vote de défiance ridicule. Depuis quand il est interdit de faire la fête ?

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